Le Premier ministre, Dr Moustafa Madbouli a confirmé lundi que l’Egypte tentait de discuter avec l’Ethiopie du dossier du barrage de la Renaissance GERD pour parvenir à un consensus qui soit dans l’intérêt de leurs peuples, rapporte la MENA.
“Nous pouvons tous bénéficier de cette importante ressource naturelle de manière à servir les droits de nos peuples et sans préjudice quelconque”, a dit le premier ministre dans une interview accordée à la chaîne BBC en marge de la 4e édition du Forum mondial de la jeunesse FMJ.
“Nous confirmons toujours que nous ne sommes pas contre le développement dans un des pays du Bassin du Nil et que nous avons informé le côté éthiopien de notre volonté de contribuer à la création de ce barrage. Ce qui compte pour nous est que ce type d’ouvrage n’entament pas les droits hydriques de l’Egypte”, a dit Dr Madbouli.
Concernant le rôle des jeunes et leur représentation dans l’actuel gouvernement, Madbouli a affirmé que la direction politique avait accordé une vive attention à l’autonomisation des jeunes, ce qui s’est traduit par leur nomination dans des postes clés, en tant que ministres, affirmant avoir lui-même rejoint le gouvernement avant l’âge de 50 ans.
Interrogé sur la raison pour laquelle le citoyen ne ressent pas les taux de croissance positifs marqués par l’économie égyptienne (environ 5% dans les deux dernières années lors de la pandémie de la COVID 19) et les plaintes affichées par certains citoyens sur la cherté de la vie, l’inflation et la hausse des prix de certains produits, en plus du chômage, le premier ministre a dit que les chiffres reflétaient les réalisations marquées par l’Etat égyptien et qu’en 2011 et 2012, le taux de chômage avait dépassé les 13% et que l’inflation avait alors atteint 30 ou 33% avant de baisser à 4,2 et 4,3% en 2021, affirmant que l’Etat avait été obligé, à cause des circonstances politiques exceptionnelles et de l’état d’instabilité qui avait prévalu dans le pays, de mener des réformes économiques.
Pour ce qui est du dossier de la dette extérieure et son taux par rapport au Produit Intérieur Brut (PIB), le premier ministre a indiqué que la dette avait actuellement atteint 91% (contre 108% il y a quatre ans), confirmant l’adoption de nombreuses mesures pour la faire baisser.
Concernant les craintes affichées par le secteur privé envers la concurrence avec les forces armées dans le domaine économique, le premier ministre a mentionné que le volume des institutions issues des forces armées ne représentaient que 1% de l’économie égyptienne, dont 50% opèrent dans le domaine de l’infrastructure.
Il a fait état de la restructuration des entreprises connexes aux forces armées et opérant dans des secteurs économiques civils en prévision de leur introduction en bourse et leur partenariat avec le secteur privé, et ce a l’instar des entreprises du secteur public cotées en Bourse comme la compagnie E Finance, qui était complètement possédée par l’Etat égyptien avant que 25% n’aient été introduites en Bourse.
“Nous voulons introduire en bourse en 2023 un grand nombre d’entreprises publiques, dont certaines issues des forces armées et opérant dans le secteur civil”, a ajouté le premier ministre.
Interrogé sur les relations égypto-américaines, le premier ministre a affirmé qu’elles étaient stratégiques et remontaient à la moitié des années 70 depuis la signature du Traite de paix entre l’Egypte et Israël, indiquant que ce partenariat stratégique émanait du souci des deux pays de poursuivre et consolider ces relations.
Madbouli a démenti la tiédeur des relations égypto-américaines, estimant que le dialogue stratégique entre les deux pays avait été tenu en novembre et avait porté sur les points positifs et les ententes des deux pays sur les questions d’intérêt commun.
Évoquant les droits de l’Homme en Egypte, le premier ministre a souligné l’importance de prendre en considération les diverses conditions de chaque pays, tout en tenant compte des droits sociaux, économique, écologiques et politiques, ajoutant que les critères en vigueur dans les pays avancés ne peuvent pas être appliqués dans les autres Etats.
“La majorité des institutions qui critiquent la situation des droits de l’Homme en Egypte rédigent leurs rapports en se basant sur des cas individuels que l’on ne peut pas généraliser”, a dit Madbouli, précisant que les médias en Egypte jouissaient de la diversité d’opinions et que la télévision ne représentait pas l’unique plateforme pour montrer les divers avis, mais qu’il en existe d’autres qui jouent ce rôle.
Dans ce contexte, il a ajouté que l’Etat égyptien s’efforçait d’atteindre l’équilibre sur la scène médiatique et d’expliquer la réalité à travers certaines plateformes soumises sous sa supervision, soulignant que tous les médias sont disponibles pour le citoyen qui est capable de vérifier la véracité des informations.