Le Salon du Livre, édition 2023, s’est achevé avec succès. Même si certains pensaient que les prix des livres allaient avoir un impact négatif sur l’événement, d’autres restaient optimistes misant sur des citoyens conscients de la valeur de la culture et une jeunesse assoiffée de littérature. Et, comme d’habitude, l’optimisme s’est imposé et a réalisé un succès. Dans cet univers culturel riche et varié, trois figures appartenant aux journalistes de Dar Al-Tahrir se sont imposés : May Yacout, Ahmed Moawad et Soha Zaky.
May Yacout ancre avec passion la valeur d’appartenance à la patrie

Ses traits pharaoniques et égyptiens racontent sans aucun effort son amour pour sa patrie et ses aventures de journalistes dans ses ouvrages. Le Salon du Livre, c’est son rendez-vous annuel. Adjointe du rédacteur en chef d’Al-Gomhouriya pour le dossier sécuritaire, tout a commencé lorsqu’elle s’est lancée dans des enquêtes sur le terrain sous le thème « Nos enfants entre l’enclume du terrorisme et le marteau de la délinquance ». Son objectif était de savoir pourquoi l’âge de la criminalité a baissé et comment des terroristes savaient leur faire un lavage de cerveau. « Après cette étude approfondie, j’ai découvert que cette génération d’enfants avait besoin de modèle à suivre, un exemple qui pouvait les inspirer sur les écrans de la télévision. Dans le temps, il y avait des dessins animés qui nous inculquaient certaines valeurs. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Alors, j’ai décidé de mettre en place un dessin animé et une histoire illustrée intitulée « Fatin et Bolbol » en 2019 dans l’objectif d’ancrer les valeurs de la société égyptienne. Il a été supervisé par le secteur des médias au ministère de l’Intérieur, puis, j’ai pensé à aller plus loin pour ancrer la valeur de l’appartenance : j’ai ainsi mis en place le premier film de cinéma 2D « Dragon du ciel » en 2021 après acceptation des affaires éthiques au sein de l’Armée en vue de raconter l’histoire de nos forces aériennes, depuis leur création et leur rôle du passé et de l’avenir. Le film prédit que l’Armée fabriquera le premier avion purement égyptien et a représenté l’Egypte au Festival du film d’Ismaïlia. Puis, j’ai réalisé le premier film télévisé «pour le ministère de l’Intérieur afin de raconter la prouesse de la police égyptienne le 25 janvier 1952 lors de la fameuse bataille d’Ismaïlia. Il porte le titre de « Héros pour toujours » en 2022, a-t-elle raconté.

Cette année, May Yacout a publié un livre interactif pour les enfants « Des enfants et des héros », dans l’optique de leur inculquer certaines valeurs, c’était l’idée du secteur des médias et des relations à la Direction de la sécurité du Caire, relevant du ministère de l’Intérieur. Il voulait créer un ouvrage qui permet à l’enfant de dessiner, de colorer, de lire pour qu’il soit ludique. Il y a trois thèmes à présenter : l’idée de célébration de la fête de la police. S’ajoutent à cela de mettre en lumière les méga-projets qui ont permis à l’Egypte de se développer, et les services et les secteurs par le ministère de l’Intérieur comme les pompiers, l’organisation du trafic. « Le dilemme pour moi était de trouver une histoire qui puisse englober tous ces éléments. Mais j’ai adoré le thème et j’ai pu m’investir. Je dois reconnaître que l’ouvrage a été accompagné également de jeux, de puzzles, de posters et d’autocollants qui reprennent les personnages du livre. Certains exemplaires avaient été donnés comme cadeau le 25 janvier dans les places du Caire. En fait, cela intervient dans le cadre de l’intérêt que l’Etat accorde aux enfants en vue d’ancrer les valeurs qui vont avec les principes de la société égyptienne », a-t-elle ajouté.
Elle a ajouté : « Cette année, je participe au Salon du Livre avec le roman « Leil » (Nuit) et « Safah Gabl Bakr » (Tueur du mont Bakr ».
Ahmed Moawad, une plume sarcastique et réaliste

Vice-rédacteur en chef du journal Al-Messa, Ahmed Moawad a suivi ses études à la Faculté Al-Alsun avant de se donner à fond dans le secteur du journalisme. Cette année, il a publié son nouvel ouvrage « Esprit business » ou « Cerveau d’affaires ». Ce n’est évidemment pas son premier ouvrage, puisqu’il a déjà pris part à différentes édition du Salon du Livre avec « La chemise rouge », « Ris pour embellir la révolution », « Journal d’un homme coincé dans le microbus ».
Moawad est un écrivain au goût particulier, son style se caractérise par une simplicité hors pair, avec une dose parfaite de sarcasme et d’humour. Toute situation peut susciter pour lui critique et sourire. Cette année, il a changé de donne et s’est orienté vers un ouvrage qui appartient au domaine d’épanouissement personnel et professionnel. Un véritablement changement qui était inattendu de sa part. En effet, son premier ouvrage « La chemise rouge » avait été publié quelques mois avant la Révolution de 2011. L’ouvrage était particulier vu qu’il se composait de trois parties : des articles de critiques, des poèmes, une nouvelle.
Dans « Journal d’homme coincé dans le microbus », il s’agit de l’histoire d’un journaliste de 1.90 mètre qui prend constamment des microbus pour ses déplacements. Evidemment vu sa taille, il est tout le temps coincé et une série d’histoires comiques lui arrivent, puis, il décide d’acheter une voiture. Mais, son budget est serré, il achète une Fiat 127 et se trouve toujours bloqué dans la voiture.
Cette année, il a décidé de se lancer dans le domaine des ressources humaines avec « Esprit business » pour traiter comment préparer son interview, se développer au sein de l’entreprise, obtenir une promotion, améliorer sa performance via la nutrition. Toutefois, il prend en charge ce challenge en exposant toutes ces notions en général compliquées et scientifiques de manière simple et ludique. Bref, Moawad a pris l’initiative dans son ouvrage de vulgariser et de simplifier la science des ressources humaines. Il s’agit là de l’un des caractéristiques de son style.
Soha Zaky, un flot de sentiments et d’émotions


Fille de l’écrivain et historien artistique Zaky Moustafa, Soha Zaky a commencé dès sa douce enfance à lire de nombreux ouvrages dans la bibliothèque paternelle. Elle se lance dans le domaine littéraire à partir de 2004 avec un recueil de nouvelle et créé son univers en douceur. Mais, bien avant, elle côtoie de grands écrivains contemporains dont le grandissime Mohamed Guébril. Sa source d’inspiration est les êtres en chair et en os. Pour elle, la réalité est encore plus surprenante et plus différente par rapport à la fiction. Elle a pris part cette année au Salon du Livre du Caire « Les maîtres de la solitude » qui est un recueil de nouvelles qui reprend la relation de l’homme avec lui-même. Dans cette nouvelle, l’écrivaine a cherché à montrer que l’être humain si libre soit-il est toujours contrôlé par une obsession à l’instar d’autres maîtres qui le contrôlent comme « la peur », « l’impuissance », « l’insomnie ».
Elle a également un deuxième recueil de nouvelles « Recycler le chagrin » qui traite un thème humain hors pair à savoir, comment nos préoccupations, nos peurs, nos craintes sont vécues à nouveau à travers nos enfants, comme nous les avons vécus comme nos parents. Nous ne délivrons jamais du chagrin, nous le recyclons générations après l’autre. Et, comme les choses très positives arrivent : l’écrivaine a retrouvé son premier recueil de nouvelles publiés en 2004 : « J’avais un oiseau » au Salon du Livre de 2023.