Par: Nermine Khattab
L’un des pays les plus importants de la région, l’Egypte est seule capable de mettre un terme à l’agression contre la bande de Gaza. Ce rôle égyptien exige une mobilisation, où les pays arabes devraient agir sous l’égide égyptienne afin de faire avancer le processus de négociations et contribuer dans une certaine mesure à faire avancer les différents volets.
L’Egypte a fait preuve d’efficacité en agissant seule sur la scène régionale, d’une part, pour assurer l’acheminent des aides humanitaires et secourir les citoyens palestiniens à Gaza, qui sont dans une situation dramatique, et de l’autre, pour agir comme médiateur de poids et réussir à mettre un terme à cette guerre enflammée et être au secours aux civils palestiniens.
Ils représentent près de la moitié des habitants de la bande de Gaza. Les enfants de Gaza sont les premières victimes de l’offensive israélienne. Le plus lourd : près de 2 000 enfants ont été tués et des milliers d’autres blessés depuis le début des frappes, il y a plus de deux semaines. Et des milliers sont désormais sans abri. Leurs maisons sont détruites et aucun refuge n’est sûr pour eux après l’attaque de l’hôpital Al-Ahli le 17 octobre, après que l’armée israélienne avait demandé, le 21 octobre, l’évacuation de 20 hôpitaux situés dans le nord de la bande de Gaza. Ceux qui sont encore en vie ont un accès difficile aux besoins de base, la bande de Gaza étant sous siège total et le peu d’aides qui a pu être acheminé via Rafah est bien en deçà des besoins. Bâtiments détruits, infrastructures fortement endommagées, plus de 600 000 civils ont déjà fui leur domicile. La majorité d’entre eux cherchent refuge dans l’une des 102 écoles gérées par l’Office de secours et de travaux des Nations-Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).

Du même coup, l’Egypte rejette catégoriquement toute tentative visant à liquider la question palestinienne. Elle s’oppose ainsi aux tentatives visant à déplacer forcément les Palestiniens de leurs terres et travaille en coordination avec les parties actives et les décideurs sur la scène régionale et internationale, afin de coordonner les efforts internationaux et de discuter des moyens susceptibles de mettre fin à l’escalade actuelle, puis de retrouver les perspectives nécessaires pour raviver le processus politique entre les parties palestinienne et israélienne, menant à une solution permanente et globale de la cause palestinienne conformément aux décisions de la légitimité internationale qui préserve les droits des Palestiniens en leur Etat.
Le 29 octobre, le président Al-Sissi a eu un entretien téléphonique avec son homologue américain, Joe Biden, sur l’escalade à Gaza. Les deux présidents ont souligné l’importance d’empêcher l’expansion du conflit dans la région. « Le président Al-Sissi a souligné que l’Egypte ne permettra jamais le déplacement des Palestiniens de la bande de Gaza vers le territoire égyptien », dévoile un communiqué publié par le porte-parole de la présidence de la République, Ahmed Fahmy. Le président Al-Sissi a également exprimé le rejet ferme de l’Egypte des politiques qui consistent à punir collectivement les Palestiniens ou à les pousser à quitter leurs terres. Joe Biden a, lui aussi, souligné le rejet par les Etats-Unis du déplacement des Palestiniens hors de leur patrie, exprimant son appréciation du rôle positif de l’Egypte dans cette crise.
Le président s’est également entretenu avec le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Les deux responsables ont souligné l’importance d’appliquer la résolution de l’Assemblée générale des Nations-Unies, adoptée le 27 octobre, qui stipule la mise en place d’une trêve humanitaire immédiate pour préserver la vie des civils et permettre l’entrée des aides humanitaires dans la bande de Gaza immédiatement et de manière adéquate.
En trois semaines, les frappes israéliennes ont tué plus de 8 000 Palestiniens et en ont blessé plus de 20 000. Les bombardements israéliens ont détérioré les conditions humanitaires et sanitaires à Gaza, mettant hors service bon nombre d’hôpitaux, alors que le nombre de blessés quotidiens a augmenté de manière spectaculaire.
La semaine dernière, l’Egypte a réussi à acheminer plus de 80 camions chargés d’aide humanitaire internationale et locale via le poste-frontière de Rafah vers Gaza, sous blocus israélien complet. Cependant, l’aide apportée à la bande de Gaza est inférieure à ce dont les 2,3 millions d’habitants du territoire ont besoin pour survivre. Au moins 100 camions seraient nécessaires par jour pour répondre aux besoins des habitants de Gaza, selon les estimations de l’ONU.