À Acapulco, Otis a tout balayé sur son passage. L’ouragan de catégorie 5, la plus élevée qui soit, a frappé la station balnéaire mexicaine il y a 48 heures. Au moins 27 personnes sont mortes, selon un premier bilan des autorités communiqué jeudi en fin de journée. Les survivants, eux, sont stupéfaits tant les dégâts sont considérables dans la ville.
“C’est le chaos total, c’est indescriptible, je n’ai pas les mots pour exprimer ce que je vois. Je n’ai jamais rien vu de tel dans ma vie”, témoigne un habitant devant un immeuble délabré et une rue inondée d’eau brunâtre.
Acapulco est l’un des bijoux de la côte ouest du Mexique. Une ville où les immeubles luxueux côtoient des habitations plus modestes. Mais après le passage de la tempête, les belles façades sont toutes détruites et les plages paradisiaques sont couvertes de débris.
Dans la cité, l’électricité n’a pas toujours pas été rétablie pour les 780.000 habitants. Les sinistrés confient un sentiment d’abandon. Les autorités, elles, assurent être déjà mobilisées pour leur venir en aide.
Mais les vents montés jusqu’à 315km/h et la pluie ont provoqué des glissements de terrain. Acapulco est donc difficile d’accès pour les secours, après avoir été complètement coupée du monde pendant une journée.
“L’armée est en train de distribuer 100.000 colis alimentaires, 800.000 litres d’eau. D’autres fournitures sont en route”, assurait jeudi en conférence de presse Rosa Icela, la secrétaire mexicaine à la sécurité et à la protection civile.
Par nécessité ou par opportunisme, les rescapés d’Otis se sont tournés vers le vol. Les journalistes présents sur place constatent des scènes de pillage dans les supermarchés, qui ont rapidement été mis sens dessus dessous.
“Nous sortons tous pour chercher des aliments”, raconte à l’Agence France Presse une habitante d’un quartier populaire. Elle est repartie des décombres d’un supermarché avec de l’eau et des aliments plein les bras. Le personnel l’a laissé faire. Les forces de sécurité n’interviennent pas non plus.
Certains pilleurs ne se sont pas arrêtés aux denrées alimentaires. Edith Villanueva, qui travaillait dans une boutique de téléphonie, confie à l’Associated Press que “tous les téléphones” ont été volés. “C’est une chose de voler de la nourriture, mais les gens en abusent”, explique-t-elle.
Les forces de l’ordre, elles, confient leur impuissance. Le chef de la police Enrique Vázquez Ramírez a déclaré ne pas pouvoir faire grand-chose pour empêcher les gens de vider les magasins. “C’est une situation tout à fait extraordinaire”.