En ce mois de mars, nous célébrons la Journée internationale des Femmes. L’occasion de découvrir plusieurs femmes égyptiennes qui ont laissé leurs empreintes et fasciné le monde entier. Elles figurent à la Une de la presse mondiale.
Des exemples à suivre et qui font la fierté non seulement des Egyptiennes mais aussi des femmes de par le monde. Le Progrès Egyptien vous présente quelquesunes de ces femmes brillantes et distinguées… artistes, politiciennes, sportives, femmes d’affaires ou cuisinières. Découvrez…
Radwa Helmi
Radwa Helmi est entrée dans l’histoire en devenant la première femme juge d’Égypte à siéger au Conseil d’État, jusque-là composé exclusivement d’hommes.
Radwa Helmi figurait en 2021 parmi 98 femmes choisies pour intégrer cette institution, en vertu d’une décision annoncée en octobre par le Président Abdel Fattah Al-Sissi.
À trois jours de la Journée internationale des femmes, « le 5 mars est devenu un nouveau jour historique pour les femmes égyptiennes », s’est félicitée Dr Maya Morsi, qui préside le Conseil National de la Femme (CNF). Les femmes d’Égypte, pays le plus peuplé du monde arabe, luttent depuis des années pour leurs droits.
L’Egypte compte plusieurs centaines d’avocates mais il a fallu des décennies avant qu’une femme puisse gravir les échelons et devenir juge.
Pourtant aucune loi en Égypte n’interdit aux femmes d’accéder à ces postes, mais l’usage voulait que les juridictions soient exclusivement composées d’hommes. (…)
Actuellement, huit femmes sont ministres, soit près d’un quart du gouvernement, et 168 sont au Parlement qui compte 569 sièges.
Feryal Abdelaziz
Feryal Abdelaziz marque l’histoire en devenant la première Égyptienne à remporter une médaille d’or olympique après avoir vaincu son adversaire azérie en finale du kumite + 61 kg.
Feryal Abdelaziz (22 ans) s’est imposée 2 à 0 face à l’Azérie Irina Zaretska au Stade Nippon Budokan de Tokyo.
Cette prouesse lui a valu la première médaille d’or de l’Égypte en dix-sept ans. Karam Gaber fut le dernier athlète à remporter l’or pour l’Égypte, c’était aux Jeux d’Athènes en 2004.
Dans une vidéo postée en ligne, on voit sa famille rassemblée autour de la télé, regardant anxieusement le combat avant d’éclater de joie quand Feryal Abdelaziz s’impose.
La famille semble avoir joué un grand rôle dans le parcours olympique de l’athlète. Interrogée, Feryal a déclaré : « Merci maman, c’est ta victoire, pas la mienne. »
Cette victoire exceptionnelle intervient au lendemain du jour où l’Égyptienne Giana Farouk est elle aussi entrée dans l’histoire en remportant la toute première médaille de la délégation en karaté, remportant le bronze en kumite – 61 kg. L’Égypte a engrangé six médailles aux Jeux de Tokyo, battant son propre record de médailles obtenues dans une seule et même compétition.
La délégation égyptienne avait précédemment remporté cinq médailles lors des Jeux olympiques de Berlin en 1936, de Londres en 1948 et d’Athènes en 2004.
Feryal Abdelaziz est tombée dans le karaté à l’âge de 7 ans, au Caire. Elle fait actuellement des études de pharmacie.
Sahar Saleem
Aucun secret sur les momies n’échappe à Sahar Saleem ! La jeune femme travaille à la faculté de médecine de l’Université du Caire en tant qu’expert en radiologie des momies anciennes. C’est elle qui passe les momies au scanner, les étudie et explique les raisons de leur décès.
Récemment, Sahar Saleem a découvert la blessure au couteau sur la gorge de Ramsès III, qui aurait causé sa mort. Tout au long de sa carrière, elle a scanné de nombreuses momies : Hatchepsout, Seti Ier, Thoutmôsis III. Elle décrit son travail dans son livre Scanning the Pharaohs: CT imaging of the New Kingdom Royal Mummies, livre qu’elle a co-écrit avec le fameux égyptologue Zahi Hawass. Leur travail a reçu de nombreux prix dans le monde, dont le prix Prose aux Etats-Unis, qui récompense les livres scientifiques.
La jeune femme a également pu s’approcher de Toutânkhamon. En le passant sous ses rayons X et en l’examinant de plus près, elle a découvert que la cause de sa mort n’était pas un traumatisme crânien, comme on le pensait, mais une fracture au genou infectée par le paludisme.
Nazli El-Lethy
En créant sa plateforme en ligne A different story by Nazli, Nazli El-Lethy a ouvert le dialogue sur le handicap en Egypte.
Après des études en business, cette égyptienne de 25 ans a décidé de se réorienter en psychologie : un choix de carrière qui l’a toujours attirée et qui a plus de sens pour elle.
Depuis janvier 2020, la jeune femme invite des personnes handicapées à parler de leur quotidien. Ils sont bien souvent accompagnés de leurs parents, leurs frères et sœurs ou leurs amis. Ces discussions nous font sortir de notre zone de confort et nous présente un univers que l’on ne connaît pas. Grâce au dialogue amené par Nazli, on prend davantage conscience de ce que c’est que de vivre avec une personne handicapée, les attentes que l’on peut avoir, les doutes, les espoirs et les joies.
Des discussions avec des professionnels de santé sont également organisées, avec lesquels nous pouvons interagir en direct.
Avec sa plateforme, la jeune femme a réussi son pari : changer notre regard et éveiller les consciences.
Aïda Shaaban
Pour cette cheffe égyptienne, cuisiner a toujours été une passion. Enfant, elle se faufilait dans la cuisine pour regarder les adultes faire et essayer à son tour. En grandissant, Aïda Shaaban a suivi son instinct : elle a un don et il faut qu’elle se forme à la cuisine, qu’elle apprenne auprès des plus grands.
Quand on est une femme, il paraît normal pour beaucoup qu’on soit derrière les fourneaux. Pourtant, quand il s’agit de gastronomie, ce sont toujours des hommes que l’on trouve en cuisine. Aïda a essuyé de nombreuses remarques sexistes, mais cela ne l’a pas empêchée de tracer sa route. Elle s’envole pour Londres et prend des cours à l’école Le Cordon Bleu.
Aujourd’hui, Aïda Shaaban est une cheffe reconnue, qui a su faire sa place dans ce milieu très masculin. Elle y apporte sa touche et sa bonne humeur. Sur Instagram, elle montre ses moments de vie, où elle partage sa passion avec sa fille.
Aïda Shaaban a travaillé auprès de l’Association Fard Foundation, où elle a enseigné la cuisine à des femmes réfugiées syriennes. Grâce à ces cours intensifs, les femmes ont pu se lancer à leur tour dans la restauration.