- EgyptAir, un pilier de la sécurité nationale

Le ministre de l’Aviation civile, Sameh Al-Hefni, a affirmé que le secteur de l’aviation n’est plus seulement un moyen de transport aérien, mais une vaste industrie dotée d’indicateurs de performance précis et de normes internationales. Il a souligné que les aéroports égyptiens constituent des actifs stratégiques de l’État et qu’ils ne peuvent en aucun cas être vendus ou cédés.
L’État considère les aéroports comme une composante de son infrastructure souveraine, ce qui rend leur vente totalement inenvisageable. Sa stratégie actuelle ne consiste pas à vendre, mais à associer le secteur privé aux opérations de gestion et d’exploitation.

Selon le ministre, l’objectif de l’implication du secteur privé est de réduire la charge d’investissement pesant sur l’État, notamment face aux besoins constants de modernisation pour suivre le rythme mondial. Cette coopération permettra, a-t-il dit, d’améliorer l’efficacité et la qualité des services tout en préservant la pleine propriété publique des infrastructures.
Et le ministre de rappeler que l’Égypte avait déjà confié la gestion et l’exploitation de certains aéroports au secteur privé, comme ceux de Marsa Alam et d’Alamein, et que ces expériences avaient été concluantes. Le même modèle est déjà appliqué à la gestion de nombreux ports dans le monde, ce qui en fait une option logique à élargir.

Le ministre a annoncé que son département recourra à un cabinet de conseil spécialisé chargé d’étudier chaque aéroport séparément. L’étude comprendra l’analyse du trafic aérien, des revenus prévisionnels, des taux de croissance attendus, ainsi que la définition de la meilleure formule de mise en concession, que ce soit individuellement ou par lots.
Le ministère de l’Aviation civile envisage donc de confier au secteur privé la gestion et l’exploitation de 11 aéroports majeurs, dont Charm Al-Cheikh, Hurghada, Louxor, Assouan, Abou Simbel, Assiout, Sohag et Sphinx. L’objectif est d’augmenter l’efficacité opérationnelle et de maximiser le rendement économique.

Cette mesure va de pair avec la stratégie nationale visant à développer le secteur aérien, considéré comme l’un des piliers de l’économie et une source essentielle pour le tourisme et l’investissement. L’État égyptien ne renoncera jamais à son rôle de régulation et de supervision stratégique, tandis que le secteur privé se limitera à la gestion et à l’exploitation.
Avec cette vision, la Holding des aéroports, présidée par l’ingénieur Aiman Arab, œuvre à maintenir l’équilibre entre la préservation des actifs souverains de l’État et l’ouverture aux investissements privés, dans le but d’améliorer l’efficacité opérationnelle et de renforcer l’économie national ainsi que le flux touristique.
Al-Hefni a également annoncé la construction du Terminal 4 de l’aéroport du Caire, qui fera passer la capacité annuelle de 30 à 65 millions de passagers. Le coût prévisionnel du projet est estimé à 4,5 milliards de dollars sur quatre ans.

Il a précisé que l’objectif est de hisser l’aéroport du Caire parmi les dix plus grands hubs mondiaux, en mesure de rivaliser avec Dubaï, Doha ou Istanbul. Le ministère investit également dans la transformation numérique via des systèmes de réservation en ligne et des portiques intelligents pour faciliter les procédures de voyage et améliorer l’expérience des passagers.
Et le ministre d’ajouter que l’aéroport du Caire avait réalisé des bénéfices annuels dépassant 16 milliards de livres égyptiennes, malgré les crises mondiales, allant de la pandémie de Covid-19 aux turbulences économiques internationales. Ces résultats, a-t-il souligné, reflètent la solidité de la gestion et la compétence des cadres nationaux.
Le ministre a également indiqué que le gouvernement accorde une grande importance à la connexion de l’aéroport du Caire au réseau de transport moderne, évoquant l’étude avancée d’une extension du métro jusqu’à l’aéroport, afin de faciliter l’accès des voyageurs et de se conformer aux standards des grands aéroports mondiaux.
Concernant EgyptAir, Al-Hefni a rappelé que la compagnie constitue un pilier de sécurité nationale, citant son rôle dans le rapatriement des Égyptiens depuis la Libye, l’acheminement d’aides en Syrie ou encore l’évacuation depuis le Liban. Il a souligné que la compagnie avait réduit ses pertes de près de 30 milliards de livres à 13 milliards, avec l’ambition d’atteindre le zéro pertes d’ici quatre ans.
Sous la présidence du commandant de bord Ahmed Adel, EgyptAir est parvenue à dégager des bénéfices inédits depuis sa fondation, il y a 93 ans. Des résultats jugés historiques, surtout une fois convertis en devises étrangères telles que le dollar ou le yen.
Le ministre a précisé que la compagnie n’avait pas connu de tels bénéfices depuis sa création jusqu’en 2010, rappelant que 80 % de ses dépenses étaient libellées en dollars, ce qui fut longtemps une source majeure de pertes.
La stratégie d’expansion de la flotte vise une croissance progressive de 30 %, permettant d’élargir le réseau de destinations, d’améliorer les services aux passagers et de soutenir les plans nationaux pour stimuler le tourisme et accroître le trafic aérien.
A noter qu’EgyptAir s’était classée 68e mondiale et avait remporté le prix de la meilleure compagnie africaine en 2025 pour la qualité de ses services aux passagers, selon le prestigieux classement de l’organisme international Skytrax.
« Les résultats financiers et le classement mondial se sont améliorés grâce aux efforts consentis », a conclu le ministre de l’Aviation, en rappelant qu’EgyptAir est membre du plus grand regroupement aérien du monde, Star Alliance.
Al-Hefni a enfin promis aux citoyens une véritable transformation de la compagnie, avec l’intégration de 28 nouveaux avions à la flotte à partir de décembre prochain.