Les musées archéologiques présentent le richissime patrimoine égyptien à travers les époques. Le tourisme des palais occupe une place privilégiée des destinations touristiques reconnues par leur valeur exceptionnelle.
Par : Alia Abu El-Ezz
Étant un produit très spécial de l’industrie touristique, ce type de tourisme appartient fondamentalement au tourisme culturel. Le touriste à la recherche de ce type touristique se caractérise toujours par une culture bien riche essayant d’explorer des destinations au style architectural distingué, témoin d’événements historiques ayant eu un grand impact sur l’histoire du pays
Les objets de collection d’une valeur artistique inestimable que recèlent ces palais, montrent que le touriste qui s’y rend, est plus enclin aux dépenses par rapport aux autres touristes. Ces trésors architecturaux doivent favoriser en Egypte un nouveau genre de tourisme.
Il est donc indispensable de bénéficier de ce produit touristique unique qui caractérise l’Égypte, étant donné qu’elle a été le théâtre d’événements politiques et historiques à l’ère de la création des palais royaux depuis l’époque de la famille Muhammad Ali.

A cet égard, le conseiller de l’Organisation mondiale du tourisme, le Dr. Saeed Al-Batouti, a déclaré que le tourisme de palais est un modèle en plein essor en Europe, en Inde et en Chine. Il est lié au tourisme urbain et aux programmes de tourisme culturel et historique. La recherche de ce type de tourisme se caractérise par un taux de dépenses élevé, ce qui pourrait soutenir le tourisme culturel en Égypte en raison de ses riches trésors.
L’Égypte possède de nombreux palais considérés comme des trésors touristiques inestimables et dont les plus importants sont le palais Muhammad Ali à Manial, la maison de repos du roi Farouk à Helwan, le palais Manasterly, le palais du prince Omar Toson. , le palais Sakakini, le palais Taz, le palais Abdine et le palais Salamlek à Alexandrie.
Ces monuments comme beaucoup d’autres viennent d’être restaurés et rénovés regagnant ainsi leur beauté et leur luxe et redevenus dignes de raconter une partie importante de l’histoire de l’Egypte, puisqu’ils appartiennent à différentes époques historiques.
Le conseiller de l’Organisation mondiale du tourisme souligne que ces palais doivent être revitalisés pour aller de pair avec les autres palais qui attirent le tourisme dans le monde entier. « Ceci nécessite un très grand effort de développement des zones environnantes, un effort de marketing et de liaison avec des programmes culturels et historiques et des voyages intégrés », affirme-t-il, avant d’ajouter que ces palais doivent être intégrer dans les programmes du marketing et de la publicité, afin d’obtenir les résultats souhaités.
« J’espère que ce potentiel touristique (les palais historiques) en Égypte attirera l’attention des responsables au cours de la période à venir, ce qui soutiendra l’économie nationale et la création d’emploi.
Palais Sakakini
Dans le quartier d’Al-Zaher, au cœur de la capitale égyptienne, le palais Sakakini Pacha surplombe la place qui porte son nom, entouré d’un ensemble de bâtiments modernes qui dénaturent la beauté de l’ancien palais.
Ce chef-d’œuvre architectural au centre du Caire, a malheureusement souffert de longues années de négligence, de l’oubli, et du chaos de divers empiètements.
Certaines de ses statues et façades ont été détruites, et après des décennies de fermeture et d’oubli, le gouvernement égyptien a décidé de lui redonner sa splendeur et à mettre en valeur sa beauté archéologique et architecturale.
Compte tenu de son importance et de sa grande valeur historique, le ministère du Tourisme et des Antiquités a entamé la restauration du palais Sakakini, dans le but de le transformer en une attraction touristique au centre du Caire, a l’instar du palais Al- Baron à Héliopolis et du palais Aisha Fahmy sur l’île de Zamalek. .
Le palais Sakakini est considéré comme l’un des palais historiques les plus anciens d’Égypte. Il a été construit dans un style italien par Habib Pacha Sakakini en 1892 sur la place Sakakini sis au quartier Al-Zaher.
Le plan de l’État consiste à transformer le palais Sakakini en un projet culturel, qui était auparavant un musée médical, selon l’archéologue en chef au ministère du Tourisme et des Antiquités, le Dr Magdy Shaker.
Le palais d’une superficie d’environ 2698 mètres carrés, est construit dans le style italien, et considéré comme un modèle pour l’art du “Rococo”, un art qui appartient à la décoration en architecture, la décoration intérieure et extérieure, ainsi que le mobilier, la photographie et la sculpture.
Le Dr Mustafa Waziri, secrétaire général du Conseil suprême des antiquités, a fait savoir que le palais reviendra à son origine en tant que chef-d’œuvre architectural et attraction touristique qui orne le centre-ville du Caire, à l’instar du Palais du Baron, qui a été récemment inauguré.
Une équipe d’architectes auprès du ministère du Tourisme et des Antiquités entamera un travail minutieux de restauration architecturale, en vue de redonner au palais ses lettres de noblesse.
Le palais Sakakini est attribué à Habib Pacha Al-Sakakini (Gabriel Habibi Al-Sakakini), un Syrien né à Damas en 1841. Il est venu en Égypte à l’âge de dix-sept ans pour travailler pour la Compagnie du canal de Suez.
Le palais Sakakini Pacha est situé sur la place qui porte son nom, entouré d’un ensemble de bâtiments modernes dans le quartier d’Al-Zaher. Les environs du palais furent plus tard connus sous le nom de quartier Sakakini, et en raison de la relation qu’entretenait Sakakini Pacha avec le khédive, il lui fut facile d’obtenir cet emplacement privilégié du palais, d’où partent 8 routes principales.
Palais Aisha Fahmy à Zamalek
Il s’agit du dernier et du plus récent processus de développement du palais, qui comprenait toute la superficie du palais, soit 2 700 mètres carrés, et se compose de deux salles, d’un sous-sol et d’un toit.
Les travaux d’aménagement comprenaient un renforcement minutieux des sols, le jointoiement des murs et des fondations, ainsi qu’une restauration minutieuse des décorations, des reliures en bois, des tissus, des couvre-lits, des peintures à l’huile, des peintures murales, des vestiaires, des billards, etc.
Après douze années de fermeture due à des travaux de restauration et réhabilitation, le palais Aïcha Fahmy, sur l’île de Gezira au Caire, accueille aujourd’hui des expositions de peintures et sculptures, conformément à la vocation du “Complexe des arts” (Mogammaa al-Founoun) qu’on lui avait déjà attribuée en 1978.
Cet imposant édifice est construit en 1907 par l’architecte italien Antonio Lasciac, tout juste nommé au poste d’architecte en chef des palais khédiviaux, sur commande d’Ali Pasha Fahmy, qui sera chef de l’armée égyptienne sous le règne de Fouad Ier. Le palais est destiné à l’une des filles d’Ali Pasha Fahmy, la princesse Aïcha.