Chacun de nous se rappelle les histoires de sa grandmère. Des histoires qui ont été héritées d’une génération à l’autre. Evidemment, chaque génération a ajouté sa propre sauce et a permis aux autres d’en goûter une nouvelle saveur.
Les histoires de grand-mère cherchent à rappeler aux adultes ces doux moments passés à l’ombre des persiennes à écouter les histoires de nos aïeuls à l’âge de l’innocence.
Barakikou …
Il était une fois un garçon qui s’appelle Barakikou. Cet enfant n’avait pas d’appétit pour manger. Chaque jour, sa maman souffrait pour lui préparer son plat et pour lui donner à manger. Elle passait des heures à lui raconter des histoires, à jouer, à faire le clown ou le cirque pour attirer son attention en vue de le convaincre de manger. Barakikou était un enfant terrible et capricieux, il faisait souffrir sa maman. A force de ne pas manger, il a commencé à devenir maigre et faible.
Le médecin de la famille a demandé à ses parents de prendre soin de l’enfant à n’importe quel prix. Mais, Barakikou s’abstenait toujours de manger. Un jour, la maman de Barakikou n’en pouvait plus. Les caprices de son enfant étaient insupportables : elle a décidé de recourir à le punir. « Si tu continues à être aussi capricieux que cela, je t’interdirais d’utiliser ton piano », a-telle dit. En fait, Barakikou n’aimait que son piano, il s’enfermait des heures pour jouer quelques notes de musique. C’était une source de joie pour l’enfant.
Barakikou vivait dans un palais enchanté où tous les objets lui parlaient, et jouaient avec lui. Le piano était son complice et son meilleur ami. Il savait que le piano refuserait la demande de sa mère. C’est ce qui s’est passé : le piano a refusé d’obéir à la mère. Il a insisté : « Je ne quitterai pas Barakikou. Il peut se servir de moi tant qu’il voudra ». En colère, la mère est allée à la demande de l’aide du charpentier.
Monsieur, le charpentier venez chez moi pour briser le piano en deux. La mère voulait menacer ainsi le piano. Mais le charpentier s’est abstenu d’agir. Il aimait trop ce piano, il avait déjà participé à sa fabrication et ne pouvait pas le voir détruit. Enragée, la mère se déplace vers la corde. Une corde enchantée qui savait tout faire.
La mère lui a dit : « Chère corde, attache le charpentier qui refuse de détruire le piano qui refuse de punir mon fils Barakikou, cet enfant capricieux et sans appétit ». La corde qui aime le charpentier et travaille souvent avec lui s’adonne à une danse feignant de ne pas entendre la mère. Alors, celle-ci se dirige vers la souris : « O chère souris, pourriez-vous manger la corde qui refuse d’attacher le charpentier qui refuse à son tour de détruire le piano qui refuse de punir mon fils Barakikou, cet enfant capricieux et sans appétit ?». Mais la souris dévorait un énorme plateau de fromage et n’a pas du tout songé à se soucier ni de Barakikou, ni de sa mère. Elle a continué à savourer son met copieux se fichant de tous.
Déçue par tous, la mère se tourne vers le chat et lui demande de courir après la souris et lui inculquer une vraie leçon. Mais, le chat – comme toujours fainéant – reste assis sur son sofa et joue avec une énorme pelote de laine colorée. Se sentant trahie par tous, la mère recourt à son fidèle ami : le chien.
Fidèle et incapable de voir sa maîtresse attristée et déçue, le chien s’élance tel une flèche vers le chat qui, voyant le chien arriver en le menaçant, saisit vite la situation et court après la souris. Cette dernière de peur d’être avalée par le chat laisse son plat de fromage et court après la corde. La corde, qui dansait au rythme de sa musique, voit derrière elle le cortège, elle décide alors de se sauver la vie et sacrifie son amitié avec le charpentier. A sa vue, le charpentier décide de ne pas sacrifier sa liberté. Alors, il court après le piano en ayant une scie à la main.
Le piano affolé décide enfin de se déplacer et de quitter la maison de Barakikou. Voyant tout ce monde affolé et sentant voir perdu son pouvoir, Barakikou avale d’un seul coup son repas. La mère voyant sa demande exécutée retient son chien. La morale : une mère sait mieux que quiconque comment réaliser le bien de son enfant et de le protéger même contre ses propres caprices.