Les «nouvelles routes de la soie» chinoises et la stratégie indo-pacifique américaine. L’Asie du Sud-Est est au cœur d’un nouveau grand jeu de séduction et d’influence : anciens Etats tributaires à des degrés divers de l’Empire chinois, les dix pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) ont connu la colonisation européenne, l’occupation japonaise, puis la polarisation sous la guerre froide. Désormais, c’est la Belt and Road Initiative (BRI) chinoise d’un côté – les « nouvelles routes de la soie » – et la stratégie indo-pacifique américaine de l’autre, qui y exercent leur champ de forces contradictoires, analyse Le Monde, le 3 janvier 2022.
A la différence des grands acteurs d’Asie-Pacifique qui ont rejoint le Quad (Inde, Japon, Etats-Unis et Australie) et Aukus (Australie, Etats-Unis et Royaume-Uni), les pays de l’Asean se maintiennent dans une position d’équilibre : trop proches et dépendants de la Chine pour s’engager dans des alliances plus formelles que celles existant déjà (Manille et Bangkok sont des alliés américains), tous ont signé des «MOU» (protocoles d’accord) sur la BRI avec la Chine – même le Vietnam, en 2017.