Elle est la militante des droits de la femme et de l’enfant par excellence. Elle est la présidente du Centre égyptien des droits des femmes et également présentatrice de l’émission sur Youtube «Les histoires de Nehad» visant à porter haut la voix de la femme. Charismatique par excellence. Récemment, elle a été nommée membre du Conseil National des droits de l’Homme (CNDH). Mère tendre et avocate émérite. Certes, toutes ces caractéristiques ne se rassemblent pas facilement dans un seul personnage. Sauf que l’avocate Nehad Aboul Qomsane les englobe toutes à elle seule. A cœur ouvert, elle s’exprime au Progrès Egyptien. Interview
Progrès Egyptien : Comment évaluez-vous la situation de la femme en Egypte ?
Dr Nehad Aboul Qomsane : Excellente, du jamais vu avant. Sur le plan d’autonomisation politique des femmes, l’Égypte se classait au 103e rang sur 153 pays en 2020, et la même année a connu une augmentation significative du taux de représentation des femmes au Parlement pour la première fois dans l’histoire de la participation des femmes dans la vie parlementaire, vu que les élections ont débouché sur la présence de 162 députées sur un total de 596 députés, soit 27,4%. Tout comme les sénatoriales qui se sont terminées par la présence de 40 sénatrices sur un total de 300 sénateurs, ou 13,3%. Dans un précédent, le premier du genre, la sénatrice Fiby Fawzy a remporté le poste de secrétaire au Sénat, ce qui est une étape importante pour ouvrir la voie aux femmes pour accéder à tous les postes de décision.
L’année 2020 a vu un certain nombre d’étapes positives vers l’autonomisation des femmes à tous les niveaux, politique, économique ou législatif, car plusieurs lois importantes ont été promulguées pour protéger les femmes, y compris la loi criminalisant le harcèlement sexuel, et la loi sur la confidentialité des données des victimes d’agressions sexuelles. C’est une étape très importante pour encourager et motiver les femmes à signaler les cas d’agression. Le Code pénal a également été modifié pour empêcher les hommes de payer la pension du conjoint. Le but de l’amendement est de prendre soin de la famille, de garantir des moyens de subsistance et une vie décente.
– P. E : Comment voyez-vous les femmes au Parquet, au Conseil d’État et à la Police ?
NAQ : Un exploit, bien sûr. L’accès des femmes au Conseil d’Etat est le résultat d’une longue lutte qui a duré plus de 70 ans, commencée par Aïcha Rateb depuis 1952 lorsque le Conseil d’Etat a refusé sa nomination. Elle a déposé un dossier pour prouver son droit d’entrer au Conseil d’État, mais elle a perdu la cause pour des raisons liées aux coutumes et traditions de l’époque, et elle a continué à se battre pour leurs droits constitutionnels jusqu’à ce que la femme égyptienne accède à la magistrature par la nomination de la conseillère Tahani El-Guébali, vice-président de la Cour constitutionnelle en 2003, devenant ainsi la première femme juge égyptienne à l’époque.
–Vous choisir au Conseil National des droits de l’Homme, qu’est-ce que cela représente comme ajout, c’est quoi le Conseil National des droits de l’Homme et quels sont vos projets ?
NAQ : Un honneur et une grande responsabilité, a répondu Dr Nehad.
Le Conseil National des droits de l’Homme a pour objectif de promouvoir et de développer la protection des droits de l’Homme, de consolider leurs valeurs, de les faire connaître, de contribuer à assurer leur pratique et d’apporter son avis dans l’élaboration des rapports que l’État s’engage à soumettre périodiquement aux comités et organes des droits de l’Homme dans la mise en œuvre des conventions internationales et en réponse aux demandes de ces organes
Nehad est une activiste égyptienne, qui a beaucoup lutté pour la cause de la femme. Juste après sa licence de Droit en 1992, elle a rejoint l’Organisation égyptienne des droits de l’Homme en tant que bénévole. Elle a pu participer avec ses idées fructueuses au projet d’assistance juridique aux femmes.
Quant à son émission « Les histoires de Nihad », elle aborde les problèmes des femmes, répond aux questions juridiques et comprend des entretiens avec des jeunes femmes qui ont été formées au Centre égyptien des droits des femmes.