Ses traits égyptiens révèlent une certaine authenticité. Il s’agit de Nagwa Mahdi, la fondatrice de «Droub Al-Mahroussa». Elle a étudié les sciences politiques et a fait le tour du monde vu que son père était diplomate. Mais, elle est retournée vers son pays et s’est lancée dans une quête d’authenticité et de singularité. C’est pourquoi, elle a choisi le quartier d’Al-Darb Al—Ahmar (La Voie Rouge). Il s’agit de l’une des zones populaires les plus importantes, un lieu chargé d’art et d’histoire. Bref, un témoin vivant du passé glorieux de l’Egypte. Il s’agit d’un lieu où se mêle art, littérature et musique formant une mosaïque surprenante.
C’est là que Nagwa Mahdi a donné naissance à des idées créatives et magiques. Son lien indéfectible avec le lieu a commencé depuis près de deux décennies. «Designer de bijou, j’ai pris l’habitude d’aller à la ruelle des Juifs pour m’approprier du matériel. Mon frère était à l’époque archéologue expert. Avec ses amis, il cherchait un lieu de repos à Dar Al-Ahmar où il travaillait. Dès que j’ai vu l’endroit, j’en suis tombée amoureuse. Au début, j’ai occupé une seule salle et avec le temps, je me suis accaparée du lieu en entier», a-t-elle noté. Et de renchérir : «Avant 2011, elle se servait du lieu pour former des jeunes filles à la fabrication des bijoux». Elle a ensuite fait la rencontre de Waguih Yassa et de plusieurs grands artistes. C’est ainsi qu’elle a commencé à parler aux habitants du quartier de sa valeur historique. En effet, ses voisins sont parfois même des occidentaux dont une Suisse Barbara et un égyptologue britannique marié à une allemande. Tous vivent dans ce lieu magique qui ressemble à un grand melting-pot culturel. Mahdi regrette qu’Al-Darb Al-Ahmar ou plutôt la ruelle égyptienne, sont parfois mal représentés dans les séries télévisées, alors que sur le terrain, il y a un autre monde palpitant de vie, de culture et émouvant.
Là, toute personne est fascinée par le lieu, sa magie et sa particularité. Là-bas, elle a fondé Darb Al-Mahroussa qui a permis à de jeunes filles d’acquérir de nouvelles compétences, un véritable savoir-faire dans le domaine des bijoux. Ces bijoux fabriqués dans ce lieu mythique sont exportés en direction de la Finlande. Eprise par l’art sinaïtique et bédouin, Mahdi a donné une touche authentique à Darb Al-Mahroussa qui accueille à bras ouvert ses visiteurs qui n’éprouvent ni dépaysement, ni étrangeté.