Dans le désert égyptien du Sinaï, une file de camions blancs semble sans fin, leurs conducteurs, eux, trépignent de frustration en attendant le feu vert qui leur permettra de livrer leurs précieuses cargaisons d’aide dans la bande de Gaza assiégée depuis 48 jours.
Ces chauffeurs routiers, tous Egyptiens, ont passé des journées fastidieuses en bord de route avec pour seul régime des fèves en boîte et du café instantané.
Ils ont toutefois trouvé un certain réconfort en apprenant que du carburant et d’autres produits de première nécessité pourraient bientôt être autorisés à entrer à Gaza dans le cadre d’une trêve de quatre jours qui pourrait débuter dès hier vendredi.
Pourtant, le moment exact où ils pourront réellement bouger reste un mystère et, confrontés à une attente toujours plus longue et abrutissante, séparés de leurs familles et sans lits ni douches, certains commencent à montrer des signes évidents d’irritation et de fatigue.
“Avant la guerre, on travaillait entre deux et trois jours avant de faire une pause. Aujourd’hui, ça fait sept jours qu’on est au même endroit sans bouger”, raconte à l’AFP Alaa Moustafa, 48 ans tout en écrasant des fèves à la fourchette pour se faire cuire un énième ragoût.
“Vous voulez que je vous parle de mon quotidien?”, demande un autre conducteur qui a requis l’anonymat, en raison de la forte présence des services de sécurité égyptiens à proximité de la frontière avec Gaza.