Le marathon du Bac a déjà commencé. Tout le monde croise les bras dans cette longue course pour chasser le maximum de notes. On se dirait en Californie à l’époque de la ruée vers l’or. Mais, là, ce n’est pas le métal précieux qui est convoité, ce sont les notes et les pourcentages pour obtenir le meilleur score, faire des études à la faculté de médecine ou d’ingénierie, puis, découvrir plus tard que ce n’était pas leur vocation. Mais quelle est donc la raison de cette folie des notes ou du phénomène égyptien appelé le plus souvent « la note finale ». Si la génération de nos parents se vantait de pouvoir faire des découvertes ou comprendre seule une théorie difficile, aujourd’hui, l’enseignement a pris une toute autre tournure. Il n’est pas rare de voir une mère assise parmi tant d’autres pour annoncer telle une championne du monde : « Mon fils a obtenu la note finale dans telle ou telle matière ». Si ce même fils obtient une note moins que la note finale d’un ou de deux points, les parents s’affolent l’accusant ainsi que les professeurs de négligence. Pourtant, obtenir des notes n’a aucun lien avec le fait d’être bien instruit ou d’avoir des compétences réelles capables de frayer une voie sur le marché du travail. Conscient de cela, le ministère de l’Education et de l’Enseignement technique a mis en place une réforme éducative qui a été appliquée notamment en quatrième primaire (CM1). L’objectif n’est pas d’obtenir des notes autant que d’acquérir des compétences, d’apprendre à faire des recherches, à jouir de l’apprentissage ludique. Bref, le ministère ne veut plus former des générations qui brandissent la note finale sans aucun savoir, ni même savoir-faire. Or, la vraie pierre d’achoppement à cette nouvelle stratégie c’est la culture populaire. Une culture assez étrangère à notre société égyptienne, mais qui s’est imposée. Avec le marathon du Bac, la même philosophie s’impose et les bacheliers cherchent à obtenir le maximum de notes sans penser à suivre leur vocation ou à s’informer sur le marché du travail.
Or, dans notre monde actuel, sans compétences réelles, aucune chance de travail ne peut exister, ni être créée. Si nous voulons réaliser des pas réels sur la voie de la recherche scientifique, il faudra apprendre à faire son choix entre « notes finales » et « compétences acquises ». Entre les deux, il faut bien savoir choisir, car le résultat ne sera jamais le même. Et les parents ne peuvent jouer le rôle de complices contre les intérêts de leurs enfants.