Al-Ahram
Par Mohamed Salmawy
J’ai reçu en contact téléphonique l’ambassadeur d’Egypte en Belgique, S.E. Badr Abdel Aati, après mon dernier article publié sur une première : les détails relatifs à l’accord de l’exportation du gaz vers l’Union européenne, avant son annonce, et qui a été signé plus tard, lors de la récente visite au Caire, de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. L’ambassadeur Abdel Aati a mis l’accent sur les détails minutieux de cet accord, en vertu duquel, l’Egypte entrera pour la première fois, au banc des pays exportateurs de gaz, alors qu’elle en était importatrice. L’Egypte a réussi à réaliser son autosuffisance en gaz en 2018.
Le ministre du Pétrole, Tarek El-Molla, a qualifié de “point tournant” cet accord et a affirmé qu’il ouvrira une nouvelle voie à l’Egypte pour exporter le gaz extrait des gisements offshore découverts ces dernières années en Méditerranée. L’Egypte exportera son gaz vers les pays européens qui souffrent après l’arrêt de l’exportation du gaz russe. Le ministre El-Molla a affirmé que cet accord est une sorte de reconnaissance officielle, que l’Egypte est devenue un centre international de négoce et du commerce du gaz.
A noter que l’Egypte possède deux centrales de liquéfaction du gaz, aux gouvernorats de Béheira et Damiette, à travers lesquelles, le gaz sera exporté vers l’Europe, via des méthaniers ou des gazoducs à travers la Méditerranée. Chacune de ces deux centrales peut, séparément, exporter environ 2 milliards de pieds cubes de gaz par jour, soit environ 12 millions de tonnes par an, ce qui place l’Egypte au 13e rang mondial dans la production du gaz, la 5e au niveau régional, et la 2e en Afrique après l’Algérie. Une telle nouvelle conquête par l’Egypte représente une nouvelle source de revenu en devises, se caractérisant par la stabilité et dont la valeur augmente au vu de la hausse constante des cours des ressources énergétiques, tenant compte des troubles politiques résultant de la guerre russo-ukrainienne.
Cependant, il ne faut pas oublier qu’en plus de l’énorme avantage économique dudit accord, celui-ci aura des répercussions politiques très importantes sur l’avenir de la région du Moyen-Orient et sur la coopération stratégique dans le domaine de la sécurité énergétique entre le Nord et le Sud de la Méditerranée. Cela donnera également à l’Egypte un rôle plus influent sur le plan régional et renforcera sa position face aux autres puissances rivales dans la région.