À chaque anniversaire de la glorieuse victoire du 6 octobre 1973, les Égyptiens se souviennent avec fierté de cette épopée nationale qui a marqué l’histoire de l’Egypte. Si les soldats ont libéré le territoire par leur courage et leur stratégie, les femmes égyptiennes ont été les gardiennes de l’arrière-front, menant une bataille parallèle — celle de la résistance, du soin et du sacrifice.
Dès les premières heures de la guerre, des centaines d’infirmières, de médecins, d’étudiantes et de volontaires ont rejoint les hôpitaux militaires et les équipes du Croissant-Rouge égyptien.
Elles ont soigné les blessés sous les bombardements, donné leur sang, et offert un soutien moral inestimable aux soldats. Leur rôle, souvent resté dans l’ombre, fut pourtant vital pour la réussite de l’armée égyptienne.

Parmi ces héroïnes, Laïla Abdel Razek, infirmière originaire d’Ismaïlia, faisait partie des premières équipes envoyées sur le front du canal. Sous un feu constant, elle s’occupait des blessés dans des conditions extrêmement dangereuses. Elle disait plus tard :
« Nous n’avions pas peur. Chaque vie sauvée était une victoire pour l’Égypte. »
Autre figure du courage féminin, Saffeya Al Saïd, jeune diplômée en soins infirmiers à Suez, transforma un abri souterrain en hôpital improvisé lorsque les raids ennemis détruisirent les bâtiments médicaux. Blessée elle-même lors d’un bombardement, elle refusa d’être évacuée pour continuer à aider ses camarades.
Et puis il y a Samira Mahmoud, infirmière du Croissant-Rouge, qui accompagnait les ambulances transportant les blessés du front vers Le Caire. Elle raconta plus tard avoir vu des soldats, grièvement atteints, insister pour que d’autres soient soignés avant eux.
« C’était une leçon d’amour de la patrie que je n’oublierai jamais », disait-elle.
L’union féminine au service de la patrie
Au-delà du front, les femmes se sont mobilisées dans tout le pays.
Sous l’égide de l’Union des femmes égyptiennes, des campagnes furent organisées pour collecter du sang, envoyer des médicaments, et former des équipes de premiers secours.
Des étudiantes de l’Université du Caire et d’Alexandrie quittèrent leurs études pour travailler dans les hôpitaux militaires.
Les maisons, écoles et clubs sociaux furent transformés en centres d’aide pour les familles des martyrs et des blessés.
Cette solidarité féminine a cimenté l’unité nationale, transformant la douleur en force et la peur en patriotisme.
Les mères, piliers de la nation
Pendant que leurs fils combattaient, les mères égyptiennes menaient une autre guerre : celle du courage et de la patience.
Elles ont envoyé leurs enfants au front avec des prières et des larmes silencieuses.
Beaucoup ont perdu un fils ou un mari, mais ont trouvé la force de dire : « L’Égypte avant tout. »
Ces mères ont été les premières gardiennes du moral national, symbolisant la grandeur du peuple égyptien.
À l’occasion de la commémoration de la victoire, la Première Dame d’Égypte a rendu hommage à tous ceux qui ont contribué à cette épopée historique, rappelant que la force du pays repose sur la loyauté et le dévouement de son peuple :
“À cette chère occasion, l’anniversaire des victoires d’Octobre, je me souviens avec une profonde gratitude des sacrifices de nos justes martyrs et des héroïsmes de nos forces armées. Nous inspirons de l’esprit d’Octobre les valeurs de sacrifice et d’appartenance, et nous les insufflons dans les âmes de nos fils et filles, afin que cette nation demeure une forteresse imprenable, grâce à sa jeunesse et la volonté de son grand peuple.”
Ses mots résonnent comme un hommage non seulement aux soldats, mais aussi à toutes ces femmes — mères, épouses, infirmières et bénévoles — qui ont incarné la force silencieuse de l’Égypte.
Aujourd’hui, les femmes égyptiennes poursuivent l’héritage de leurs aînées d’Octobre. Qu’elles soient médecins, enseignantes, officiers, ingénieures ou artistes, elles portent toujours en elles l’esprit d’abnégation et de patriotisme.
Leur courage d’hier inspire encore les générations d’aujourd’hui, rappelant que la victoired’Octobre fut avant tout une victoire de tout un peuple.