Chacun de nous se rappelle les histoires de sa grandmère. Des histoires qui ont été héritées d’une génération à l’autre. Evidemment, chaque génération a ajouté sa propre sauce et a permis aux autres d’en goûter une nouvelle saveur.
Les histoires de grand-mère cherchent à rappeler aux adultes ces doux moments passés à l’ombre des persiennes à écouter les histoires de nos aïeuls à l’âge de l’innocence.
Touche pas tant que la maîtresse n’est pas là ! (1)
Il était une fois une jeune femme qui ressemble à une perle rare tant sa beauté était singulière. Elle vivait seule dans une hutte dans la forêt après avoir perdu ses parents. Malgré sa beauté, elle vivait dans une extrême indigence et une misère sans nulle autre pareille. Elle ne trouvait pas de quoi se nourrir. Evidemment, elle cueillait des fruits des jardins des grands palais qui bordaient la forêt. Mais ce n’était pas toujours facile. Il fallait trouver un arbre rebelle et complice qui a décidé de faire pousser ses branches en surpassant les clôtures immenses et qui avaient décidé – comme dans un acte de compassion – de lui tendre un fruit souvent trop mûr, mais capable de calmer son ventre affamé. Cette chance se faisait de plus en plus rare et chaque jour était un vrai supplice où elle devait endurer la faim. Un jour, elle a décidé de faire le tour des palais avoisinants pour demander du travail. Elle se disait que peut-être à force de frapper aux portes quelqu’un verra en elle une sincère servante et lui offrira du travail. Ses compétences n’étaient pas énormes, mais elle était jeune, pouvait apprendre et avait fortement besoin de travail. Nul ne voulait d’elle. Nul n’a accepté de l’embaucher. Il lui restait encore un seul palais qui était la propriété d’un jeune chevalier très riche et puissant. A peine a-t-elle franchi le portail qu’elle fut émerveillée. Ce palais n’était pas comme les autres : les objets ressemblaient à des pièces antiques et en même temps paraissaient magiques. La jeune femme se laissait émerveiller par cette magie, elle se balada dans le jardin. Soudain, elle vit une énorme vache en bois qui était magnifique, elle s’approcha, et trouva une petite porte qui lui permet de passer à l’intérieur. A l’intérieur, elle pouvait suivre tout ce qui se passait dans le jardin et dans une maison annexée au palais. En fait, la vache n’était qu’une sorte d’entrée secrète à la maison. Là, dans la maison, il y avait un véritable banquet qui l’attendait. Elle ne pouvait se retenir, elle se mit à dévorer tout ce qui tombait sous sa main. Affamée, elle cherchait à rassasier son ventre par n’importe quel moyen. Après un moment, elle sentait pour la première fois que son ventre est plein, elle rentre dans la vache pour s’en aller et passer dans le jardin, quand elle a entendu du bruit. C’était le chevalier qui venait d’arriver d’une partie de chasse pour se reposer et manger quelque chose. La jeune fille ne pouvait sortir de la vache de peur de se faire attraper. Elle décida d’attendre un moment que le chevalier s’en aille. A force d’attendre, elle s’endort et perd conscience. Quand elle se réveilla, c’était le lendemain. Elle se prépara pour prendre la fuite quand elle jeta un coup d’œil et trouva de nouvelles délices sur la table. Elle passa alors pour savourer un bout avant de partir. Evidemment, il y avait à table toutes sortes de délices : des chocolats, des gâteaux, des fruits qu’elle n’avait jamais vus avant. A chaque bouchée, elle éprouvait une nouvelle forme de plaisir : une forme qu’elle n’avait jamais éprouvée. Il ne s’agissait pas uniquement de faire taire sa faim, mais plutôt de savourer chaque morceau, un plaisir jamais connu jusque-là. Après cette jouissance, elle a décidé de se retirer dans la vache. Là encore, le chevalier était arrivé. Ainsi, elle ne pouvait plus partir. Mais là, elle se posa bel et bien une question : est-ce que je dois vraiment partir ? Pourquoi ne pas rester ici dans cette vache, nul ne douterait de ma présence ? N’est-ce pas une façon de survivre à ma condition difficile ? A suivre