Le premier ministre, Dr Moustafa Madbouli a affirmé que la levée de l’état d’urgence en Égypte reflétait la stabilité dont jouissait actuellement le pays à l’heure actuelle et le succès de sa guerre contre le terrorisme, notamment dans le Sinaï, notant qu’aucun acte terroriste n’avait été signalé en Egypte depuis deux ans. Lors d’une interview accordée au quotidien français “Les Échos” et parue dans son numéro de ce vendredi, en marge de sa récente visite en France, Dr Madbouli a indiqué que la levée de l’état d’urgence était un bon message passait par l’Egypte au monde affirmant le retour à la vie normale, rapporte la MENA.
Quant à l’évolution de la situation au Soudan, Madbouli a confirmé que le Soudan n’était pas seulement un pays voisin mais aussi un ami ayant des relations historiques avec l’Egypte, précisant que ce qui intéresse l’Egypte est d’instaurer la stabilité au Soudan pour assurer la prospérité et le bien-être de sa population et l’accès de celle-ci aux produits de base.
En ce qui concerne la question du barrage de la Renaissance, le chef du gouvernement a indiqué qu’il s’agit d’un processus à long terme, alors que les négociations ont commencé en 2011, soulignant la reconnaissance par l’Égypte du droit de tous les pays à développer leurs infrastructures, mais sans porter atteinte aux droits des pays voisins. Le Nil est un fleuve international et la seule source d’eau potable et de vie pour près d’une centaine de millions d’Egyptiens, ce qui nécessite un accord juridique contraignant pour réglementer le processus de remplissage et d’exploitation du barrage de la Renaissance, a dit Dr Madbouli.
Sur le plan macroéconomique, le Premier ministre a déclaré que l’Égypte, grâce aux réformes qu’elle a commencées en 2016, est l’un des rares pays au monde à avoir échappé à la récession économique en période de pandémie (Covid-19), enregistrant un taux de croissance de 3,6% au cours de l’exercice 2019-2020 et de 3,3% au cours de 2020-2021, notant que le gouvernement vise à porter ce taux à 5,4% au cours de 2021-22, puis à 7% au cours des trois années suivantes. Il a souligné que les réformes ont également permis de réduire la dette publique de 108% du produit intérieur brut (PIB) en 2016, à 91 % en 2020, avec l’espoir qu’elle continuera à baisser, notant que le déficit public en 2021 et malgré la pandémie (Covid-19) ne dépassera pas 6,7% du PIB. Il y a un souci de préserver les acquis des réformes, c’est-à-dire parvenir à la fois à la reprise économique et à la rigueur des finances publiques, a expliqué Madbouli, soulignant que le souci d’atteindre cet équilibre est apparu lors de la crise (Covid-19), alors qu’un confinement complet était évité pour répondre aux exigences de santé publique et de croissance, alors que le taux de chômage a atteint son plus bas niveau, enregistrant 7,3 %.
La croissance économique et l’emploi sont une question de vie ou de mort dans un pays dont la population augmente chaque année de 1,6 million de personnes, a ajouté le Premier ministre. En réponse à une question sur les efforts de développement des infrastructures, Madbouli a souligné que l’État adoptait un plan ambitieux pour améliorer la vie de plus de 100 millions d’Égyptiens, notamment l’approvisionnement en eau, les routes, les centres de santé, les ports, les stations-service, les écoles et les aéroports. Nous avons une bonne expérience du partenariat public-privé et le secteur des énergies renouvelables est en plein essor avec la construction de la plus grande station solaire au monde d’une capacité de 1 800 mégawatts, a dit Dr Madbouli notant que 25 nouvelles villes intelligentes et vertes sont en cours de construction dont la Nouvelle Capitale Administrative, qui fait 7 fois la taille de Paris et ouvrira ses portes l’année prochaine.