Chacun de nous se rappelle les histoires de sa grand-mère. Des histoires qui ont été héritées d’une génération à l’autre. Evidemment, chaque génération a ajouté sa propre sauce et a permis aux autres d’en goûter une nouvelle saveur. Les histoires de grand-mère cherchent à rappeler aux adultes ces doux moments passés à l’ombre des persiennes à écouter les histoires de nos aïeuls à l’âge de l’innocence.
Il était une fois une jeune femme qui ressemble à une perle rare tant sa beauté était singulière. Elle vivait seule dans une hutte dans la forêt après avoir perdu ses parents. Malgré sa beauté, elle vivait dans une extrême indigence et une misère sans nulle autre pareille. Un jour, elle se faufila dans le château d’un chevalier et sa vie se transforma comme dans les contes de fées. Après la pauvreté, elle se prépara pour un mariage extraordinaire. En effet, trois jours se sont écoulés alors que la musique se faisait entendre partout. Des banquets ont été tenus dans le palais. La jeune fille a eu droit à son moment de gloire et de joie.
Après les trois jours de cérémonie de mariage, elle devint officiellement la maîtresse du palais. Un rêve auquel elle n’avait jamais songé. Au plus, elle espérait remplir son estomac affamé. Maintenant, elle a une richesse inouïe et une joie incommensurable.
Les premiers jours du mariage étaient un véritable paradis. La jeune fille pensait être enfin loin de toute peine et de toute tristesse. Elle était une merveilleuse maîtresse, tous l’aimaient, les serviteurs aussi bien que la famille de son conjoint.
Mais, une lune de miel n’est jamais éternelle. Les mauvaises langues, surtout celles qui l’enviaient, ont commencé à propager des rumeurs à son sujet. Tous disaient qu’elle n’aimait point le chevalier et que son objectif était uniquement de mettre la main sur sa fortune.
Les nouvelles sont parvenues au chevalier qui d’abord a refusé d’accorder la moindre importance à tout cela. Evidemment, à force de répéter les mêmes rumeurs devant lui, le doute commença à s’installer dans son esprit et son cœur s’est arrêté de battre avec passion et amour. Pour lui, la jeune femme devait être une traîtresse dans la peau d’un ange ou une diablesse dans la peau d’un cœur d’or.
Il a commencé à se montrer froid à son égard et n’a pas hésité à nommer un espion pour lui dire comment passe-t-elle ses journées.
L’espion revint vers son maître pour lui assurer qu’elle ne sortait jamais du palais et qu’elle passait la journée à s’occuper de l’énorme demeure en donnant des instructions aux serviteurs pour maintenir la propreté, entretenir les lieux et préserver la beauté des jardins. Quand elle sortait, elle faisait un tour dans les quelques hameaux qui bordaient le palais pour offrir de la nourriture à leurs habitants. Elle n’était jamais seule, mais toujours accompagnée de ses dames de chambre.
Un moment de répit s’installa alors, mais les mauvaises langues ont commencé à assurer au chevalier que l’attitude exemplaire cachait sans doute une autre version qui ne s’est tout juste pas encore dévoilée.
Le doute revint encore une fois à la surface. Et, cette fois, le chevalier n’a pas eu recours à un espion, il se disait peut-être que cette diablesse a pu acheter mon espion contre une pierre ou quelques pièces en or. Il a décidé lui-même de la suivre partout pour savoir si elle le trahissait et volait sa fortune. Désespéré de ne trouver aucune preuve, il a décidé enfin de la confronter. « Tu es là juste pour l’argent, je le sais maintenant et tu veux t’enrichir à mes dépens! », cria-t-il. Traumatisée, la jeune femme n’en croyait pas ses oreilles, elle se croyait dans un cauchemar qui prendrait sans doute fin. Mais, ce n’était pas le cas.
Effondrée, elle lui a dit : «Je n’ai jamais menti. Même quand j’étais pauvre, j’ai reconnu immédiatement mon tare». Le chevalier affolé s’en pris agressivement à elle : «Quand tu étais pauvre, tu l’es encore. Tout ce que tu possèdes, c’est mon argent». Il a alors décidé sur le champ de la chasser du palais et ses auxiliaires n’ont fait qu’exécuter ses ordres. Après des mois dans l’opulence, la jeune femme se retrouva encore une fois sans toit ni nourriture.