Le président français Emmanuel Macron s’est recueilli hier lundi à l’imposant mémorial de l’Holocauste à Berlin, avant une étape dans l’est de l’Allemagne pour mettre en garde contre la montée de l’extrême droite à deux semaines des élections européennes.
M. Macron et son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier, accompagnés de leurs épouses, ont déposé deux gerbes aux couleurs des drapeaux français et allemand au milieu du dédale des blocs gris du mémorial, et se sont longuement recueillis à la mémoire des six millions de juifs assassinés par les nazis.
Avec eux pour cette visite, Serge Klarsfeld. “C’est très bien que le président de la République se retrouve avec le président allemand devant ce monument, surtout à un moment tragique pour la communauté juive mondiale”, a déclaré M. Klarsfled, évoquant “la tragédie qui se déroule en Israël”.
En visite d’Etat pour trois jours en Allemagne, M. Macron avait planté le décor dès son arrivé dimanche : la démocratie est en “crise”, bousculée par la “montée” des extrêmes, une “fascination pour l’autoritarisme”, et il a appelé à se rendre aux urnes pour la “défendre”.
Il poursuit ainsi depuis l’Allemagne la campagne pour les européennes, alors que la liste de son camp est loin derrière celle du Rassemblement national français (RN, extrême droite) dans les intentions de vote le 9 juin.
M. Macron a remis les insignes de Grand-Croix de la Légion d’Honneur à Serge, et Grand-Officier à Beate lors d’une cérémonie à l’ambassade de France.
Il a salué le combat d’une vie pour forcer à “ouvrir les yeux” sur le travail de mémoire en Allemagne, mais aussi en France durant la collaboration.
M. Macron était désormais en route pour Dresde (est), la capitale de l’Etat régional de Saxe, où il allait prononcer un discours en fin d’après-midi devant l’église Notre-Dame (Frauenkirche), symbole des tourments du XXe siècle dont on attendait qu’une partie soit lu en allemand.