“Oh mon Dieu, je jeûne ! » Cette phrase se répète sur nos langues pendant le mois sacré, et elle réussit parfois à calmer les querelles ou à les réduire. Bien que les études scientifiques confirment que les femmes sont moins résistantes à la faim, elles confirment également que les hommes se mettent plus rapidement en colère s’ils ressentent le besoin de manger. Quand les chercheurs ont mené une expérience scientifique sur un certain nombre d’hommes et de femmes après des périodes de jeûne interrompu qui ont duré 18 heures, les femmes étaient moins résistantes à retenir l’envie de manger, surtout si c’est leur nourriture préférée. Cela peut expliquer, selon la même étude, par la prévalence des troubles alimentaires et de l’alimentation émotionnelle chez les femmes et leur prise de poids plus que les hommes. Ladite étude confirme que la baisse de la glycémie est associée à une augmentation de l’agressivité chez les maris. « Au mois de Ramadan, avec le grand fardeau qui pèse sur les femmes en raison du temps passé dans la cuisine et de la préparation de plus grandes quantités de nourriture ainsi que la pression du temps, la pression psychologique augmente sur les femmes et leur sentiment de tension, a déclaré Dr Nahla Nagui, professeur de Psychiatrie à l’Université Ain Chams. Mais certains époux font comme s’ils étaient seuls à jeûner, en plus du fait que la plupart des hommes ne sont pas habitués à aider dans les travaux ménager. Ils s’attendent toujours à obtenir les meilleurs résultats, car l’arrêt du tabac et la consommation de caféine augmentent. La sévérité, la nervosité et les querelles liées au budget familial et aux dépenses doivent être prises en compte afin de ne pas surcharger la famille par les dépenses inutiles, mais en agissant dans des limites raisonnables. Aussi, pendant le mois de Ramadan, les femmes ont beaucoup de mal à concilier entre leurs nombreuses responsabilités, que ce soit avant ou après le petit déjeuner. En plus des responsabilités du Ramadan et des fardeaux qui les accompagnent, elles se sentent frustrées par les maris qui ne les apprécient pas, ni leur viennent en aide mais qui les étouffent avec les demandes. La meilleure façon d’éviter l’intensité des querelles conjugales, selon le Dr Nahla Nagui, est de dormir suffisamment. La nervosité d’une femme pendant le mois de Ramadan est principalement causée par un manque de sommeil. « Malgré les bienfaits du jeûne, celui-ci affecte le système nerveux à mesure que les fluides diminuent, ce qui affecte la circulation sanguine. « La montée du sang vers le cerveau a son effet sous forme neurologique, car la sensation de faim conduit à une pénurie de sucres, qui à son tour provoque le système nerveux, indique Nahla Nagui. Par conséquent, si le mari travaille dans un lieu de chaleur extrême ou sous les rayons du soleil, son besoin de fluides est doublé et la nervosité augmente ; tandis que la gravité de l’effet peut être réduite part un sommeil suffisant.Par ailleurs en ce qui concerne les personnes malades, en tenant compte des dates de prise des médicaments de chacun avec précision il faut augmenter la consommation de liquides pendant les périodes de l’iftar. Le professeur de psychiatrie insiste sur la nécessité d’absorber la nervosité de l’autre partie et de reporter la discussion après la rupture du jeûne. Les études psychologiques confirment que la période de jeûne était le pire moment pour engager une discussion avec un mari affamé. Il est toujours préférable d’attendre après qu’il ait mangé pour discuter calmement. De son côté, le mari doit comprendre les efforts déployés par sa femme et doit l’aider à accomplir certaines taches ménagères, prendre soin des enfants.Il est aussi important d’éviter de se surcharger par la consommation abondante de produits alimentaires, de bonbons, jus de fruits, thé et café, car le jeûneur a besoin de se reposer après l’iftar après le grand effort observé pendant la journée. Les enfants doivent être encouragés à aider dans les travaux ménagers et à créer une atmosphère calme avant la rupture du jeûne en évitant les querelles qui peuvent tendre l’atmosphère. Côté dévotion, il faut s’imprégner de la spiritualité du mois sacré et saisir l’occasion de réunir les membres de la famille autour de la table à manger. Une occasion difficile à avoir pendant les autres mois de l’année où les heures de repas varient.