Mahmoud Réda a œuvré tout au long de sa carrière pour la reconnaissance de la danse dans le Monde arabe. Il est un artiste créatif qui innove et mixe les influences d’Orient et d’Occident.Il va observer différents folklores d’Égypte et y incorporer des éléments de Ballet, de Jazz, de danses indiennes et soviétiques… Il est considéré comme l’un des maîtres et plus fervents créateurs modernes de la danse folklorique égyptienne.
Né en 1930 au Caire dans une famille — déjà nombreuse — de la classe moyenne, il suit d’abord un parcours de gymnaste professionnel, et représente
notamment l’Égypte aux Jeux Olympiques d’été de 1952 à Helsinki. De cette formation athlétique il gardera la vivacité des sauts qui caractériseront ses
chorégraphies. En 1949 Mahmoud Réda, aussi littéraire, fait sa première apparition comme danseur dans le film Ahebbak inta (C’est toi que j’aime), réalisé par Ahmed Badrakhan.
Suivront plusieurs autres rôles secondaires au cinéma, avant qu’il n’intègre une troupe en Argentine avec laquelle il participera à une tournée européenne, à Paris et Rome notamment.
De retour en Égypte, il décide de former sa propre compagnie, avec son frère aîné Ali, également danseur et cinéaste, ainsi que Farida Fahmy, qui devient sa partenaire privilégiée et épouse son frère Ali, en 1955.
À son lancement en 1959, la troupe Réda, disposant de moyens modestes, compte douze danseurs et autant de musiciens sous la direction du compositeur Ali Ismaïl.
Les chorégraphies se distinguent par un mélange innovant de mouvements folkloriques,du Delta et de Haute-Égypte particulièrement, et de pas classiques issus du ballet de Paris;tout comme les partitions d’Ali Ismaïl qui mêlent instruments d’Orient et d’Occident.
À cette époque, Mahmoud Réda parcourt les contrées égyptiennes du nord au sud pour apprendre et maîtriser les différents styles de danse populaire traditionnelle, comme le Saïdi (raqs el tahtib – danse du bâton), genre d’art martial qui s’exécute avec un bâton, pratiqué à l’origine par les bergers de la vallée du Nil.
C’est en 1961 que la compagnie, dont la notoriété se limite jusque-là à la société cairote, se fait connaître du grand public égyptien, lorsque Mahmoud Réda et Farida Fahmy rayonnent à l’écran dans le film Agazet nouss el-sana (Congés de miannée) réalisé par Ali Réda.
Une affaire de famille! Depuis cette date, la troupe, parrainée par le ministère de la Culture, jouera dans plusieurs films et comédies musicales à succès, dont Gharâm fil Karnak (L’amour à Karnak) en 1967 et Harâmi el waraqha (Le voleur de ticket de loto) en 1970, tous deux réalisés par Ali Réda. En 1967, Mahmoud Réda cédera sa place de soliste principal pour se consacrer exclusivement à la chorégraphie et la direction artistique.
La compag[1]nie, qui comptera par la suite près de 150 danseurs, musiciens et techniciens, se produira dans plus de 50 pays, à l’occasion de cinq tournées internationales au cours des années 1970-80, notamment sur les prestigieuses scènes du Carnegie Hall de New York, du Royal Albert Hall de Londres, de l’Olympia à Paris ou encore du théâtre Stanislavski à Moscou. Les frères Réda, Farida Fahmy et le compositeur et chef d’orchestre Ali Ismaïl, recevront
de nombreuses décorations pour leurs travaux, notamment du président égyptien d’alors Gamal Abdel Nasser, du roi Hussein de Jordanie ou encore du dirigeant tunisien de l’époque Habib Bourguiba ainsi que d’autres prix internationaux de grands estimes.
Mahmoud Réda aura pour deuxième femme une ballerine yougoslave du nom de Rosa ; de leur union naîtra en 1968 l’actrice Chérine Réda. Parmi les créations chorégraphiques de Mahmoud Reda, on retrouve : • Le Saidi ou Al-Assaya : inspiré d’un folklore du sud de la Haute Égypte. • Le Melayah Laff : inspiré de scènes de vie au Caire. • Le Hagalla : inspiré d’un folklore d’une province située sur la côte ouest du nord de l’Égypte, près de la frontière avec la Libye. • Le style arabo-andalou ou andalousia ou Al-Muwashahat : inspiré d’un style de musique poétique originaire d’Espagne musulmane.
La composition chorégraphique y est totale, sans aucun relais historique ou authentique. Cette vidéo de Mahmoud et Farida est, je pense bien, de ce style… mais n’étant pas experte, j’ai tout de même 10% d’incertitude… • Le style nubien : inspiré d’un folklore de la région de Assouan. • Et bien d’autres ; Fellahin, Baladi, Sharki.