Clin d’œil
Par : Samir Abdel-Ghany





Le m’étais adressé à l’architecte et photographe Hassan Daoud pour faire une interview avec Nathan Doss à l’occasion de sa formidable statue du médecin égyptien Magdy Yacoub. Je devais écrire l’article, et lui devait prendre quelques photos. Pour une raison que j’ignore. J’ai totalement oublié l’affaire. Une semaine plus tard, il m’a appelé pour me dire : « C’est fait ». Confus, je lui ai demandé : « De quoi parlez-vous ? » Il m’a alors dit : « L’interview avec Nathan Doss, c’est fait ». Surpris, je lui ai dit : « Ben, si vous avez pris les photos, moi, je n’ai rien écrit ». Il m’a alors répondu calmement : « Je l’ai déjà fait ». Le grandissime Hassan Daoud ne m’a rien laissé à faire à part de le remercier et de transmettre sa vision de Hassan Daoud à mes chers lecteurs. Alors, c’est parti pour la découverte de cette vision. « L’art est une langue universelle, commune comprise et lue par tous ceux qui s’intéressent à la culture et qui valorise la créativité humaine. Etant un architecte de renommé et ayant déjà étudié les théories de construction ainsi que la relation artistique entre la masse, le vide, les superficies, l’éclairage, l’ombre, etc.
En tant que photographe professionnel, je suis fort intéressé par le fait de photographier et de documenter les œuvres de sculpture. Des œuvres appartenant à d’anciennes civilisations telles que la civilisation hellénique, celles de la Renaissance, de l’Est de l’Asie, de l’Inde ou encore de l’Afrique. Evidemment, il y a les sculptures splendides que nous ont laissées les Egyptiens antiques ou contemporains. Que ces contemporains ne soient plus de notre monde ou qu’ils soient toujours en vie. Et la liste de noms de sculpteurs est exhaustive : Mahmoud Mokhttar, Al-Séguini, Adam Henein, Al-Wéchahi, Ahmed Sédki, Sobhi Guirguis, Salah Abdel-Kérim, Ali Abdel-Moneim, Sabri Nached, Abdel-Bad’ie Abdel-Hay, Hassan Héchmat, ainsi que bien d’autres. Maintenant, je suis de près les œuvres de mon ami le sculpteur très particulier Nathan Doss. Je suis ses œuvres de près. Il m’avait invité- il y a quelques mois- de visiter son atelier dans le quartier du VieuxCaire.
Quand j’ai répondu à son invitation, je reconnais avoir été fort impressionné par sa personnalité, sa production prolifique, ainsi que sa minutie, sa sincérité et sa foi dans l’art. C’est un artiste fort engagé et très concentré, œuvrant avec passion et amour. Cet artiste a plus de 50 ans et a fait ses études à la Faculté de Pédagogie artistique de l’Université de Minia en 1993. Originaire du village d’Al-Barcha, Mallawi dans le gouvernorat de Minia, il est fort attaché à la Haute-Egypte et à tout ce qui remonte à l’Egypte antique dont la civilisation a fasciné le monde. L’artiste a été fort influencé par l’univers dans lequel il a grandi. Un univers chaud, sobre et dur. Cela l’a encouragé à aimer les pierres et à connaître les secrets des rochers.
En l’interrogeant, je me suis rendu compte qu’il possède un esprit singulier. Dans son atelier, je me suis ressenti dans un musée de sculpture qui révèle sa personnalité ainsi que les caractéristiques de son art. C’est un artiste qui ne passe à l’acte que lorsque l’idée mûrit : ces sculptures m’ont réellement fasciné notamment celles du grand sculpteur Adam Henein. Récemment, l’artiste a été choisi pour la deuxième fois consécutive par le ministère de la Culture, pour être le commissaire du 27ème Symposium international d’Assouan, et qui avait été fondé par le feu Adam Henein. Comme d’habitude, Doss s’est montré à la hauteur de l’événement et a coopéré avec tous les participants pour garantir le succès de cet événement grandiose. Et, il a sculpté avec grandeur une statue au sourire angélique du cardiologue Dr Magdy Yacoub, rappelant ainsi l’activité humaniste du grand médecin.
La statue mesure 2.5 mètres de longs et dispose d’une base qui a quatre parties. Au milieu de la base, il y a une sorte de fenêtre de laquelle sort un cœur rayonnant et palpitant de tendresse. Il s’agit tout simplement du cœur du Dr Magdy Yacoub qui fait naître l’espoir dans le cœur de ses malades. L’idée est de construire la statue à Assouan avec le granite rose local pour ensuite la transférer au centre médical international. Une idée qui mérite beaucoup d’appréciation. »