L’Egypte mise sur l’industrialisation, les énergies renouvelables, les PME, l’entrepreneuriat, ainsi que sur des facilités fiscales et douanières, autant de leviers qui favorisent l’investissement étranger. Les grands projets d’infrastructure et les réformes structurelles commencent d’ores et déjà à porter leurs fruits. Le pays ambitionne de consolider sa position comme un hub régional à la fois attractif et compétitif.
Par Névine Ahmed
Le gouvernement a alloué 6 milliards de livres égyptiennes pour soutenir la croissance économique, misant sur les petites entreprises comme moteur essentiel du développement. Le plan comprend une série de mesures incitatives destinées à créer des emplois, à renforcer l’esprit d’entreprise et à attirer les investissements.
Parmi les principaux leviers annoncés : des facilités fiscales et douanières, la simplification des démarches administratives, le tout dans un environnement propice à l’investissement. Une stratégie est également en cours pour réduire le recours à l’emploi informel.
Trois milliards de LE ont été consacrés sous forme de subventions financières directes aux projets de taille moyenne, petite et micro. L’objectif est de renforcer leur capacité à embaucher, de favoriser leur expansion et, par conséquent, de réduire le chômage. Ces mesures s’inscrivent dans une stratégie globale et ambitieuse de stimulation de la croissance locale, les PME représentant une part significative du PIB. Les incitations financières visent à relancer ce secteur clé et à accroître sa contribution à l’économie nationale.
Dans cette dynamique, la loi n°152 de 2020 joue un rôle central. Elle facilite la création de nouvelles entreprises, notamment par les jeunes, en leur offrant un accompagnement technique et un accès simplifié au financement. Cette législation vise essentiellement à intégrer les acteurs de l’économie informelle dans le secteur formel, leur permettant ainsi de bénéficier pleinement des services de financement, de formation et de commercialisation prévus par la loi.
Cette orientation témoigne de la volonté ferme de l’État de mettre en place un cadre législatif favorable aux petites et moyennes entreprises (PME), tout en encourageant l’esprit d’initiative et le travail indépendant chez les jeunes.
Ce dispositif législatif constitue un modèle inédit de coordination et de coopération entre plus de 25 organismes publics et institutions concernées, sous la présidence directe du Premier ministre, qui dirige également le conseil d’administration de l’Agence de développement des PME.
Le gouvernement a également lancé une réforme fiscale simplifiée exemplaire. Le ministère des Finances propose des barèmes adaptés, avec une taxe annuelle forfaitaire de 1 000 LE pour les entreprises dont le chiffre d’affaires est inférieur à 250 000 LE, et un taux réduit de 1 % pour celles dont le chiffre d’affaires se situe entre 3 et 10 millions de LE.
La législation prévoit également des exonérations fiscales sur la taxe de timbre, les frais de notaire et d’enregistrement des contrats de création d’entreprise, ainsi que des facilités en matière de crédit, d’hypothèques et d’enregistrements fonciers. Par ailleurs, les droits de douane sur les machines et équipements importés ont été abaissés à 2 %.
En collaboration avec le ministère du Développement local, la loi facilite également l’obtention des licences et autorisations nécessaires à la création de nouvelles entreprises, tout en simplifiant la régularisation des activités du secteur informel.
Cette politique traduit la reconnaissance du rôle stratégique des PME, qui contribuent à hauteur de 80 % au PIB. Le gouvernement a aussi lancé un plan ambitieux pour soutenir l’entrepreneuriat et promouvoir les start-ups égyptiennes à l’échelle régionale et internationale, facilitant ainsi leur accès au financement.
Enfin, cette stratégie vise à accroître le taux annuel de création d’emplois, en mettant l’accent sur les secteurs à fort potentiel d’embauche, tout en poursuivant les efforts d’intégration de l’économie informelle et de réduction du travail non déclaré.
Le Parlement insiste sur la mise en œuvre effective des mesures de soutien aux PME et aux micro-entreprises. Ainsi, la commission parlementaire chargée de ce secteur a souligné l’importance de traduire ces facilités en résultats concrets sur le terrain.
Elle a annoncé la tenue de réunions régulières pour suivre l’avancement des mesures, surmonter les obstacles rencontrés et promouvoir la culture de l’entrepreneuriat.
La commission étudie par ailleurs l’introduction d’un enseignement dédié à l’entrepreneuriat dans les différents cycles scolaires, en cohérence avec la priorité accordée par l’État à l’éducation technique et technologique.