Des exigences à réaliser et des défis à surmonter
Préparé par : Soha Gaafar
Le directeur du Centre égyptien d’études économiques et stratégiques, Mostafa Abu Zeid, indique que les exigences pour la transformation de l’industrie verte tournent autour de :
• Développer une législation, des cadres réglementaires et des incitations qui encouragent l’investissement dans les industries vertes.
• Orientation vers des projets qui n’épuisent pas beaucoup de ressources naturelles.
• Faire prendre conscience de l’importance et de la faisabilité de l’industrie verte. Selon la stratégie nationale de l’économie verte, qu’elle a lancée en 2016, l’Égypte vise à atteindre 30 % de projets d’économie verte au cours de l’exercice budgétaire en cours 2021-2022, le pourcentage atteignant environ 50 % d’ici 2024-2025.
Abu Zeid explique dans des déclarations exclusives à « Sky News Arabia » que l’Égypte a suivi plusieurs voies : la voie de l’énergie propre, la voie des voitures électriques et la voie de l’hydrogène vert.
Et il ajoute : « En ce qui concerne la voie de l’énergie propre, l’Égypte visait à accroître la dépendance à l’égard des énergies renouvelables de 42 % d’ici 2035, et l’Égypte a coopéré avec une société chinoise pour produire la première voiture électrique en Égypte, et en ce qui concerne l’hydrogène vert, le ministère égyptien de l’Electricité et de l’Energie a signé un accord qui permettrait de démarrer des études sur la production d’hydrogène vert puis l’exporter avec la société belge Demi.
Pour sa part, le professeur d’économie et de finances publiques à l’Université Pharos d’Alexandrie, Ahmed Abdel-Aleem, affirme qu’il y a 5 défis à relever pour la transition de l’Égypte vers une économie verte : “l’augmentation de la population, la production d’énergie, en particulier l’électricité produite à partir de turbines alimentées par des dérivés du pétrole”.
En plus de cela, l’industrie qui provoque des émissions de dioxyde de carbone, en particulier la fabrication de fer et d’acier, d’engrais, de céramique et de ciment, puis le quatrième moyen de transport de toutes sortes, et le cinquième défi et d’autres polluants atmosphériques tels que la combustion du riz, la paille et les ordures, ce qui double la pollution de l’air.
Il souligne ainsi la nécessité pour le gouvernement de prendre des mesures sérieuses pour passer au vert en “étendant une taxe environnementale sur les usines qui polluent l’environnement, et en relançant les projets de plantation de rues et de routes en raison de leur dimension environnementale en absorbant les polluants atmosphériques”.
Des pas vers l’industrie verte
L’Egypte cherche à se transformer vers l’industrie verte, amie de l’environnement. Ce qui rime avec la vision d’Egypte option 2030 qui se base sur trois axes : l’économie, l’environnement et la santé. Le but est de promouvoir une économie qui minimise les risques écologiques et réalise le développement durable. En fait, la transformation vers l’industrie verte a lieu à travers trois axes. Premièrement : la mettre en place des législations et des incitations pour encourager l’investissement dans l’industrie verte. Deuxièmement : opter pour les projets qui ne surconsomment pas les ressources naturelles. Troisièmement : sensibiliser sur la nécessité de l’industrie verte.
Par : Ingi Amr
Selon un rapport publié par le centre d’informations et d’aide à la prise de décision relevant du Conseil des ministres, l’Egypte a réussi à réduire les émissions de carbone du secteur industriel de 0.83 kg/ valeur ajoutée en 2000 à 0.67 kg. D’après le rapport, il y a eu une application élargie des technologies propres dans les usines, un recours plus vaste aux énergies renouvelables, un contrôle plus durci de la part des autorités écologiques.
Utilisation durable des ressources
Le Fonds Monétaire International définit l’investissement vert comme un investissement nécessaire permettant de réduire sensiblement les émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques. Il s’agit donc d’investissements qui rendent la production de l’énergie moins polluante ; d’investissements qui réduisent la consommation d’énergie ; d’investissements dans l’énergie verte ; d’investissements dans des projets amis de l’environnement… L’industrie verte signifie que, dans son processus de production, elle donne la priorité aux efforts d’efficience et d’efficacité dans l’utilisation durable des ressources. De cette façon, il est en mesure d’harmoniser le développement industriel grâce à la durabilité environnementale et peut apporter des avantages à la communauté. Dans l’industrie verte, la production et le développement industriel s’opèrent dans le respect de l’environnement.
Une industrie verte est une industrie qui mène ses activités sans mettre en péril la santé des écosystèmes naturels, ni la santé des populations humaines. L’industrie verte prend en compte les enjeux environnementaux, sociétaux et climatiques dans chacune de ses décisions. Elle milite pour une utilisation responsable des matières premières et des ressources de la planète.
Décarbonisation
La décarbonisation désigne l’ensemble des mesures et techniques mises en place pour limiter l’empreinte carbone. La décarbonisation de l’industrie a pour objectif d’accompagner les entreprises industrielles dans l’investissement d’équipements et de procédés moins émetteurs de CO2. C’est aujourd’hui essentiel pour atteindre la neutralité carbone. Les enjeux sont aussi bien techniques, économiques, financiers que sociétaux. Cela permet d’optimiser les consommations d’énergie, de matières premières et de réduire la dépendance aux énergies fossiles.
La décarbonisation implique aussi l’amélioration de l’efficacité énergétique. Cela passe notamment par l’optimisation énergétique, c’est-à-dire la lutte contre toute forme de gaspillage en exploitant au maximum l’énergie, ou encore l’utilisation de sources d’énergies plus propres, à la place des combustibles fossiles. Le tout bien sûr, dans l’optique de lutter contre le dérèglement climatique, précise le site hellio.com
Projets verts
L’initiative nationale des projets verts intelligents “Smart Green Projects”, lancée au niveau des gouvernorats d’Egypte, vise à souligner les efforts de l’État pour faire face au changement climatique afin de réaliser la Vision 2030 de l’Egypte.
Des projets ont été planifiés pour maximiser l’utilisation des capacités et des ressources disponibles. Il importe que les projets choisis soient conformes à plusieurs critères, dont l’atténuation des effets du changement climatique, l’adaptation au changement climatique, la préservation des ressources naturelles et de la biodiversité et la réduction de la pollution. Un site internet est consacré à l’enregistrement et à la réception des projets. Le site contient une explication détaillée de l’initiative, des règles de participation et des autorités qui la supervisent.