Même si le Luxembourg est l’un des pays européens les moins concernés par la hausse des prix, l’inflation continue de se propager à tous les secteurs de l’économie, dont les activités récréatives.
Ces derniers mois, l’inflation en zone euro s’est accélérée à un rythme effréné. Elle atteint aujourd’hui un niveau comparable au taux des Etats-Unis. En mai dernier, ce taux dépassait ainsi les 8%, soit le plus haut niveau depuis 40 ans.
Avec un taux de 6,8% en mai, le Luxembourg se situe toutefois dans les cinq Etats membres de l’UE les moins affectés par la hausse des prix, contrairement à ses voisins belges ou néerlandais, qui doivent faire face à un taux de près de 10%.
Mais un ralentissement n’est cependant pas attendu dans l’immédiat. Selon les dernières prévisions du Statec, l’inflation devrait atteindre 5,8% sur l’ensemble de l’année 2022 au Luxembourg, avant de freiner à 2,8% en 2023. A condition du moins, comme le relève le portail national des statistiques, que la guerre en Ukraine ne se prolonge pas l’année prochaine et que les perturbations qu’avait engendrées la crise du Covid dans les chaînes de production mondiale soient résorbées.
Un caractère plus durable
Cette envolée de l’inflation mondiale a pris un caractère plus durable au fil des mois, faisant grandir une certaine nervosité au niveau de l’économie mondiale. «Pour contrer les risques d’emballement des prix, les politiques monétaires se durcissent et rendent l’environnement financier moins favorable», précise le Statec. Ainsi, la Banque Centrale européenne a décidé de relever ses taux directeurs dès juillet – ils étaient égaux ou proches de 0 depuis 2015 – et une nouvelle hausse est attendue pour septembre.
L’amélioration de la situation sanitaire ces dernières semaines fait quant à elle rebondir la demande de certaines activités récréatives, ce qui entraîne les prix vers le haut. Le secteur du tourisme retrouve ainsi des couleurs et se rapprocherait cette année des niveaux qu’il avait atteints en 2019, malgré des difficultés liées au manque d’investissements et aux difficultés de recrutement du personnel.
Des tarifs en hausse
Ce qui n’est pas sans conséquences: les prix se retrouvent sous pression et la situation génère une remontée des tarifs pour le transport aérien (+31% en un an), encore accentuée par la hausse des prix des carburants.
Les adeptes des voyages à forfait devront mettre encore un peu plus la main au porte-monnaie puisque ceux-ci ont augmenté de 7% par rapport à l’an dernier. Le secteur doit aussi composer avec les hausses de salaires (suite aux deux tranches indiciaires payées sur les derniers trimestres) et avec la flambée des prix alimentaires. Résultat: il faut dépenser plus pour un logement (+11%) et pour régler l’addition dans les restaurants et les cafés (+5%).
Le Statec relève cependant que les activités de services sont peu impactées par la flambée des prix de l’énergie, qui affecte surtout les industries. Cette année, les dépenses énergétiques de l’ensemble des branches de l’économie devraient être plus élevées de 620 millions d’euros.
Un PIB en progression
La progression de l’activité au Luxembourg est restée cependant dynamique au début de l’année, contrairement à la zone euro où un ralentissement a été constaté.
Le PIB luxembourgeois a même augmenté de 1,2% sur un trimestre et la consommation des ménages continue elle aussi de progresser.