L’Afrique, c’est le continent le moins polluant de la planète et pourtant, elle assume une lourde facture. Le Continent noir subit depuis déjà plusieurs années les répercussions désastreuses du réchauffement climatique passant par sécheresse et inondations sans que les « grands pollueurs » de la planète n’assument leur responsabilité. C’est dans ce contexte que l’Egypte œuvre durant la COP-27 pour se faire la voix de l’Afrique, parler au nom de ses peuples, de leurs intérêts, voire de leurs droits à la vie. Le continent africain – le plus vulnérable au changement climatique alors qu’il émet à peine 3 % du gaz à effet de serre produit dans le monde – n’a concentré que 26 % des financements climatiques, soit 18,5 milliards de dollars par an, selon un rapport publié par le magazine « le Point ». En 2009, à la conférence sur le climat de Copenhague, les pays développés s’étaient engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an, à partir de 2020, pour aider les pays en voie de développement à faire face aux effets du changement climatique par l’adaptation et l’atténuation, a rappelé le Point. Dix ans plus tard, l’objectif n’a pas été atteint et vient même d’être reporté à 2023. Aujourd’hui, les coûts estimés des mesures pour réduire l’exposition des pays en développement aux impacts du réchauffement sont cinq à dix fois plus élevés que les financements dirigés vers cette adaptation, s’est inquiétée l’ONU jeudi 4 novembre, au moment où se tient la 26e conférence sur le climat à Glasgow (en Écosse).
A cet égard, il est judicieux de rappeler que le champion de haut niveau des Nations Unies sur le changement climatique pour la COP27, Mahmoud Mohieldine, a jugé important d’injecter plus d’investissements en Afrique pour réaliser les objectifs de développement et de climat escomptés. L’Afrique est le plus touché par les répercussions du changement climatique, malgré son faible taux d’émissions néfastes mondiales, a-t-il dit dans son allocution prononcée à la séance inaugurale du forum « Voie vers la COP 27: forum régional africain pour les initiatives du climat et le financement de l’action climatique et les objectifs du développement durable » organisé à Addis Abeba du 2 au 4 août passé. Il a dit que le continent africain aurait besoin des investissements annuels de 25 milliards de dollars afin de fournir de l’énergie. Et de renchérir que la hausse des investissements du secteur privé en matière d’énergie propre s’avère importante, cite la MENA. Cette même préoccupation a été répétée souvent par le ministre des Affaires étrangères, M. Sameh Choucri qui n’a pas hésité à toutes les occasions pour rappeler l’importance des droits des Africains, en matière de changement et de justice climatique.
Le ministre des Affaires étrangères, Sameh Choucri, président désigné en charge de la COP27, a appelé toutes les parties africaines concernées par l’action climatique, à poursuivre leurs efforts pour réaliser la justice climatique. Choucri avait tenu ces propos dans son allocution prononcée lors de la séance d’ouverture de « La Semaine africaine du climat 2022 » (ACW), qui s’est tenue au Gabon, en présence du président gabonais, Ali Bongo Ondimba, et de ministres et de hauts fonctionnaires de pays africains et de l’ONU concernés par les questions climatiques. Le continent africain figure parmi les parties les plus touchées par les répercussions négatives du changement climatique, malgré sa contribution de seulement 4% aux émissions le causant, a-t-il expliqué, d’après la presse locale.
Des experts internationaux ont appelé les pays africains à étendre l’émission des obligations vertes et bleues pour diversifier les sources de financement des projets de développement durable et atteindre les objectifs des Nations unies à l’horizon 2030, cite la MENA. 35% des financements présentés par la Banque mondiale (BM) sont destinés aux projets d’adaptation aux effets du changement climatique, a expliqué le vice-président de la BM, Jorge Familiar, ajoutant que les chocs auxquels le monde a été confronté ces dernières années ont aggravé les inégalités entre les pays du monde.
L’Afrique n’a pas beaucoup profité des obligations vertes jusqu’à présent, et il y a une opportunité d’attirer les marchés financiers en Afrique pour qu’ils investissent par les obligations vertes et bleues dans les projets de développement durable et d’énergies renouvelables, notamment à l’occasion de l’accueil par l’Égypte du sommet climatique, a-t-il dit. Le financement traditionnel ne répond pas aux besoins des pays africains en ce qui concerne les investissements dans les secteurs du développement durable et de l’énergie renouvelable, a dit de son côté Hanan Morsi, vice-directrice exécutive de la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies.