Alors que les hommes délaissent gentiment le livre, les femmes demeurent plutôt des lectrices assidues. Pour s’évader, parfois. Pour aller à la rencontre du monde et d’elles-mêmes, souvent.
Ce fossé entre les genres, cette tectonique des plaques version bibliothèque s’est même amplifiée. «Il y a une baisse avérée de la pratique de la lecture chez les hommes», commente Viviane Albenga, sociologue ;
Toutes les études le montrent : les femmes lisent plus de romans que les hommes. Quand je lis que les hommes voudraient de la connaissance et liraient des essais, les femmes préfèreraient le romanesque. Il y a aussi la piste de l’éducation, les garçons étant dirigés vers les filières scientifiques, les filles partent plutôt vers le littéraire. En tous cas d’après le président du Centre national du livre, Vincent Monadé, les lecteurs mâles décrocheraient entre 12 et 14 ans.
Que les choses soient claires, si je m’inquiète ce matin que les femmes lisent plus de romans que les hommes, c’est pour le bien de mes congénères masculins qui ne se rendent pas compte de ce qu’ils ratent. Surtout, je pense que pas mal des graves défauts des hommes viennent de leur manque d’imagination et d’imaginaire. Mais les femmes préfèrent beaucoup lire des histoires d’amour. La lecture d’une histoire d’amour peut nous plonger dans un état d’euphorie proche de… l’amour lui-même. Pas étonnant que l’on y revienne !
Des émotions plus vraies que nature inutile de chausser un casque de réalité virtuelle pour vivre des émotions par procuration. Un bon roman d’amour fait largement l’affaire !

Une rêverie stimulante
Que l’on soit ou non amoureux, que l’on soit ou non en couple, on a tous besoin de s’extraire de temps en temps de notre quotidien. Quitter son époque et son milieu, laisser son esprit divaguer sont d’ailleurs, plus largement, de bonnes habitudes pour notre santé psychique. Ses recherches suggèrent que lorsque notre esprit vagabonde, il produit notamment des scénarios et des plans qui invitent à se projeter dans l’avenir.
Du baume au cœur
Autre avantage de la littérature sentimentale : elle nous aide à mieux comprendre ce que l’on vit ou a vécu. Combien de lecteurs ont un jour trouvé dans telle ou telle histoire une grille de lecture de leur propre vécu amoureux : “Je ne suis donc pas la seule à aimer autant“, “J’ai souffert comme il souffre“… Cette identification est d’ailleurs bénéfique pour la santé. En effet, savoir reconnaître nos émotions est un facteur d’apaisement.
Un imparable antistress
Les résultats indiquent que la lecture est la plus efficace des anti-stress. Elle peut réduire le stress de 68 %, davantage que le fait d’écouter de la musique, de prendre une tasse de thé ou de se promener. Autre élément intéressant : les sujets n’ont eu besoin de lire que six minutes, en silence, pour ralentir leur rythme cardiaque et apaiser leurs tensions musculaires.
Un facilitateur d’empathie
Les résultats sont étonnants : plus les gens lisent des romans, plus ils se montrent perspicaces dans leur perception des émotions. La question qui se pose est donc celle-ci: et si, en aiguisant nos compétences relationnelles, lire des romans d’amour nous aidait tout simplement à… vivre des histoires d’amour ?