Depuis plus de quatorze siècles, le message de l’Islam a placé au cœur de sa révélation des principes de dignité, de justice et de fraternité humaine. Bien avant l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’Homme par les Nations Unies en 1948, le Coran et la Sunna avaient déjà établi des fondements spirituels et éthiques qui plaçaient l’être humain au centre de la création divine.
Contrairement aux idées reçues, les valeurs islamiques ne s’opposent pas aux droits de l’Homme, elles les anticipent et les nourrissent. De la liberté de conscience à l’égalité, de la justice sociale à la solidarité, le texte coranique et l’exemple prophétique constituent une source d’inspiration universelle.
1. La dignité humaine
La Déclaration universelle des droits de l’Homme affirme dans son article premier :
« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. »
Le Coran rappelle cette dignité universelle :
« Nous avons certes honoré les fils d’Adam. Nous les avons transportés sur terre et sur mer, pourvus de bonnes choses et préférés à beaucoup de Nos créatures. » (Sourate 17, Al-Isra, v.70).
Chaque être humain, indépendamment de sa religion, de son origine ou de sa couleur de peau, est honoré par Dieu et digne de respect.
2. L’égalité entre les êtres humains
L’Islam affirme l’égalité fondamentale entre tous, au-delà des différences sociales, ethniques ou culturelles.
Le Prophète Mohammed ﷺ proclama lors de son dernier sermon :
« Aucun Arabe n’est supérieur à un non-Arabe, et aucun non-Arabe n’est supérieur à un Arabe ; aucun blanc n’est supérieur à un noir, et aucun noir n’est supérieur à un blanc, si ce n’est par la piété et les bonnes actions. » (Hadith rapporté par Ahmad).
Le Coran confirme :
« Ô hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus pour que vous vous connaissiez. Le plus noble d’entre vous auprès d’Allah est le plus pieux. » (Sourate 49, Al-Hujurat, v.13).
C’est la même vision que défend la charte des droits de l’Homme, refusant toute discrimination.
3. La liberté de croyance et de conscience
L’article 18 de la DUDH stipule que toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion.
Le Coran établit ce principe fondamental :
« Nulle contrainte en religion ! Car le bon chemin s’est distingué de l’égarement. » (Sourate 2, Al-Baqara, v.256).
Ainsi, la foi en Islam doit être un choix libre et éclairé, loin de toute contrainte.
4. La justice comme fondement social
La justice est l’un des piliers de l’Islam, tout comme elle est au cœur des droits de l’Homme (articles 6 à 11 sur l’égalité devant la loi et le droit à un procès équitable).
Le Coran ordonne :
« Ô vous qui croyez ! Soyez fermes dans la justice, témoins pour Allah, même contre vous-mêmes, vos parents ou vos proches, qu’il s’agisse d’un riche ou d’un pauvre. » (Sourate 4, An-Nisa, v.135).
La justice transcende les intérêts personnels ou sociaux, elle s’impose comme un devoir moral et religieux.
5. Le droit à la vie et à la sécurité
L’article 3 de la DUDH stipule : « Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne. »
Le Coran insiste sur le caractère sacré de la vie :
« Quiconque tue une personne, non coupable d’un meurtre ou de corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué toute l’humanité. Et quiconque la sauve, c’est comme s’il avait sauvé toute l’humanité. » (Sourate 5, Al-Maïda, v.32).
La protection de la vie est donc un commandement divin, en parfaite résonance avec les droits humains modernes.
6. La solidarité et la justice sociale
La charte des droits de l’Homme reconnaît à chacun le droit à un niveau de vie décent. De la même manière, l’Islam insiste sur la solidarité et la redistribution des richesses.
La zakât (aumône obligatoire) est l’un des cinq piliers de l’Islam, destinée à lutter contre la pauvreté et l’injustice sociale.
« Et accomplissez la prière, acquittez la zakât et prêtez à Allah un beau prêt. Ce que vous avancez de bien pour vous-mêmes, vous le retrouverez auprès d’Allah. » (Sourate 73, Al-Muzzammil, v.20).
7. Le respect des femmes et leur rôle social
L’article 16 de la DUDH insiste sur l’égalité entre hommes et femmes dans le mariage et la société.
Le Coran avait déjà établi ce principe :
« Les croyants et les croyantes sont alliés les uns des autres. Ils commandent le convenable, interdisent le blâmable, accomplissent la prière, acquittent la zakât et obéissent à Allah et à Son messager. » (Sourate 9, At-Tawba, v.71).
Les femmes sont ainsi reconnues comme partenaires actives dans la construction de la société islamique.
8. Le droit au savoir et à l’éducation
L’article 26 de la DUDH affirme le droit à l’éducation. L’Islam en fait une obligation religieuse.
Le Prophète dit :
« La recherche du savoir est une obligation pour tout musulman et toute musulmane. » (Hadith rapporté par Ibn Mâjah).
Le premier verset révélé au Prophète appelle à la lecture :
« Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé. » (Sourate 96, Al-‘Alaq, v.1).
Le savoir est ainsi un droit fondamental et un devoir spirituel.
L’Islam, dans sa vision originelle, place au cœur de sa révélation la dignité humaine, l’égalité, la justice, la liberté de conscience, le respect des femmes, la solidarité et le droit à l’éducation. Ces valeurs, inscrites dans le Coran et mises en pratique par le Prophète Mohammed ﷺ, rejoignent les idéaux universels de la Déclaration des droits de l’Homme.
Le Coran résume cette vocation universelle en ces mots :
« Nous t’avons envoyé (ô Mohammed) que comme miséricorde pour l’humanité. » (Sourate 21, Al-Anbiya, v.107).
Ainsi, loin d’être en opposition, l’Islam et les droits de l’Homme se rencontrent dans une même aspiration : élever l’humanité dans la justice, la paix et la dignité.