Chrétiennes ou musulmanes, les fêtes rythment l’année des Egyptiens. Nombre d’entre elles sont fériées. Cham El-Nessim (25 avril) est l’une des fêtes les plus populaires d’Egypte.
Le premier lundi après la Pâque copte, les Egyptiens, musulmans comme chrétiens, envahissent les espaces verts pour célébrer le printemps et la douceur de l’air. Des joutes sont organisées sur le Nil et les marchands de poisson séché font leurs meilleures affaires de l’année. La fin du Ramadan est fêtée par le Petit-Baïram (2 mai), dit aussi Aïd El-Fitr. Soixante-dix jours plus tard se déroule une des fêtes les plus importantes du calendrier musulman: l’Aïd el-Kébir, ou Grand-Baïram, qui commémore le sacrifice d’Ismaïl par Abraham. N’oubliez pas de mentionner la fête du travail (1er mai), ce jour férié dédié aux travailleurs. Toute l’année se déroulent partout en Egypte des mouleds – fêtes populaires dédiées aux saints – . Ils sont plus ou moins importants selon le saint célébré et selon le village ou le quartier. Celui de Sayyeda Zeinab, au Caire, rassemble plusieurs centaines de milliers de personnes venues de toute l’Egypte pendant plusieurs jours. Mais le plus important est incontestablement le Mouled An-Nabi (Anniversaire de la naissance du Prophète), au cours duquel petits et grands dégustent des poupées de sucre. Entre traditionnelles et religieuses, les Egyptiens vivent toujours en fête. Que dit la presse mondiale de ces fêtes ? Suivez…
Le Petit-Baïram
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A la fin du mois de Ramadan, les Musulmans du monde entier célèbrent la fête du Petit-Baïram, en commençant par la prière de la fête. Les Egyptiens sont réputés et depuis les temps les plus anciens pour leur amour pour les fêtes. Leurs habitudes et leurs rites en ces occasions diffèrent d’une époque à l’autre.
Sous les Fatimides, le Petit-Baïram était célébré par la distribution des douceurs aux fonctionnaires de l’Etat, par la préparation d’énormes banquets au cours desquels de très bons plats étaient servis. Sous le règne du Calife El-Aziz Billah, une cuisine a été créée et dénominée “Dar El Eftar “.
A l’époque des Ottomans, la fête était célébrée après la prière de l’aube du premier jour du Petit-Baïram.Les princes et les juges de l’Etat se rendaient en grande procession à la mosquée El Nasser Kalaoune qui se trouve à l’intérieur de la citadelle pour y faire la prière puis ils félicitaient le Pacha qui, le 2ème jour de la fête, célébrait officiellement la fête dans le kiosque qui lui était aménagé sur la place El Ramla.
Les princes, les grands officiers, les notaires et les courtisans lui présentaient leurs félicitations alors que les douceurs, les boissons et le café leur étaient servis. L’encens se répandait sur toute la place, puis le Pacha honorait quelques hautes personnalités et donnait ensuite l’ordre de libérer quelques prisonniers.
Les gens se réjouissaient de la fête et s’échangeaient les félicitations et les gâteaux confectionnés dans les maisons. Les pères de famille accompagnaient leurs enfants à la mosquée pour y accomplir la prière de la fête.
Les gens se rendaient au cimetière pour lire la Fatiha à la mémoire de leurs parents morts et pour distribuer de l’argent aux pauvres.Les jeunes sortaient en groupe pour se promener sur les rives du Nil.
A l’époque moderne, les gens portent leurs plus beaux habits et se dirigent dès l’aube vers les mosquées pour y faire la prière de la fête. Le Kahk, gâteau spécialement confectionné pour cette fête et qui est très important aussi bien que le poisson salé, les brioches, les plats de viande et l’oignon sont offerts aux gens.
Pour les enfants, cette fête signifie les balançoires, les nouveaux habits, le Kahk, les jeux, la promenade dans les jardins, le cinéma, les lunas Park, les rencontres des amis, les visites aux parents et surtout les donations financières, caractéristiques de cette fête, car pour les enfants, elles signifient l’amour et la chance de s’acheter ce qu’ils veulent. C’est pourquoi les enfants attendent ce jour avec impatience et se sentent fiers de cumuler ces donations.
Cham El-Nessim
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Le jour de Cham El-Nessim est une fête populaire nationale et un jour férié en Egypte qui célèbre le printemps. Elle a lieu chaque année, le lundi de Pâque copte (orthodoxe). En 2022 elle a eu lieu le 25 avril. Lors de cette fête, les Egyptiens envahissent les jardins, les parcs publics, les pelouses, les bancs et les champs où ils organisent des pique-niques géants. C’est un grand rassemblement national annuel qui compte plus de 60 millions de personnes à travers tout le pays. Les gens mangent pour l’occasion du fessikh (du poisson cru conservé dans le sel), des oeufs, des oignons, de la laitue, des pois chiches verts.
On pense que Cham El-Nessim est une fête qui trouve ses origines dans l’Egypte pharaonique car des fouilles archéologiques ont montré ce genre de célébration datant de 4700 ans.Elle tire son nom du terme hiéroglyphe “Chemou” qui veut dire,” renaissance” ou “début de la vie” quand les premiers bourgeons apparaissent et la terre se verdit avec le début du printemps. Le printemps et surtout son début incarne toujours, quasiment dans toutes les anciennes civilisations, le début de la création et la renaissance des êtres vivants.
A cette occasion, les Egyptiens de l’époque se rendaient aux abords du Nil et dans les lieux où il y a de la verdure. Ils s’offrent des oeufs colorés, du poisson salé, des oignons, de la laitue etc. Ces aliments sont présentés par les Anciens Egyptiens en offrande à leurs dieux à l’occasion de la cérémonie du printemps et renvoyaient, chacun de ces aliments, à un symbole, comme par exemple :Les oeufs qui symbolisent le début de la vie chez les Egyptiens de l’époque, en référence au poussin qui éclot d’une matière inerte, sur la colline primordiale, au début de la création du monde selon la pensée théologique égyptienne à l’époque.
Le fessikh (poisson salé) est l’expression de l’attachement des Egyptiens au Nil d’où proviennent les poissons. Le fait que le fessikh est du poisson que l’on conserve pendant des mois dans de grands barils de sel évoque alors la momification ; tradition pharaonique qui était considérée comme le premier pas qui assurait l’accès au monde de l’éternité.
L’oignon symbolise la volonté de vivre et de vaincre la mort et les maladies. L’oignon était suspendu aux murs des maisons pour cette occasion
Les laitues, une plante sacrée qui symbolisait la vigueur sexuelle et du coup la jeunesse éternelle.
Fête du Travail
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Cette célébration réverbère le grand intérêt qu’accorde l’État aux travailleurs, compte tenu de leur rôle dans la société. Cette fête a été célébrée en Égypte depuis l’aube de son Histoire. Les Anciens Égyptiens ont tellement saisi l’importance du travail qu’ils l’ont revêtu d’un caractère sacré. C’est peut-être la principale raison pour laquelle ils sont parvenus à édifier la civilisation la plus millénaire qu’a jamais connue l’humanité.
Rappelons, dans ce contexte, les enseignements assortis du Roi Thoutmosis III à son vizir. Des enseignements qui ont été éternisés sur les parois de son tombeau, érigé à l’Ouest de la ville actuelle de Louxor, et qui inculquaient en premier lieu la bonne gestion, la justice et le perfectionnement du travail. Quiconque contemple la construction et la conception ingénieuses des pyramides découvrira facilement le gigantesque effort déployé pour bâtir ces édifices, mais aussi l’abnégation et le dévouement qui ont mené à leur perfectionnement.
Les ères de l’Histoire se sont succédé, et l’action ouvrière a engendré le système des communautés professionnelles, qui remonte au Moyen-âge. Chaque communauté réunissait les professionnels d’un même métier, et retraçait ses traditions et ses déontologies.
L’Égypte moderne a connu la célébration de la Journée du Travail pour la première fois en 1924 ; une célébration officialisée à l’ère de feu le Président Gamal Abdel Nasser. À partir de 1964, la Fête du Travail est devenue officiellement un jour férié, à l’occasion de laquelle le Président de la République donnait un discours devant les syndicalistes et les leaders des ouvriers.
À la suite de la Révolution de 1952, de nombreuses usines ont été créées, dont le complexe d’aluminium dans la cité de Naja’ Hammâdi, en Haute-Égypte. Depuis, l’Égypte a créé la plus grande base industrielle dans les pays en développement. 1200 usines consacrées aux industries lourdes, transformatrices et stratégiques ont été créées au temps de Gamal Abdel Nasser.