Chacun de nous se rappelle les histoires de sa grand-mère. Des histoires héritées d’une génération à l’autre. Chaque génération y a évidemment ajouté sa propre sauce et a permis aux autres d’en goûter une nouvelle saveur. Les histoires de grand-mère cherchent à rappeler aux adultes ces doux moments passés à l’ombre des persiennes à écouter les histoires de nos aïeuls à l’âge de l’innocence.
Victimes de perfidie
Chacun de nous se rappelle les histoires de sa grand-mère. Des histoires qui ont été héritées d’une génération à l’autre. Evidemment, chaque génération a ajouté sa propre sauce et a permis aux autres d’en goûter une nouvelle saveur. Les histoires de grand-mère cherchent à rappeler aux adultes ces doux moments passés à l’ombre des persiennes à écouter les histoires de nos aïeuls à l’âge de l’innocence. Goha habite dans un petit village.
N’étant ni riche, ni pauvre, Goha mène une vie plus au moins décente. Il ne possède qu’un grand mouton à la fourrure blanche. Un beau mouton qu’il adorait. Ses amis, des escrocs, cherchent à le convaincre d’égorger le mouton pour manger sa viande. Un ami est venu vers lui et lui a demandé : «Que vas-tu faire avec ton beau mouton, Goha?» Goha a répondu : «Je le garde comme provision d’hiver». Son ami lui a alors répondu sur un ton ironique : «As-tu perdu la tête Goha? Ne sais-tu pas que le jour du jugement dernier est prévu pour demain ou après-demain? Sois logique. Egorge-le. Donne à manger à tes amis et aux pauvres». Mais, Goha n’est pas dupe. Il n’a pas pris en considération les paroles de son ami. Son ami averti met en place un complot. Il décide de se mettre d’accord avec tous les amis de Goha pour le persuader d’égorger le mouton. Un à un, les amis déferlent chez Goha pour lui répéter qu’il vaut mieux égorger son mouton et distribuer sa viande aux amis et aux pauvres parce que c’est bientôt la fin du monde et le jour du Jugement dernier. Sous leur pression, Goha est persuadé qu’ils ont certainement raison. Alors, il décide d’égorger son mouton et d’organiser un banquet en leur honneur. Dans la soirée, Goha annonce à ses amis sa décision et il prend le mouton pour l’égorger. Il le grille dans la forêt. Pendant ce temps, ses amis décident de s’amuser et nager dans le lac. Goha se retrouve seul en train de préparer son mouton pour cette bande d’idiots. Larmoyant, Goha se rappelle son mouton. Il regrette son acte et se demande si vraiment la fin du monde est à attendre. Alors que ces amis nagent dans l’eau et profitent sans scrupules.
Emportés par la colère, Goha se venge d’eux et jettent leurs habits dans le feu. A leur sortie de l’eau, les amis ne trouvent pas de quoi se vêtir. Ils se demandent : «Où sont nos habits?» Il trouve Goha assis à côté du feu en train d’éteindre les cendres d’un pantalon. Ils crient tous : «Goha, qu’as-tu fait ? As-tu brûlé nos habits ?» Sans attendre sa réponse, il l’encercle pour se venger de lui. Foudroyé par leur visage rouge de colère, Goha dit : «Pourquoi êtes-vous si furieux? Vous n’aurez pas besoin des vêtements. La fin du monde est demain. N’est-ce pas?» Nul ne lui répond, nul ne le touche. Ils gardent leur silence et sur le visage blême, on peut lire la surprise d’être devenu eux-mêmes les victimes de leur perfidie.