L’Etat égyptien garde fermement son objectif en ligne de mire : transformer et moderniser son réseau de routes et ses moyens de transport. Conscient de l’importance cruciale de ces infrastructures pour le développement durable et l’amélioration de la qualité de vie des citoyens, le gouvernement égyptien s’engage résolument dans cette voie. Les embouteillages, autrefois un casse-tête quotidien pour les Egyptiens, sont désormais au cœur des préoccupations des autorités, qui multiplient les initiatives pour fluidifier le trafic et faciliter les déplacements. Dans cet article, Le Progrès Egyptien met en lumière deux projets phares qui incarnent cette dynamique de modernisation : la quatrième ligne du métro du Caire et le nouveau pont d’Assouan.
Un nouvel axe stratégique : le pont alternatif du barrage d’Assouan
Par : Soha Gaafar
Une nouvelle artère de développement sur le Nil s’ajoute aux réalisations de la Nouvelle République. Ce projet relie les rives Est et Ouest du fleuve dans l’une des zones les plus stratégiques du pays, et constitue un maillon essentiel dans la création d’un axe de développement majeur : le pont alternatif au barrage d’Assouan.
Ce projet vise à remplacer le passage des véhicules sur le barrage actuel, en leur offrant un itinéraire plus moderne et sécurisé. Le nouveau pont, long de 5,4 kilomètres et large de 29 mètres, comporte trois voies dans chaque sens. Il comprend deux ponts principaux : l’un enjambant le Nil sur 320 mètres, et l’autre reliant la route du désert. Le coût total du projet s’élève à environ deux milliards de livres égyptiennes.
Abdel Nasser Saber, ancien président du Syndicat des guides touristiques d’Assouan, a souligné l’importance de ce pont pour dynamiser le secteur touristique. Il a appelé à l’achèvement rapide de l’ouvrage avant le début de la saison touristique, afin de faciliter l’accès aux sites archéologiques majeurs de la région, notamment les temples d’Abou Simbel et les anciens sanctuaires nubiens.
Il a précisé que ce nouveau pont constitue une alternative stratégique au barrage d’Assouan pour le transport, en desservant divers secteurs : tourisme, éducation, zones résidentielles, commerce, investissements entre l’Egypte et le Soudan, ainsi que le développement dans la région de Toshka.
Ce pont relie Assouan-Est à Assouan-Ouest, et joue un rôle crucial dans la liaison entre les deux rives du Nil. Sur la rive ouest se trouvent notamment le village touristique de Gharb Suhail, l’aéroport international d’Assouan, l’université d’Assouan, le Haut-Barrage, les temples de Kalabsha, la route d’Abou Simbel, la route du Soudan, les postes-frontières d’Arqin et de Qastal, la cimenterie, le projet Toshka, la région de Karkar et l’entrée sud de la nouvelle ville d’Assouan.
De son côté, le général de division Ashraf Attia, gouverneur d’Assouan, a affirmé que la réalisation de cet axe contribuera significativement à l’essor du développement sur la rive ouest du Nil. Il a salué l’engagement du ministère des Transports, mobilisé dans une véritable course contre la montre pour achever le projet avec la qualité requise, tout en veillant à la fluidité et à la sécurité du trafic.
Il a également mis en avant les avancées du ministère dans le domaine des infrastructures routières, notamment les axes de Kalabsha, Daraw, Al-Seel Al-Gedid et Al-Madiq, ainsi que les projets de doublement des routes Assouan/Le Caire (désert occidental) et Assouan/Toshka/Abou Simbel. Ces réalisations visent à créer un réseau routier structuré, facilitant la circulation entre l’est et l’ouest du pays, tout en renforçant les échanges commerciaux avec l’Afrique, Assouan étant considérée comme la porte d’entrée sud du continent.
Afin d’alléger les contraintes pour les habitants vivant à proximité du chantier, le ministre des Ressources en eau et de l’Irrigation a approuvé une enveloppe de 27 millions de livres pour la rénovation des infrastructures du complexe résidentiel de la rive est du barrage. Ce projet comprend le renouvellement des réseaux d’eau potable, d’assainissement et d’électricité, ainsi que le pavage des routes internes et la construction de clôtures autour des habitations.