Il est certain que la coopération Egypte-Irak-Jordanie était une façon de faire des contraintes qui ont longtemps freiné l’action des pays arabes face aux défis actuels et aux besoins futurs. L’accord entre les trois pays était un indice important qui révèle que l’Irak sort du tunnel obscur vers lequel l’avaient mené les Etats-Unis. Les USA avaient détruit toutes les institutions de l’Etat et l’ont laissé entre les mains de gangs terroristes et aux centres de pouvoirs régionaux. Les trois pays se sont mis d’accord sur le fait que tous ont pu comprendre la leçon et que l’Etat national est le pilier de toute action, que la force nationale est la protectrice contre les dangers et que le travail sérieux est indispensable en vue de bâtir cette force. S’ajoute à cela le fait que l’économie est le pilier fondamental de tout rassemblement comme celui des trois pays qui entendent profiter à fond de leurs capacités pour parvenir à la complémentarité. Cette semaine, il y a des pas qui l’ont confirmé : l’Egypte a pris la décision de fournir son gaz au Liban via la Jordanie et la Syrie. Il faut reconnaître que la Syrie n’est plus impliquée depuis plusieurs années dans l’action arabe. Mais, voilà bien que l’action arabe a permis de venir en aide au Liban et cela constitue également une façon de contourner le blocus illégal imposé contre la Syrie. Cela démontre également que la Syrie, en dépit des années de destruction et de son épreuve, est apte à restituer son rôle arabe, qui est à vrai dire indispensable. C’est évident que les cartes arabes sont réorganisées dans la région. Il y a également un éveil accru quant aux dangers auxquels fait face la région suite aux évolutions régionales et internationales qui avancent à pas rapides. Ce qui se passe sur la scène internationale, en plus le retrait américain de l’Afghanistan (un retrait qui confirme que les USA préfèrent se concentrer sur la situation interne), cela signifie que le Moyen-Orient est en proie aux conflits régionaux et aux guerres civiles. Or, dans ce contexte, cette action arabe s’avère de prime importance : elle démontre d’ailleurs qu’il y a un véritable éveil et que la solution incontournable est une force arabe face aux défis. Une force qui mettrait fin aux années d’absence arabes qui ont donné lieu aux tentatives de destruction de la patrie, et ont permis au chaos et aux guérillas terroristes de s’y infiltrer. Outre les forces régionales non-arabes. Au cours de deux décennies, un complot a été mis en place en vue d’agenouiller le monde arabe, tout en s’emparant de ses acquis et en le plongeant dans le chaos et au contrôle des guérillas terroristes qui soulèvent faussement l’étendard de l’Islam. Ce complot a été freiné le 30 juin, date du retour avec force de l’Egypte. Ce complot n’a pas totalement pris fin et pour éradiquer ses partisans dans le monde arabe, il est indispensable de conjuguer les efforts.
Conjuguer les efforts est la solution. Et, la coopération Egypte-Jordanie-Irak et le gaz égyptien au Liban sont l’une des démarches sur cette ultime voie et confirme que tous ont bien appris la leçon dans la région. Nous avons tous payé le prix de l’absence arabe. D’ailleurs, les indices de l’éveil arabe sont nombreux. Ainsi, dans le dossier palestinien, les voix pro-normalisation gratuite se sont-elles éteintes.
La coordination entre l’Egypte, la Jordanie et l’Autorité palestinienne- visant à instaurer une solution juste et globale et basée sur les résolutions légitimes internationales garantissant l’établissement de l’Etat palestinien avec pour capitale Jérusalem- a fait écho.
En ce qui concerne la Libye, tous sont unanimes sur la nécessité du départ des forces étrangères et des mercenaires, outre de respecter et soutenir la volonté du peuple libyen à libérer sa terre et restituer son Etat unifié.
L’affaire paraît évidente pour tous : une force arabe qui puisse dissuader toute agression étrangère, ou tout terrorisme qui peut trouver en Afghanistan un soutien, ou encore toute force sur le terrain prête à se vendre à qui paye le plus.