Les Français devront choisir entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen le 24 avril, au second tour de l’élection présidentielle 2022. Une campagne d’entre-deux-tours à
Rebelote. Emmanuel Macron, 27,84% des voix au premier tour, et Marine Le Pen 23,15%, s’affronteront pour la seconde fois au second tour de l’élection présidentielle. Avec 21,95%, le troisième en lice, Jean-Luc Mélenchon, manque le second tour de peu, analyse Le Courrier international, le 11 avril 2022.
Vu du Royaume-Uni
• Reaction : La saison des élections ne fait que commencer
“L’Europe peut souffler, le séisme n’a pas eu lieu, écrit le site d’information Reaction à Londres. Emmanuel Macron est en bonne position pour remporter un second mandat de président de la République.” Mais quoi qu’il arrive le 24 avril, prévient le correspondant en France du média conservateur, “il faudra ensuite retourner dans la mêlée les 12 et 19 juin prochains à l’occasion des élections législatives. Le Parlement français est une institution lourde, excessivement divisée et incohérente. Cela étant, aucun gouvernement ne peut survivre s’il ne reçoit pas le soutien d’une majorité des 577 députés, à qui le Premier ministre et ses collègues doivent rendre des comptes.”
En somme, “le premier tour de la présidentielle marquait seulement l’ouverture de la saison électorale, qui ne s’achèvera que dans deux mois. Tout peut encore arriver.”
• The Spectator : Macron est “la locomotive” de l’Europe
En fin de compte, ce premier tour était plutôt décevant pour Marine Le Pen, qui aurait pu espérer un résultat plus serré, juge The Spectator. “La peur de l’extrême droite a mobilisé l’électorat de Macron aujourd’hui et sera très probablement encore plus grande dans deux semaines”, écrit Freddy Gray, rédacteur en chef adjoint de l’hebdomadaire conservateur britannique. Certes, “Emmanuel Macron n’est pas populaire. Beaucoup de gens le détestent”. Mais “on ne peut nier que, pour les élections, c’est un politicien brillant”. Et de conclure : “Plus que quiconque, il est la locomotive de la politique française et européenne ; et, à moins que quelque chose de très étrange ne se produise dans les deux prochaines semaines, il le restera jusqu’en 2027.”
Au Liban, on balance entre Macron et l’extrême droite
“Nous, les Libanais, on n’essaye pas de changer la culture ni l’identité de la France. Mais d’autres immigrés, si. La religion joue un grand rôle, malheureusement.” C’est ce que déclare Roger, un électeur rencontré par le journal beyrouthin L’Orient-Le Jour. Nous le relatons ici : au Liban, quelque 19 000 électeurs français – dont 80% de binationaux – ont voté dimanche, principalement pour le président sortant et les candidats d’extrême droite, garants, selon certains, d’une identité française qu’ils considèrent comme menacée.
Vu des États-Unis :
• The Times : “L’heure n’est pas à l’autosatisfaction”
“Après la courte victoire de Macron, le sort de la présidentielle française reste en suspens”, titre The Times en une ce matin. Le quotidien britannique décrit un second tour des plus ouverts, l’écart se resserrant entre les deux rivaux, déjà mis face à face en 2017. “Macron demeure favori pour remporter la course – une bonne nouvelle pour la France et pour le monde –, mais l’heure n’est pas à l’autosatisfaction”, poursuit le titre dans son éditorial du jour. Une bataille féroce se profile dans les deux semaines à venir.
“Merci, Jean-Luc Mélenchon”, titre le magazine américain de gauche Jacobin, qui salue la performance de l’ancien sénateur socialiste, malgré “sa défaite”. “Il existe des raisons d’être optimiste, assure David Broder, auteur de l’article. Avec cette campagne, La France insoumise a démontré qu’elle était une vraie force de mobilisation.”
“Mélenchon est un orateur brillant, sans commune mesure en France, et cette fois-ci sa campagne était moins centrée autour de lui, même dans un mode de scrutin par définition dominé par des individualités.”
D’ailleurs, raille le journaliste et historien du communisme français et italien, la candidate socialiste Anne Hidalgo a beau l’avoir qualifié de clivant au cours de la campagne, “la seule unité qu’est parvenu à réaliser le PS, c’est celle de l’intégralité des travailleurs contre lui”.