« C’est par rapport aux siens qu’il faut l’apprécier, et non par rapport à Tolstoï ou Balzac. De ce point de vue, Mahfouz, par l’ampleur de son souffle, par l’émotion mesurée, la sincérité, la pertinence des problèmes posés, l’exactitude historique, manifeste, avec sa série de romans sur les vieux quartiers du Caire, un progrès décisif sur ses devanciers et quelques avancements sur ses contemporains ». Jacques Berque. L’une de ses œuvres les plus connues,Les fils de la Médina a été publiée en 1959. C’est cette œuvre qui lui ouvrit les portes du prix Nobel, dont le comité de sélection dira : « qui, à travers des œuvres riches en nuances – clairement réalistes, ambiguës et évocatrices – a formé un art narratif arabe qui s’applique à toute l’humanité ». Auteur de nombreux romans, contes et nouvelles, également scénariste et dramaturge, l’écrivain égyptien Naguib Mahfouz (1912-2006) a constitué une œuvre littéraire abondante et novatrice, qui a fait entrer le roman arabe dans la modernité. Seul écrivain arabe à avoir obtenu le prix Nobel de littérature en 1988, il s’est confronté à plusieurs genres romanesques : historique, réaliste, philosophique.