Dans la fonction publique, il est préférable de miser sur des personnes compétentes et de leur accorder une confiance justifiée. Il est essentiel de combiner les deux, car la compétence sans la confiance mène au doute et la confiance sans compétence mène à l’erreur. La fonction publique a besoin de professionnels compétents pour remplir ses missions de service public, mais ces professionnels doivent aussi inspirer confiance.

Par : Hanaa Khachaba
Dans le débat sur la nomination aux fonctions publiques, une question cruciale se pose : faut-il privilégier les gens de confiance ou les gens compétents ? Ce choix a des implications profondes sur l’efficacité, l’intégrité et la performance des institutions publiques. Explorons les différents aspects de ce sujet.
Notre problème fondamental réside dans une gestion défaillante, dont les racines plongent profondément dans des pratiques telles que le népotisme et le favoritisme. Depuis des décennies, notre société a eu tendance à privilégier les relations de confiance au détriment de la compétence. Les responsables, souvent guidés par des liens personnels, optent pour des proches, des amis ou des connaissances, estimant que la confiance est le gage ultime de l’efficacité et de la loyauté.
Pour tenter de remédier à cette tendance, nous avons, à une certaine époque, décidé de publier des annonces dans les journaux pour les postes vacants et d’organiser des examens pour les candidats. Pourtant, cette démarche, bien que louable, était parfois entachée d’irrégularités, comme le choix de l’employé avant même la publication de l’annonce.
La compétence, un pilier de l’efficacité
La compétence est souvent considérée comme la pierre angulaire de l’efficacité dans les fonctions publiques. Les personnes compétentes apportent avec elles une expertise et une expérience précieuses, essentielles pour accomplir les tâches requises avec succès. Leur capacité à prendre des décisions éclairées et à gérer les ressources de manière optimale est un atout indéniable pour toute organisation.
Par exemple, un gestionnaire de projet expérimenté sera en mesure de planifier, exécuter et clôturer des projets complexes dans les délais impartis et dans le respect du budget. De même, un expert en politiques publiques pourra concevoir et mettre en œuvre des programmes qui répondent efficacement aux besoins de la population.

En outre, les individus compétents sont souvent mieux équipés pour innover et résoudre des problèmes complexes. Dans un environnement en constante évolution, cette capacité à s’adapter et à proposer des solutions novatrices est essentielle. Par exemple, face à une crise sanitaire, un professionnel de la santé publique compétent pourra élaborer des stratégies efficaces pour protéger la population et limiter la propagation de la maladie.
La confiance, un gage de loyauté et de cohésion
D’un autre côté, la confiance joue un rôle crucial dans la cohésion et la collaboration au sein des institutions publiques. Les gens de confiance sont souvent perçus comme plus loyaux et mieux intégrés dans une équipe ou une organisation. Cette loyauté peut favoriser une meilleure collaboration et une plus grande cohésion, essentielles pour atteindre les objectifs communs.
Par exemple, un responsable qui connaît bien son équipe et qui a confiance en ses membres sera plus à même de déléguer des tâches importantes et de favoriser un environnement de travail positif. Cette confiance mutuelle peut également encourager les membres de l’équipe à partager leurs idées et à travailler ensemble de manière plus efficace.
De plus, choisir des personnes de confiance peut assurer un alignement avec les valeurs et la culture de l’organisation. Cet alignement est important pour maintenir une vision et une mission communes, essentielles pour la réussite à long terme de toute institution.
L’équilibre entre compétence et confiance
Dans de nombreux cas, l’idéal est de trouver un équilibre entre la confiance et la compétence. Une personne à la fois compétente et digne de confiance peut apporter le meilleur des deux mondes, combinant expertise et loyauté pour le bénéfice de l’organisation.
Pour atteindre cet équilibre, il est essentiel de mettre en place des processus d’évaluation rigoureux. Ces processus doivent s’assurer que les personnes de confiance possèdent également les compétences nécessaires pour accomplir leurs tâches de manière efficace. Par exemple, des entretiens structurés, des tests de compétences et des évaluations de performance peuvent aider à identifier les candidats qui combinent à la fois la confiance et la compétence.

De plus, la formation continue peut jouer un rôle crucial dans le développement des compétences des employés tout en renforçant la confiance. En offrant des opportunités de formation et de développement professionnel, les institutions publiques peuvent s’assurer que leurs employés restent à jour avec les dernières tendances et meilleures pratiques dans leur domaine.
Transparence et responsabilité, deux éléments clés
Pour minimiser les risques de népotisme et de favoritisme, il est essentiel d’assurer que les processus de sélection sont transparents et basés sur des critères objectifs. La transparence dans les processus de recrutement et de promotion peut aider à garantir que les décisions sont prises de manière équitable et impartiale.
Par exemple, la publication d’offres d’emploi ouvertes à tous, l’utilisation de comités de sélection diversifiés et l’application de critères de sélection clairs et objectifs peuvent contribuer à une plus grande transparence. De plus, la communication ouverte et honnête avec les candidats tout au long du processus de sélection peut aider à renforcer la confiance dans le système.
En outre, mettre en place des mécanismes de responsabilité pour évaluer régulièrement les performances et l’intégrité des personnes en poste peut aider à maintenir des normes élevées. Par exemple, des évaluations de performance régulières, des audits internes et des mécanismes de feedback peuvent aider à identifier les domaines à améliorer et à s’assurer que les employés continuent à répondre aux attentes de l’organisation.
En résumé, bien que la confiance soit importante, elle ne devrait pas être le seul critère de sélection pour les fonctions publiques. La compétence doit jouer un rôle central pour assurer l’efficacité et l’efficacité des institutions. Un équilibre entre les deux, soutenu par des processus transparents et responsables, est souvent la meilleure approche.
En combinant la confiance et la compétence, et en mettant en place des mécanismes de transparence et de responsabilité, les institutions publiques peuvent s’assurer qu’elles disposent des meilleurs talents pour servir l’intérêt général. Ce faisant, elles peuvent non seulement améliorer leur performance, mais aussi renforcer la confiance du public dans leurs actions et décisions.