Par Aïcha Abdel Ghaffar
Al-Ahram
Face à la candidate à la présidentielle française, Valérie Pécresse, le Président Macron cherche le ton approprié pour traiter avec la candidate, et les proches de l’Elysée lui proposent de cibler les éléments de son programme électoral. Valérie est la candidate la plus complexe. Depuis sa victoire à la Conférence des Républicains, les « Macroniens » sont toujours à la recherche d’arguments susceptibles d’affaiblir la concurrente la plus féroce lors du duel du second tour. Les quelques semaines passées ont été témoins d’un échauffement brutal du cercle majoritaire de la « punition » dans les médias.
Le dernier argument concernait le drapeau européen qui coiffait l’Arc de Triomphe. Pécresse a alors accusé le Président de compromettre l’identité française. Elle aussi a été immédiatement accusée de courir derrière l’extrême droite et d’être extrêmement négative à propos du nouveau boom du nombre des cas de coronavirus. Ses défenseurs affirment qu’elle a fait de gros efforts pour fournir des masques-visage. Certains députés ont estimé que le programme de Valérie est le même que celui de Fillon, l’ancien Premier ministre.
L’un des ministres dit que ce n’est pas vrai, parce que Fillon possédait un programme et une ligne claire en 2017, et que cela ne s’applique pas à la rivale de Macron, Valérie, révélant l’adhésion d’un grand nombre d’électeurs de Fillon pour soutenir l’actuel Président français, et ils appellent les partisans de Macron à ne pas attaquer la concurrente du Président, au matin, à midi et au soir, car cela risque de lui donner l’image de la plus féroce de ses rivales, mais qu’il faut plutôt cibler ce qui l’affaiblit.
Les experts de la campagne électorale estiment que la proposition de Valérie de supprimer 150 000 postes publics peut affecter négativement l’opinion publique. Egalement, les attermoiements et les tergiversations de la candidate de la Droite est source de divertissement pour les Français. Toutefois, d’aucuns l’attaquent vu sa performance lors de son mandat, en tant que ministre du Budget à la fin du mandat de 5 ans de Sarkozy. Quant au chef du parti Les Républicains, il affirme que Valérie a creusé le déficit budgétaire.
L’un des confidents de l’ancienne ministre la défend en disant : “Il s’agissait de la dette principale. Il est vrai qu’il y a eu une augmentation des impôts, mais les options étaient très limitées. Et Jean Castex était le secrétaire général adjoint de la Présidence de la République dans le temps et était à la tour d’observation à l’Elysée, et donc il luttait pour lever les impôts”. Sans doute, le match Macron/Pécresse (disciple de Jacques Chirac) a commencé.
Les trois interventions médiatiques de Macron ont révélé qu’il tient à se rapprocher des Français et qu’il n’est pas arrogant, ni le Président des élites et des riches, comme on a dit de lui au début de son ascension politique, car il a affirmé : “Nous avons le droit de rejeter cette image caricaturale dans laquelle nous sommes emprisonnés. Je n’ai jamais été comme ça”. Et d’ajouter qu’il saisissait bien les questions des “gilets jaunes” et de la “crise du Covid-19” et qu’il y avait des Français qui réclament un pays juste. “Je suis arrivé dans la vie politique française en 2014, lorsque les précédents présidents se sont mêlés à la vie de leurs citoyens pendant des décennies”, a-t-il fait remarquer, avant de souligner : “Je suis émotionnel et très humain”. Les Français voient que Macron et Sarkozy sont du même tissu : énergie et dynamisme (…) Le Président a également présenté certaines caractéristiques de la nouvelle structure de ses réformes économiques, notamment la non-augmentation des impôts, bien que la pandémie ait surchargé l’endettement du pays, et a clairement indiqué que sa direction restait de soutenir l’attractivité et le rayonnement de la France à l’étranger et son ouverture économique pour relever les défis du futur.
Macron a évoqué ses projets autour de l’Europe, ses réussites et ses échecs, les dimensions de sa candidature et les événements majeurs qu’a connus sa première présidence, mettant tout sur la table. 40% des Français trouvent que c’est un Président qui les rassure et qui sait où il met le pied.