Les jardins publics, introduits au Caire sous l’influence des aménageurs européens, connaissent une histoire singulière. Autrefois symboliques de la conception et de la pratique bourgeoises des villes occidentales, transposées au monde arabe dans les parties nouvelles des villes, les jardins, comme les autres espaces publics, sont désertés par ces mêmes classes bourgeoises.
Dans ces jardins cairotes, des films très célèbres du cinéma égyptiens ont été tournés par les stars du cinéma de l’époque tels que Faten Hamama, Ahmed Ramzy, Shadia et autres…
Assise sur une couverture, à l’ombre d’un tissu tendu par des ficelles entre un arbre et la grille de l’enclos aux chèvres, une mère surveille ses enfants qui jouent dans l’allée cimentée et profitent ainsi du dernier quart d’heure avant la fermeture du jardin. Autour d’elles sont éparpillés des objets divers, témoins d’une journée passée en plein air : un ballon, un jerricane d’eau, des cartes à jouer une radio, une théière, et les restes d’un repas complet pris sur la couverture. Plus loin, un jeune couple d’amoureux s’enlace sur un banc, ne faisant aucun cas de la foule qui l’entoure. Ces scènes qui se déroulent un après-midi sont très fréquentes dans les grands jardins publics du Caire.
Jardin Andalousie
Les amateurs de tranquillité et de loisirs impatients de trouver un lieu qui combine les caractéristiques de la nature et les présente sous la plus belle forme, ont de quoi se délecter dans ce qu’offre le parc Al-Andalus du Caire, qui est l’un des plus beaux jardins du Caire et la destination touristique la plus attrayante de la ville depuis son ouverture en 1935. Il a été créé par Muhammad Bey Zulfiqar sous le règne de Fouad Ier.
Le jardin Andalous est situé au Caire dans un endroit privilégié, car il donne sur le Nil à l’est et sur la première rue Al-Jazeera à l’ouest, et au nord, il donne sur le studio Al-Jib, mais au sud, il donne sur la nouvelle place de l’Opéra et le premier pont Qasr Al-Nil. Il est construit sur deux acres. La partie sud est appelée le Jardin du Paradis Arabe, dans le style des jardins arabes andalous du sud de l’Espagne. On y trouve aussi des arbres pérennes. La partie nord s’appelle le jardin pharaonique. Plus tard, il a été décidé d’inclure le jardin dans la liste des monuments islamiques et coptes.
La partie sud du jardin se distingue par la présence d’un jusaq (un auvent érigé sur des doubles colonnes portant des arcs andalous qui portent le plafond), et au milieu de celui-ci se trouve une statue d’Ahmed Bey Shawqi, prince des poètes, sculptée par Mahmoud Mukhtar, et ce (parapluie) est situé à l’extrémité nord du jardin et fait face à la statue depuis l’extension du jardin vers le sud.
La statue est immédiatement suivie de cinq statues en forme de lions, dont l’eau débouche dans un bassin rectangulaire bas au milieu du jardin contenant deux fontaines en marbre. Deux couloirs pavés de marbre et de faïence multicolores constituent les deux allées délimitées par deux rangées d’arbres. Sur les quatre côtés se trouvent des bancs en marbre adjacents au mur de fer du jardin, qui est construit sur des sessions en pierre. Les bancs sont séparés par des chaudrons en marbre contenant la phrase (Il n’y a de vainqueur que Dieu), qui est la devise du groupe des Aghlabides qui régnait sur le Maroc et l’Andalousie. Elle est suivie au sud par une partie du jardin qui contient une fontaine en marbre. Elle est octogonale, avec une colonne en marbre au milieu, entourée de huit statues noires d’où jaillit de l’eau.
Après de nombreuses années d’abandon, le jardin Andalous du Caire est revenu au centre de l’attention après être entré dans l’espace de développement dans le cadre de la restauration de l’aspect civilisé et de la préservation du patrimoine.





