D’un pays confronté à une véritable crise énergétique à un pays autosuffisant en gaz naturel, voilà comment la découverte du champ gazier Zohr a constitué pour l’Egypte un atout énergétique de taille.
Le champ gazier Zohr est situé à plus de 200 km de la côte égyptienne et à 4000 mètres de profondeur sous la surface de la Méditerranée. Ce qui le rendait a priori très difficile à exploiter. Mais avec un potentiel estimé à 850 milliards de mètres cubes et le besoin pressant des Egyptiens de trouver de nouvelles ressources énergétiques, des solutions ont été mises en place pour relever ce défi technique. C’est l’entreprise de pétrochimie ENI qui a été choisie par les autorités égyptiennes pour développer ce projet gazier, affirme le site lenergeek.com.
L’accord a été signé dans un temps record début 2016 afin de lancer les travaux au plus vite. L’entreprise italienne a pris à sa charge, tous les frais de construction de l’exploitation; le gouvernement égyptien remboursera la moitié des frais engagés dès que le champ sera opérationnel. Par la suite, les bénéfices générés par la vente de gaz naturel seront répartis à parts égales entre les deux partenaires.
Depuis la découverte de Zohr, de nombreuses entreprises ont manifesté leur intérêt pour les projets gaziers sur le territoire égyptien. En novembre 2016, ENI a ainsi cédé 10% du gisement Zohr à BP. L’idée était alors de trouver des partenaires financiers capables de soutenir les investissements nécessaires au chantier. Le potentiel financier du gisement n’a pas cessé d’attirer les investisseurs dont le géant pétrolier russe Rosneft.
Zohr le méga-gisement qui change la donne
La découverte en 2015, en Méditerranée, du méga-gisement de gaz naturel offshore Zohr par le groupe pétrolier italien ENI a donné un coup de pouce aux ambitions égyptiennes en matière de production énergétique.
Ainsi l’Egypte a-t-elle connu, selon le site latribune.fr, une hausse de 110% de ses réserves gazières. Après une série de découvertes majeures au cours de ces dernières années dont Zohr qui contient environ 30 trillions de mètres cubes de gaz, l’Égypte veut se positionner comme une plaque tournante régionale pour le commerce du gaz naturel liquéfié (GNL) dans la région méditerranéenne.
« Il s’agit de la plus grande découverte de gaz jamais faite en Égypte et en mer Méditerranée ; elle pourrait devenir l’une des plus grandes réserves de gaz naturel au monde », selon ENI.
La production égyptienne de gaz naturel a augmenté à 6,6 milliards de pieds cubes par jour dans le sillage de la hausse de la production au niveau de son champ gazier de Zohr, avait annoncé en septembre 2018 le ministre du Pétrole Tarek El-Molla.
L’Egypte devient autosuffisante en gaz grâce à la hausse progressive de sa production gazière soutenue par les chiffres de l’exploitation des réserves de Zohr. Le pays a accéléré sa stratégie pour couvrir sa demande interne.
Selon les chiffres officiels du ministère du Pétrole, la demande du marché local pour tous les produits combustibles connaît une hausse de 8% à 10%, chaque année. Pour répondre à la demande, l’Egypte a commencé en avril 2015 l’acheminement du gaz au niveau local, fournissant au réseau national 850 millions de mètres cubes sur la période. Le Gouvernement a également décidé en 2017 d’investir 26 milliards de dollars dans le gaz et le raffinage de pétrole. Un investissement axé sur le développement de 12 projets gaziers et pétroliers avec l’objectif d’atteindre l’autosuffisance en gaz dès 2020.
Qu’est-ce que le GNL?
Le gaz naturel liquéfié, ou GNL, est du gaz naturel mais à l’état liquide. Lorsque le gaz naturel est refroidi à une température d’environ -160 °C (ou -260 °F) à la pression atmosphérique, il se transforme en un liquide clair, transparent et inodore. Inodore, incolore, non toxique mais de nature extrêmement froide, le GNL peut geler instantanément la chair avec laquelle il entre en contact s’il est libéré; c’est pourquoi il doit être fabriqué et entreposé avec beaucoup de soin, précise le site rncan.gc.ca.
Le procédé de liquéfaction retire l’oxygène, le dioxyde de carbone, les composés sulfurés et l’eau contenus dans le gaz naturel, le transformant ainsi en un mélange composé principalement de méthane, de petites quantités d’autres hydrocarbures et d’azote.
À l’état liquide, le gaz naturel est réduit à 1/600 de son volume original, ce qui rend possible son transport sur de longues distances dans des navires-citernes conçus pour le stockage, la regazéification et la livraison sur les marchés.
Usines de GNL
En raison de ses propriétés de combustible fossile propre, on prévoit que le gaz naturel jouera un rôle de plus en plus important dans la demande en énergie qui devrait continuer à augmenter à l’échelle mondiale.
La production mondiale de GNL continuera elle aussi à augmenter conjointement à la demande. En tant que deuxième plus grand producteur de GNL en Afrique selon les données de 2019, l’Égypte devrait devenir l’un des 10 premiers exportateurs mondiaux de GNL. Les pipelines transfrontaliers sont également un atout majeur reliant l’Egypte à la Jordanie et s’étendant vers l’Europe.
L’usine de GNL de Damiette a redémarré en février 2021 avec le chargement de trois cargaisons de GNL. D’une capacité de traitement de 7,56 millions de mètres cubes par an, l’usine de Damiette (photo) était fermée depuis novembre 2012 et fut rouverte en 2021.
Il y a eu une reprise des activités au terminal de liquéfaction de gaz naturel de Damiette d’où lesdites cargaisons de gaz naturel liquéfié ont été vendues à des clients basés en Europe. Une autre usine de GNL se trouve à Edkou.