L’obésité provoque des dommages dans le cerveau proches de ceux observés chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer précoce. Constitue-t-elle un facteur de risque en plus de souffrir de cette forme de démence ? L’obésité est une maladie qui bouleverse le métabolisme en favorisant le diabète de type 2, la dyslipidémie ou encore l’hypertension. Elle a aussi des conséquences graves sur la sphère respiratoire, cardiaque et intestinale. Plus récemment, des observations suggèrent aussi que l’obésité affecte le cerveau et la cognition. Des neurologues de l’Université de McGill de Montréal proposent une hypothèse pour expliquer le déclin cognitif lié à un IMC (indice de masse corporelle) trop élevé. Ils pensent que derrière cela se cache une forme de neurodégénérescence comparable à ce qui se passe chez les patients atteints d’Alzheimer. Ils ont donc réalisé quatre cartes du cerveau à partir des IRM réalisées chez quatre groupes de volontaires : des personnes obèses (sans problème cognitif diagnostiqué), des personnes de poids moyen, des personnes atteintes d’Alzheimer et des personnes à la cognition normale. En comparant les cartes entre elles, les scientifiques canadiens ont observé des similitudes entre le cerveau des personnes obèses et celui de celles atteintes d’Alzheimer. Trois caractéristiques ont été suivies pour témoigner de la présence d’une neurodégénération dans le cerveau : l’amincissement de la matière grise, la présence de plaque sénile et d’agrégat de protéine tau. Les IRM prises chez les patients obèses montrent un amincissement de la matière grise dans le lobe temporal, plus précisément dans le cortex préfrontal. Ce phénomène est aussi visible chez les personnes atteintes d’Alzheimer à un stade précoce.