Chacun de nous se rappelle les histoires de sa grand-mère. Des histoires qui ont été héritées d’une génération à l’autre. Evidemment, chaque génération a ajouté sa propre sauce et a permis aux autres d’en goûter une nouvelle saveur.
Les histoires de grandmère cherchent à rappeler aux adultes ces doux moments passés à l’ombre des persiennes à écouter les histoires de leurs aïeuls à l’âge de l’innocence.
Ne touche pas tant que la maîtresse n’est pas là ! (6)
Il était une fois une jeune femme qui ressemble à une perle rare tant sa beauté était singulière. Elle vivait seule dans une hutte dans la forêt après avoir perdu ses parents. Malgré sa beauté, elle vivait dans une extrême indigence et une misère sans nulle autre pareille. Un jour, elle se faufila dans le château d’un chevalier et sa vie se transforma comme dans les contes de fées. Après la pauvreté, elle se prépara pour un mariage extraordinaire. Mais, la lune de miel n’a pas duré longtemps, les calomniateurs ont réveillé les soupçons de son chevalier qui décide de la chasser du palais. Après le départ de la jeune femme, le chevalier perd la tête. Et, il entend les objets dans la maison répétant une seule phrase « Ne touche pas tant que la maîtresse n’est pas là ». Une phrase qui résonne partout, même les murs ne faisaient que la répéter. Finalement, le prince la retrouva dans un village qui n’était pas loin du palais. Arrivé devant le village, il y entre très calmement avec le cœur plein d’espoir. En s’approchant de sa bien-aimée, il a remarqué que les dernières semaines l’avaient changée.
Quelque chose en elle était différent, elle avait gardé sa beauté naturelle, sa grâce incomparable, mais son regard n’était plus le même.Il ne pouvait définir la différence, mais il la ressentait en la contemplant.
Même ces moindres gestes faisaient d’elle une femme différente. Il s’est alors approché en lui disant : « Bonjour ». Elle souleva le visage alors qu’elle était en train de rassembler quelques branches d’arbres tombées pour faire un feu. Sans surprise, elle lui a répondu : «Bonjour». C’est alors que le chevalier a pris la parole : «Ta présence dans ce village m’a beaucoup appris». Son arrogance ne lui a pas permis de reconnaître ce que tout le monde autour de lui comprenait bien : il l’aimait à la folie.
Il ne voulait parler ni de son absence, ni du vide, ni de son amour. Il a préféré parler de sa présence au village. C’est alors que la jeune femme lui a répondu : « Elle m’a beaucoup appris moi aussi ». Pensant qu’ils étaient sur la même longueur d’onde, refusant de reconnaître son amour, il a dit : « Qu’as-tu appris ? »