C’est une passion qui éclot souvent en cours d’histoire ou dans les salles du Louvre. Imperméable aux effets de mode, l’Egypte antique ne cesse de fasciner le grand public comme la pop culture, accro aux pyramides, aux pharaons et aux momies. La civilisation égyptienne, c’est fascinant parce que c’est différent mais il y a une base commune dans laquelle on peut se reconnaître. Et le but de l’art égyptien est d’être reconnaissable. “Il parle à tout le monde”, affirment les égyptologues.
RTBf
Une fascination qui traverse les âges
Dans le cadre de la série ” Egypte 2022 “, Luc Delvaux et René Preys évoquent les décors de deux piliers de la civilisation égyptienne : le temple, image du cosmos, et le tombeau, outil de la renaissance. Quelles sont les scènes emblématiques ornant leurs parois ? Qui étaient les auteurs ? A qui étaient destinés ces décors et leurs contenus ?
Luc Delvaux
Luc Delvaux est docteur en égyptologie (Université de Strasbourg) et a obtenu un Certificat International en Archéologie Africaine à l’ULB. Il est conservateur des collections ” Egypte dynastique et gréco-romaine ” des Musées Royaux d’Art et d’Histoire (MRAH) et maître d’enseignement à l’ULB.
Dans le cadre de ses activités de chercheur, Luc Delvaux s’intéresse en particulier à la statuaire égyptienne et l’art du Nouvel Empire.
Les principaux projets scientifiques de Luc Delvaux portent sur l’analyse et la publication d’antiquités de différents sites archéologiques, conservées aux MRAH, et la coordination de projets de recherche BRAIN (Belgian Research Action through Interdisciplinary Networks). Luc Delvaux coordonne le programme de recherche et de publication sur la collection égyptienne des MRAH.
René Preys
René Preys est docteur en égyptologie (KU Leuven). Il est Professeur à l’UNamur et Professeur invité à la KU Leuven. Il s’est formé à la philologie orientale à l’UGent puis à la philosophie à l’ULB. Durant sa thèse, il s’intéresse au temple de Dendera. René Preys s’est spécialisé dans l’étude des temples de l’époque ptolémaïque, notamment la théologie et la décoration de ces temples.
En 2022, il a entre autres publié Le culte des Ptolémées dans les temples égyptiens : Les décrets royaux et la décoration des temples.
En 2023, il publiera d’ailleurs un nouvel article sur cette civilisation intitulé ” Révoltes, meurtres, intrigues : L’histoire des Ptolémées d’après les parois des temples égyptiens ” .
Il a participé à plusieurs missions archéologiques dont la mission belge du temple romain de Chenhour (KU Leuven). René Preys dirige depuis 2018 la mission épigraphique belgo-allemande à Karnak. Le but est d’établir un relevé épigraphique des décorations ptolémaïques du kiosque de Taharqa.
Le Figaro
Auguste Mariette, aventurier hors norme
La contribution d’Auguste Mariette, passionné par le site de Saqqara, à la connaissance de la civilisation des pharaons a été déterminante.
Le XIXe siècle et le début du XXe ont été, au Proche-Orient, l’époque des grandes découvertes sur des civilisations disparues. Le Figaro vous entraîne, de Troie à Pétra en passant par les pyramides d’Égypte, sur les traces de pionniers et de personnages atypiques qui ont marqué l’archéologie. L’Histoire, des histoires, mais avant tout des aventures hors norme… Le menton bourru et les bras croisés, coiffé de son emblématique tarbouche, Auguste Mariette enveloppe d’un regard placide les touristes émerveillés mais à bout de forces. En ce début d’été, le centre du Caire est une fournaise et la plupart des visiteurs quittent le Musée des antiquités sans un regard pour l’imposante statue de bronze qui trône à sa sortie. «À Mariette Pacha, l’Égypte reconnaissante», peut-on lire, en arabe et en français, devant son cénotaphe. Le buste de Jean-François Champollion, de dimension plus modeste, est relégué à l’arrière-plan. Façon, peut-être, de réparer une vieille injustice.
Geo
Dora Goldsmith : Plongée olfactive dans l’univers pharaonique !
Faire l’expérience des odeurs quotidiennes de l’Egypte antique et reproduire les recettes des parfums offerts en offrande aux divinités égyptiennes, c’est l’incroyable métier de Dora Goldsmith, historienne spécialiste des odeurs de l’Egypte ancienne.
Respirer les odeurs et parfums de l’Egypte ancienne, quoi de mieux pour se projeter des millénaires en arrière ? C’est en tous cas le travail que mène Dora Goldsmith depuis 10 ans. Cette égyptologue à l’Université libre de Berlin étudie et traduit les textes pharaoniques pour y traquer les références faite aux odeurs et parfums… Le but ? Recréer les plus anciens parfums du monde et les odeurs de l’époque. Plongée olfactive dans l’univers pharaonique !
“J’ai commencé à faire ces récréations parce que je voulais mieux comprendre les textes.”, explique cette spécialiste des parfums de l’Égypte ancienne au journal El Pais. Mes recherches portent sur la compréhension du point de vue des anciens Égyptiens sur les arômes – ils ont beaucoup écrit sur les odeurs et les parfums qui les entourent. Je voulais vivre cela moi-même pour mieux comprendre les textes et les Égyptiens, afin de pouvoir me rapprocher d’eux et mieux comprendre leur culture”, a-t-elle précisé.
Faire l’expérience de l’odeur, plutôt qu’en lire une simple description : c’est la brillante idée de la chercheuse qui tente de recréer ces parfums en s’appuyant sur les “recettes” formulées au travers des hiéroglyphes gravés sur les murs des temples ou sur les rouleaux de papyrus.Quels étaient ces fameux parfums divins évoqués dans les textes anciens Égyptiens ? Quelles odeurs émanaient des jardins luxuriants dépeints dans les poèmes d’amour ? Et dans la vie quotidienne ? Pour y répondre, l’historienne a rassemblé et répertorié les ingrédients aromatiques repérés dans les textes, jusqu’à établir un catalogue de plus de 200 arômes.