La paix, pas plus que la guerre, n’est une affaire d’hommes. Très actives dans les processus de paix, les femmes n’ont jamais été uniquement des victimes résignées, passives et silencieuses.
Le rôle des femmes dans la prévention, la résolution de nombreux conflits, ainsi que dans la mise en œuvre de processus durables de réconciliation n’est pas moins que celui de l’homme, mais il demeure encore largement méconnu de l’opinion publique. Il est notoire que les conflits violents affectent de façon disproportionnée les femmes et les filles et renforcent les discriminations et les inégalités préexistantes entre les femmes et les hommes. Les femmes sont également des agents actifs de la paix dans les conflits armés. Pourtant, leur rôle d’actrices clés et d’agents du changement en matière de paix n’a bien souvent pas été reconnu. Il est indispensable de reconnaître et d’intégrer les différentes compréhensions, expériences et capacités des femmes dans tous les aspects des opérations de maintien de la paix de l’ONU pour assurer le succès des efforts de maintien de la paix et garantir une paix durable.
Dans ce cadre, Dr Maya Morsy, présidente du Conseil national de la femme (CNF) a prononcé un important discours sur le rôle capital de la femme dans le maintien de la paix.

Il existe encore une croyance largement répandue selon laquelle les femmes tentent sans cesse d’obtenir leurs droits et que cela est une question de luxe ayant pour objectif d’atteindre l’égalité avec les hommes uniquement.
La femme, partenaire essentiel de la société
Mais la vérité est que l’essence de la quête par une femme de ses droits réside dans son véritable désir de présenter ses opinions, ses idées et ses points de vue, et d’inclure ses besoins dans toutes les questions et tous les domaines dans lesquels elle est à l’origine un acteur essentiel.
En plus, elle est la partie qui souffre le plus de ses répercussions du fait qu’elle est un partenaire essentiel de la société. En cas de guerre, de conflits armés, de catastrophes naturelles et environnementales par exemple, la femme souffre le plus de leurs fléaux en raison des déplacements forcés qui en résultent, de la perte de logements et de biens, de la désintégration des familles et de la violence sexuelle.
Cela nécessite la présence des femmes à la table des négociations. Il est certain que permettre aux femmes de participer et d’inclure leurs besoins conduit à accélérer la réalisation de processus de paix et de reconstruction plus efficaces.
Des études indiquent qu’il existe un lien étroit entre la signature d’accords de paix par les femmes et la réalisation d’une paix plus durable, et que la participation des femmes aux processus de paix entraîne plus de probabilité que les accords de paix se poursuivent pendant au moins 15 ans.
Nous constatons que les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU relatives aux femmes, à la paix et à la sécurité, ainsi que les accords internationaux « CEDAW » sont le point de départ et la reconnaissance effective par le Conseil de sécurité du rôle des femmes dans ce domaine.
Cette résolution a exhorté le Conseil de sécurité, le Secrétaire général, les États membres et toutes les autres parties à prendre les mesures nécessaires liées à la participation des femmes à la prise de décision et aux opérations de paix et à intégrer les besoins des femmes et des filles dans la formation, le maintien de la paix et la protection des femmes. Cela est dû au fait que les femmes sont l’une des parties les plus importantes et qu’elles subissent les répercussions et les fléaux des guerres et des conflits armés.
C’est pourquoi, l’Egypte a placé l’agenda de la femme, de la paix et de la sécurité au cœur de ses efforts internationaux et régionaux pour parvenir à la paix, à la lumière de sa forte volonté politique et de son engagement sincère en faveur de l’autonomisation des femmes et des filles.
Des égyptiennes aux forces de maintien de la paix

A maintes reprises lors du débat public annuel du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les femmes, la paix et la sécurité, l’Égypte a toujours souligné l’importance de renforcer la participation des femmes aux négociations et de renforcer leurs capacités à contribuer efficacement aux négociations et à la consolidation de la paix.
L’Égypte participe activement aux travaux des réseaux africains, arabes et méditerranéens de femmes médiatrices tout en soulignant également le rôle important joué par ces réseaux et l’importance d’établir un mécanisme de coordination entre eux pour assurer l’échange d’expériences.
L’Égypte a rejoint le réseau de points de communication nationaux sur la question des femmes, de la paix et de la sécurité, établi par l’Espagne en 2016, et étant consciente de la gravité de la situation des femmes pendant les guerres et les conflits armés en raison de leur exposition fréquente aux viols.
En octobre 2018, l’Egypte a organisé la première réunion pour discuter de la création d’une alliance de réseaux de femmes médiatrices dans le monde au siège des Nations Unies à New York. Le président Abdel Fattah Al-Sissi a lancé un appel au monde lorsqu’il a rencontré Nadia Murad, la jeune fille yézidie victime de l’extrémisme et du terrorisme, lors du Forum mondial de la jeunesse dans sa deuxième édition en 2018 reconnaissant les crimes brutaux commis par Daech et toutes les organisations extrémistes contre les femmes et les filles.
L’Égypte est également l’un des dix premiers pays fournissant du personnel aux forces de maintien de la paix des Nations Unies. Dans ce cadre, l’Égypte s’est engagée lors de la Conférence ministérielle sur le maintien de la paix tenue au siège des Nations Unies en mars 2019 à augmenter de 10 % le nombre de femmes soldats de la paix dans les unités de police constituées au cours de l’année 2020.
Pour la première fois dans l’histoire des opérations de maintien de la paix de l’ONU, les opérations de détection, d’inspection et de désamorçage des engins explosifs improvisés (EEI) sont dirigées par une équipe entièrement composée de femmes égyptiennes héroïques affectées à ce travail qui demande du courage, de la précision, rapidité et maîtrise.


Du cœur des Nations Unies, nous sommes fiers de la mission égyptienne au Mali… où l’équipe anti-bombes de la police égyptienne, comprenant le major Doaa Moussa et le capitaine Rana Ghorab, est arrivée dans la région de Douentza pour diriger les efforts de détection et de désamorçage des engins explosifs ciblant les forces de maintien de la paix dans l’une des régions les plus dangereuses d’Afrique – et c’est un rôle important et que 162 membres de forces de maintien de la paix de l’ONU ont été martyrisées au Mali… et que les attaques ont été multipliées par 6 de 2013 à 2022.
L’Égypte a franchi une étape historique en mai 2019, lorsque le ministre des Affaires étrangères a annoncé la préparation du premier plan d’action national pour les femmes, la paix et la sécurité. Ce plan est élaboré dans le cadre d’un partenariat tripartite entre le ministère des Affaires étrangères, le Conseil national de la femme (CNF) et le Centre international du Caire pour la résolution, le maintien et la construction de la paix.