Dans la continuité de son initiative mensuelle, le ministère du Tourisme et des Antiquités d’Égypte vous invite à une exploration fascinante de son patrimoine. En ce mois d’août, les musées du pays mettent à l’honneur des pièces archéologiques et historiques choisies par le public, pour célébrer deux évènements emblématiques : la Fête du Wafaa al-Nil et la Journée mondiale de la photographie. Cette approche unique permet de tisser des liens entre le passé et le présent, rendant l’histoire égyptienne vivante et accessible à tous.
Par Marwa Mourad
Un hommage vibrant au Nil, source de vie
Le 15 août, l’Égypte antique renaît à travers la Fête du Wafaa al-Nil, ou “Fidélité au Nil”. Cet événement, qui remonte aux origines de la civilisation égyptienne, célébrait la crue annuelle du fleuve, un cycle vital qui rendait la terre fertile et assurait la prospérité du royaume. Les pièces sélectionnées dans les musées reflètent cette connexion profonde et sacrée avec le Nil.
Le Musée de Tanta présente une stèle exceptionnelle du dieu Hâpy, divinité du Nil, qui incarne l’union de la Haute et de la Basse-Égypte. De son côté, le Musée national de Sohag expose un autel du roi Psammétique Ier, magnifiquement orné de scènes où Hâpy dispense ses bienfaits, le tout accompagné de hiéroglyphes qui racontent cette foi millénaire.
La maîtrise des eaux du fleuve était cruciale, comme en témoigne la maquette d’un nilomètre au Musée de Tell Basta. Ces structures servaient à mesurer le niveau de l’eau, permettant ainsi de prévoir la récolte et de planifier l’économie.
Le Nil était également une voie de communication vitale. Plusieurs musées présentent des représentations de bateaux :
* Un plat en faïence ottomane au Musée d’Art islamique du Caire, décoré d’un voilier, évoque les échanges culturels et commerciaux qui transitaient par le fleuve et la mer.
* Le Musée de Kôm Oshim expose une maquette de bateau en bois avec ses rameurs, datant du Moyen Empire, qui illustre la navigation de l’époque.
* Au Musée national de Suez, une pièce de monnaie romaine ornée du dieu Nilus, dieu du Nil, symbolise la richesse et la fertilité que le fleuve apportait à l’Empire romain.
D’autres objets célèbrent la faune aquatique et les rituels liés à l’eau. Au Musée Imhotep à Saqqarah, un récipient en ivoire en forme de poisson-tilapia, utilisé pour des cosmétiques, témoigne de la richesse des ressources du Nil. Le Musée de l’aéroport du Caire (Terminal 3) met en lumière une statue romaine en marbre d’Aphrodite, associée aux rituels aquatiques.
La Journée mondiale de la photographie : Un voyage dans le temps en images
Le 19 août est l’occasion de se pencher sur l’art de la photographie, un art qui a capturé des moments historiques et immortalisé des figures marquantes de l’Égypte moderne. Cette sélection de photos nous transporte dans le passé récent du pays, révélant des aspects méconnus ou intimes de son histoire.
* Au Musée copte, une photographie du fondateur du musée, Marcus Simaika Pacha, se dresse devant la forteresse de Babylone, nous rappelant les origines de cette institution culturelle majeure.
* Le Musée des Carrosses royaux présente une photo fascinante d’un cortège royal sous le règne de Fouad Ier, offrant un aperçu de la splendeur et du faste de la monarchie égyptienne.
* Le Musée du Palais de Farouk à Helwan dévoile un cliché du mariage du roi Farouk et de la reine Nariman, signé par le photographe Riad Shehata, un témoignage personnel de l’un des événements les plus attendus de l’époque.
Les musées royaux nous font également entrer dans l’intimité de la famille royale.
* Le Musée des Bijoux royaux à Alexandrie expose une photo de la princesse Fatma Haidar, issue de son album personnel, nous donnant un aperçu de sa vie privée.
* Le Musée national d’Alexandrie met en lumière une épingle de mariage de la reine Farida, première épouse du roi Farouk, ornée d’une photo de son époux, un objet chargé d’histoire qui symbolise leur union et sa fin. Née Safinaz Zulfikar, Farida fut une reine consort très appréciée. Son divorce avec le roi en 1948 fut un moment marquant pour la royauté égyptienne.
Enfin, le Musée gréco-romain d’Alexandrie honore son fondateur, l’archéologue italien Giuseppe Botti, avec une photographie de son portrait. Né en 1853, Botti fut une figure essentielle dans le domaine de l’archéologie égyptienne et a joué un rôle crucial dans la fondation de ce musée, où il fut le premier directeur.
À travers ces pièces, le ministère invite les visiteurs à découvrir les multiples facettes de l’histoire et de la culture égyptiennes, du mythe ancien à l’histoire contemporaine, en faisant de chaque visite une expérience unique et personnelle.