Al-Masry Al-Youm
Par Dr Samir Farag
Lorsque la guerre russoukrainienne a commencé, le 24 février 2022, toutes les estimations indiquaient que cette guerre n’allait durer que trois ou quatre mois du fait que l’armée russe est la deuxième plus puissance militaire mondiale et que l’armée ukrainienne est la 24ème. Cette guerre a été qualifiée par le monde de guerre «limitée» entre deux pays, et non pas de guerre «mondiale», écrit le général Samir Farag dans un article publié par Al-Masry Al-Youm. Mais avec le temps, tout le monde a découvert qu’il s’agit d’une guerre aux répercussions mondiales notamment dans le domaine économique. Nul pays dans le monde n’a été à l’abri des répercussions de cette guerre. Les pays riches comme les pays pauvres ont aussi été influencés. Tout le monde souhaite que ce conflit s’arrête, que la paix soit instaurée et que les choses reviennent à leur état avant le 24 février 2022. (…) La stratégie des USA et de l’OTAN dépendait, depuis le début de la guerre, de la livraison d’armes de défense à l’Ukraine pour allonger la période de la guerre et ainsi épuiser la Russie économiquement. Mais avec l’avènement de l’hiver, la Russie a modifié sa stratégie de combat en arrêtant les opérations principales et se contentant de rassurer les situations de défense (…) Il y avait une lueur d’espoir concernant des négociations de paix vers la fin de l’hiver avant que la Russie ne commence, au début du printemps, une nouvelle attaque (…) La surprise : l’Allemagne va livrer des chars Leopard à l’Ukraine, les USA vont livrer des chars Abrams M1A1 et la Grande-Bretagne livrera des chars Chellenger ; tous des chars d’attaque. Une question se pose : cette modification dans l’idéologie des USA et de l’OTAN, en accordant une aide d’attaque à l’Ukraine, changera-t-elle la donne ? Est-ce que ce nombre de chars permettra à l’Ukraine de récupérer les territoires annexés par la Russie ? Je crois que non, indique Samir Farag. Conformément aux règles militaires, pour gagner les opérations militaires il faut que l’attaquant dépasse de trois fois l’armement du défenseur. (…) de plus, ces chars ne seront sur le terrain des opérations que dans trois à quatre mois. (…) L’idée de commencer des négociations de paix est devenue difficile à réaliser (…). Je pense que la Russie commence à planifier une attaque principale avec le début du printemps ; lorsque la neige fond et que les routes seront fluides. Le but sera de contrôler Odessa et tout l’Est de l’Ukraine tout en poursuivant le contrôle de la Mer Noire pour priver l’Ukraine de ses côtes et par conséquent de l’exportation et l’importation. Une autre attaque est prévue contre Kiev via la technique de la terre brûlée (…) Je prévois qu’avant la fin de l’hiver, diverses démarches internationales, avec en tête l’ONU, tenteront de pousser les belligérants vers la table de négociation (…)