Les réseaux sociaux constituent un outil incontournable nous permettant de rester au courant de ce qui se passe autour de nous. Ils jouent un rôle significatif dans la couverture médiatique des conflits internationaux et de tout autre incident qui arrive à l’autre bout du monde. Les réseaux sociaux ont transformé la manière dont les informations sont diffusées, partagées et consommées, offrant de nouvelles opportunités mais également des défis. Doivent-ils être tenus responsables de la désinformation et de la propagation de fausses informations ?
Par : Hanaa Khachaba
Ce sujet est très pertinent dans notre ère numérique où les réseaux sociaux jouent un rôle majeur dans la diffusion de l’information. Les plateformes doivent-elles être considérées comme responsables des contenus diffusés par leurs utilisateurs ?
Cette question n’est pas nouvelle et revient régulièrement dans le débat public. Elle a été relancée par l’épidémie de Covid-19 qui a démontré que les plateformes étaient un lieu de diffusion de désinformation de toutes sortes, lit-on sur le blog du cabinet Haas avocats.
Le contexte de pandémie mondiale et de crise économique a eu pour effet de faire ressortir les comportements les plus sombres : défiance à l’égard des gouvernements, des médecins, des laboratoires, des médias, des théories de complot, des idéologies extrémistes en tous genres.
L’impact négatif de ces comportements prend une ampleur particulière, au regard de l’audience exacerbée des réseaux sociaux opérés notamment par les GAFA et de leur forte utilisation par les populations les plus jeunes.

L’importance de ce phénomène est telle que certaines plateformes ont, en coordination avec certains gouvernements, accentué les mesures de modération pour endiguer la diffusion virale des fake news liées, soit à la gravité de l’épidémie, soit à sa réalité, soit encore aux vaccins et autres mesures mises en place pour endiguer la maladie à l’époque.
Aujourd’hui, à l’époque plutôt des guerres que des virus, il n’est non plus contestable que les réseaux sociaux permettent une diffusion rapide de l’information en temps réel. Les utilisateurs peuvent partager des actualités, des vidéos et des témoignages en direct depuis les zones de conflit, contournant ainsi les médias traditionnels et donnant une voix directe aux personnes concernées. Cela favorise une diversité de perspectives et une diffusion plus large de l’information.
Ceci dit, les réseaux sociaux offrent une plateforme pour le journalisme citoyen. Les individus sur le terrain peuvent documenter les événements et les partager instantanément, fournissant des détails et des images qui complètent souvent les reportages des médias traditionnels. Cela permet une couverture plus approfondie et une sensibilisation accrue aux conflits internationaux.
Cependant, il existe des défis liés à l’utilisation des réseaux sociaux dans la couverture des conflits. La véracité et la fiabilité de l’information peuvent être remises en question en raison de la facilité avec laquelle les fausses informations se propagent. Les réseaux sociaux peuvent également amplifier certaines voix et biais, créant des bulles d’information et des polarisations. De plus, les réseaux sociaux peuvent être utilisés pour faire de la propagande, la désinformation et la manipulation de l’opinion publique.
Les acteurs impliqués dans les conflits peuvent exploiter ces plateformes pour influencer l’opinion et répandre des narratifs biaisés. En résumé, les réseaux sociaux ont révolutionné la manière dont les conflits internationaux sont couverts médiatiquement, en permettant une diffusion rapide de l’information et en donnant une voix aux individus sur le terrain. Cependant, il est crucial de traiter les défis liés à la véracité de l’information et à la manipulation des récits pour garantir une couverture équilibrée et éclairée des conflits et de tout incident ayant eu lieu.

Pour certains, les réseaux sociaux doivent être tenus responsables de la désinformation et de la propagation de fausses informations. En tant que plateformes influentes, ils ont la responsabilité de protéger la société contre les informations trompeuses. Des réglementations plus strictes sont nécessaires pour garantir la vérification des faits, la transparence des algorithmes et la suppression rapide des contenus trompeurs. Cela permettrait de préserver la confiance du public et de limiter les conséquences néfastes de la désinformation sur la démocratie et la santé publique. La liberté d’expression ne doit pas servir de prétexte pour laisser proliférer les mensonges.
Pour d’autres, cela est compromettant pour la liberté d’expression. Ils estiment que tenir les réseaux sociaux responsables de la désinformation est une menace pour la liberté d’expression. La censure et la réglementation excessive pourraient limiter la diversité des opinions et constituer une forme de contrôle gouvernemental. Il est préférable de sensibiliser les utilisateurs à la vérification des informations et de promouvoir la pensée critique. Les plateformes peuvent fournir des outils de signalement et des indicateurs de fiabilité, mais elles ne doivent pas être juges de la vérité. Les solutions résident dans l’éducation et l’autorégulation de la société, plutôt que dans une intervention étatique qui risque d’engendrer des abus et des atteintes à la liberté d’expression.
D’aucuns voient que plutôt que de les tenir responsables, les réseaux sociaux devraient jouer un rôle actif dans la correction de la désinformation. Les plateformes doivent investir dans des algorithmes avancés pour détecter les fausses informations et les acheminer vers des sources fiables. En collaborant avec des organismes de vérification des faits et en encourageant la participation des utilisateurs, les réseaux sociaux peuvent devenir des acteurs responsables dans la lutte contre la désinformation. Cependant, cela devrait être accompagné de mesures de transparence pour éviter les biais et les intérêts commerciaux qui pourraient influencer les décisions de modération.

La responsabilité de la désinformation devrait reposer principalement sur les utilisateurs eux-mêmes. Les individus doivent être conscients de leur rôle dans la propagation de fausses informations et doivent être encouragés à vérifier les faits avant de les partager. Les réseaux sociaux peuvent fournir des outils éducatifs, des rappels de vérification des faits et des incitations à la diffusion d’informations crédibles. La responsabilité personnelle est essentielle pour lutter efficacement contre la désinformation, et il est injuste de blâmer uniquement les plateformes pour les actions des utilisateurs.
Bref, il y a des gens qui soutiennent que les plateformes de médias sociaux devraient être tenues responsables de lutter activement contre la désinformation en mettant en place des mesures de vérification des faits et de modération plus strictes, tandis que d’autres estiment que cela pourrait compromettre la liberté d’expression et créer des problèmes de censure. Ce débat soulève des questions sur le rôle des plateformes, la responsabilité des utilisateurs et les limites de la régulation. Qu’en dites-vous ?