La citadelle de Saladin est une imposante forteresse construite par Saladin qui domine Le Caire. Sur l’unique hauteur de la ville, le sultan Salah Eddine (Saladin), fondateur de la dynastie ayyoubide, fit construire cette forteresse entre 1176 et 1183 qui a une allure de château fort.
Sa silhouette est dominée par les coupoles et les minarets de la mosquée en albâtre de Mohamed Ali, de style turc, achevée en 1857.
La citadelle offre une admirable vue panoramique sur le Caire et sur la cité des morts, cimetière des sultans mamelouks. Au pied de la citadelle, se trouve la mosquée du sultan Hassan, un des plus beaux édifices d’époque mamelouk du XIVe siècle.

Après la mort de Saladin, son neveu, Al-Kamil, a renforcé la Citadelle en agrandissant plusieurs des tours, en particulier la tour Al Haddad (la tour du forgeron) et la tour Ramlah (tour de sable), les rendant trois fois plus grandes. Ces deux tours contrôlaient le passage étroit entre la Citadelle et les collines de Moqattam.
Al-Kamil a également établi un certain nombre de grandes tours autour du périmètre des murs, dont trois peuvent encore être vues du parking de la Citadelle. Ces tours massives étaient carrées, hautes de 25 mètres et large de 30. En 1218, à la mort de son père, Al-Kamil, devenu Sultan, a transféré sa résidence à la Citadelle où il a construit son palais dans le quartier sud. Jusqu’à la construction du palais d’Abdine au milieu du XIXe siècle, c’était le siège du gouvernement de l’Égypte.
Quand les Mamelouks ont finalement renversé les Ayyoubides en 1250, leur sultan Baybars Al-Bunduqdari (règne : 1260-1277) s’installa dans le palais d’Al-Kamil. Il l’a isolé en construisant un mur qui a divisé la forteresse en deux parties reliées par la porte Al-Qullah. Mohamed An Nasir, un Sultan qui a régné durant trois périodes (1294-1295, 1299-1309 et 1310-1341) a ouvert le quartier méridional avec des constructions.
Malheureusement, la seule restante est sa mosquée Mohamed An Nasir. Les travaux ont commencé en 1318 et se sont achevés en 1355. Nous savons également qu’il a construit un grand Palais de justice avec un grand dôme vert qui dominait tous les bâtiments. Près de celui-ci, a été construit Qasr el-Ablaq (palais rayé) avec son marbre noir et jaune. Ce palais, utilisé pour des cérémonies officielles, a un escalier menant vers le quartier bas et les écuries royales où An Nasir avait 4 800 chevaux.
Les Ottomans ont contrôlé l’Égypte entre 1517 et le début du XXe siècle. Beaucoup de ce que nous voyons de la Citadelle date de cette période. Le quartier bas où étaient les écuries d’An Nasir est connu sous le nom d’el-Azab (célibataire) parce que ces soldats ottomans, auxquels on n’avait pas permis de venir avec leurs femmes, y ont été stationnés.
Les Ottomans ont reconstruit le mur qui sépare les quartiers nord et sud, ainsi que la porte Al-Qullah. Ils ont également construit la plus grande tour de la Citadelle d’aujourd’hui, Al Moqattam, qui s’élève au-dessus de l’entrée de la Citadelle par la route de Salah Salem. Cette tour fait 25 mètres et a un diamètre de 24 mètres. En 1754, les Ottomans reconstruirent les murs du quartier bas et ajoutèrent une porte fortifiée appelée la porte El-Azab.
Du XVIe siècle jusqu’à l’occupation française, la structure militaire stricte des soldats ottomans s’est graduellement détériorée. Pendant cette période, les troupes d’Azab ont commencé à se marier, et ont même construit leur propre logement dans la forteresse. A la moitié du XVIIe siècle, la Citadelle était devenue une zone résidentielle avec des magasins privés, des bains publics et un labyrinthe de petites rues.
L’Ottoman Mohamed Ali Pacha, fondateur de l’Égypte moderne, au pouvoir en 1805, a fait du changement considérable à la Citadelle. Il reconstruire une grande partie des murs externes et remplaça plusieurs des bâtiments intérieurs délabrés, faisant du quartier nord son domaine privé, alors que le quartier sud était ouvert au public. Sa mosquée Mohamed Ali, construite dans le style appelé Ottoman Baroque qui imite les grandes mosquées d’Istanbul, domine aujourd’hui le quartier sud. Au sud de la mosquée dans le Hawsh se trouve le palais Gowhara (palais des bijoux).
Il a été construit entre 1811 et 1814 au-dessus de l’emplacement du palais rayé vis-à-vis de la mosquée de Mohamed An Nasir et a logé le gouvernement égyptien jusqu’à ce qu’il ait été déplacé au palais d’Abdine. C’est aujourd’hui le musée national de la police. La frise des six lions se trouvant sur la base du mur du musée national de la police, semblent être d’époque mamelouke, Mohamed Ali en ayant fait les symboles de sa puissance et de son courage à l’exemple des pharaons de l’Égypte ancienne.

Près de la porte Al-Qullah au quartier nord se trouve le palais harem de Mohamed Ali qui a été construit d’après le même modèle ottoman que le palais des bijoux. La statue d’Ibrahim Pacha, par Charles Cordier se trouve à l’entrée. Le palais a servi de résidence de famille au Khédive jusqu’à ce que le gouvernement ait été déplacé au palais d’Abdine.
C’était un hôpital militaire pendant l’occupation britannique, revenu sous contrôle égyptien après la 2e guerre mondiale. Depuis 1949, c’est le musée militaire de l’Égypte (fondé par le Roi Farouk).
La statue de Sulaiman Pacha était à l’origine au centre de la ville. Au delà de ce musée existe un autre petit musée des Attelages où sont présentées les calèches officielles du XIXe et XXe siècles, empruntées au musée de Boulac, huit attelages de la famille de Mohamed Ali.
Juste derrière ce musée est la tour et-Turfah, une des plus grandes des tours carrées construites par Al-Kamil en 1207. A l’extrémité du quartier nord, il y a la mosquée Sulaiman Pacha. C’est la première mosquée de style ottoman établie en Égypte, elle date de 1528.