Quand la prise de conscience commence, certains se tournent vers le minimalisme : « se contenter du minimum ». Il s’agit de désencombrer son environnement et de revenir à l’essentiel en revoyant sa façon de consommer d’abord, puis, plus globalement, sa façon de vivre. C’est utiliser ses ressources (temps, énergie, argent) à ce qui compte vraiment. C’est posséder moins pour vivre plus, entretenir les relations qui nous comptent et se délester de ce(ux) qui nous pèse(nt), choisir les projets qui nous rendent heureux…
Par : Hanaa Khachaba
Etre minimaliste, c’est arrêter de vouloir gagner de l’argent dans le seul but de pouvoir s’acheter de nouveaux objets. Adopter un mode de vie minimaliste, c’est choisir de moins consommer, vivre mieux avec moins de choses pour se concentrer sur ce qui compte vraiment pour nous.
Nos biens matériels pèsent 60 000 fois plus que l’ensemble des êtres humains sur la planète, d’après une étude américaine rapportée par Science News en 2016. Aujourd’hui, on pourrait recouvrir toute la surface la terre de 50 kilos d’objets par mètre carré. Des chiffres qui donnent le vertige, mais qui n’étonnent pas quand on sait qu’un foyer américain possède en moyenne 300 000 objets (étude Psychology Today, 2012), lit-on sur https://dreamact.eu/fr
Pourtant, les études sont unanimes : ce sont les expériences et le temps pour soi qui rendent heureux, non les biens matériels. (Etude américaine, 2017).
Très concrètement, si l’on trouve davantage de plaisir à passer du temps avec ses proches ou pratiquer une activité, pourquoi perdre son temps à la recherche de gadgets ? On ne parle pas de supprimer tous les achats plaisirs plus qu’utiles, mais simplement de leur redonner sens, poids et mesure, pour se concentrer sur ce qui nous procure réellement du bien. Mieux vaut-il « être », ou « avoir » ?

Il est intéressant de noter à quel moment l’on craque pour un achat impulsif, aux moments où l’on a envie d’acquérir. Bien souvent, ces pulsions sont liées à des périodes de blues, ou de manque de confiance en soi. Notamment dans la mode et la beauté : onachète pour se sentir mieux dans sa peau, mais l’excitation est éphémère. Reconnaître ces moments permet de les éviter par la suite : on s’éloigne des magasins quand on est déprimé !
Changer ses habitudes de consommation
Si la première étape de la mise au minimalisme est le tri, la seconde est la plus importante : changer ses réflexes de consommation. La mode est l’exemple le plus parlant de ces réflexes d’achat à modifier : Plutôt que de racheter chaque année un t-shirt blanc de qualité médiocre qui jaunit sous les bras et n’est pas très confortable, mieux vaut acheter une seule fois un t-shirt en coton bio de qualité, fabriqué durablement. Investir dans un pull en laine éco-conçu ou en lin plutôt que du polyester qui ne tient même pas chaud. Préférer des chaussures de qualité en matières nobles, recyclées ou écolos, plutôt que du plastique qui ne tient qu’une saison.

C’est vrai pour la mode, c’est aussi vrai pour la maison : choisir du premier coup des ustensiles de cuisine sains, robustes et qualitatifs plutôt que de racheter des cuillères en bois chaque année, investir dans de la déco en bois, verre ou métal plutôt qu’en plastique, miser sur du linge de maison en matières naturelles et bio qui sont saines, résistantes et de qualité plutôt que du coton énergivore ou de la viscose peu durable.
Il s’agit de garder le meilleur dans sa vie, avec ce questionnement de Grégory, blogueur minimaliste : « Pourquoi gardons-nous nos plus beaux vêtements pour les grandes occasions ? Pourquoi sortons-nous la plus belle vaisselle une fois par an ? Pourquoi ne profitons-nous pas de la vie pleinement ? Chaque jour est une fête. Chaque jour, nous méritons de porter nos vêtements préférés. »

Comment se lancer dans le minimalisme ?
Il y a 5 règles à suivre :
1. Refuser : Dire non aux objets inutiles que l’on veut vous donner (dans la rue, au café, au sein même des proches : Non au mug publicitaire, à la touillette, au vase de mamie qu’on n’aime pas).
2. Réduire : Faire le tri, désencombrer son environnement et son cerveau.
3. Réutiliser : Ne laissez pas dormir les vieux objets. Leur offrir une seconde vie en les offrants ou en les revendant.
4. Recycler : Au bon endroit de la déchetterie, auprès des entreprises, assos et organismes de recyclage. Votre collectivité saura vous renseigner !
5. Composter : Quand c’est possible, un bac à compost ou lombricomposteur permet de ne pas faire de déchet – et d’avoir un engrais bio et local !
On commence par le tri avec un défi, lancé par Joshua Fields Millburn qui a tourné l’excellent documentaire Minimalisme. Il propose de se défaire d’un objet par jour pendant un mois. « J’ai appris qu’en simplifiant ma vie, j’avais le temps de m’occuper de ma santé, de mes amis, de mon argent, de mes passions, que je pouvais me concentrer sur moi-même d’une façon qui fait sens », expliquait-il dans une conférence TEDx.
En marge de ce défi, posez-vous ces questions : Si mon logement brûlait demain, qu’est-ce que je rachèterai ? Qu’est-ce que je ne rachèterai pas ? Quels objets que je ne peux pas racheter me manqueraient ?
Un autre défi, complémentaire du premier : le packing. Emballer toutes ses affaires dans des cartons pendant x mois. Ainsi, on se rend compte de ce que l’on va vraiment chercher pour les utiliser, et on dit au revoir au reste.
En conclusion, le mode de vie minimaliste est devenu de plus en plus populaire en raison de ses nombreux avantages tels que la réduction du stress, le gain de temps, la diminution des dépenses et l’accent mis sur les choses essentielles de la vie. En adoptant progressivement les habitudes susmentionnées, vous pourrez embrasser un mode de vie minimaliste qui vous permettra de vous concentrer sur l’essentiel et de vivre de manière plus simple et épanouissante.