

Victoire inégalée dans les annales militaires
La guerre d’octobre 1973 a marqué un tournant décisif dans l’histoire contemporaine du Proche-Orient, faisant éclater la bulle de supériorité militaire dont s’était entourée Israël depuis 1967. Alors que les forces égyptiennes franchissaient avec audace et détermination le tristement célèbre mur de Bar-Lev, une victoire inégalée s’est inscrite dans les annales militaires égyptiennes, renversant à jamais la perception de l’invincibilité israélienne.
Les récits de l’époque, tel que rapportés par la presse internationale, témoignent de l’impact profond de cette guerre sur l’état d’esprit israélien. Dans les colonnes du “Jewish Chronicle”, en date du 14 octobre 1973, un sombre tableau est dressé : «Le sentiment qui prédomine aujourd’hui en Israël est celui de la tristesse et de la dépression. Le nombre de prisonniers de guerre israéliens de retour d’Égypte était bien plus élevé que prévu, ce qui signifie qu’un grand nombre de soldats israéliens sont tombés. » La domination autrefois présumée invincible d’Israël s’effritait face à une réalité inattendue : l’armée égyptienne, galvanisée par un objectif noble, regagnait ses terres volées et infligeait des pertes considérables à son adversaire, d’après le site de l’Organisme général de l’Information (OGI).
Plus encore, le “Daily Sun” britannique, dans son édition du 12 octobre 1973, souligne que la confiance israélienne, devenue une arrogance insupportable depuis 1967, s’est dissipée sous les coups victorieux des soldats égyptiens : « Il est devenu clair que les forces israéliennes ne sont pas composées d’hommes invincibles, comme on le croyait. La confiance israélienne, qui après en 1967 avait atteint un niveau d’arrogance insupportable, s’est évaporée durant la guerre d’octobre. » Cette déclaration même, venant de l’un des journaux les plus influents de l’époque, reconnaît l’ampleur de l’essuyée par Israël par l’armée égyptienne.
Le 31 octobre 1973, le “Times” britannique relate l’un des moments clés de cette guerre : la prise du site stratégique d’Al-Firdan, à l’est du canal de Suez, par les forces égyptiennes. Ce coup décisif marque le triomphe des Égyptiens sur la ligne Bar-Lev, symbole de l’impénétrabilité israélienne : « Al-Firdan fut l’un des premiers sites à être repris par les forces égyptiennes. Les Égyptiens ont ainsi réalisé leur plus grande victoire, reprenant leurs terres dès le premier jour. Les visages des soldats rayonnaient de fierté après l’effondrement de la ligne Bar-Lev, qui disparut à jamais. » Cette conquête, plus qu’une simple victoire militaire, incarnait la renaissance d’une fierté nationale, effaçant des années d’humiliation et de subordination.
Le “Daily Mail”, le 12 octobre 1973, résume avec acuité l’impact psychologique de cette guerre : « Cette guerre a effacé le sentiment d’humiliation chez les Arabes et blessé l’orgueil d’Israël. » La gloire retrouvée de l’Égypte n’était pas seulement militaire, elle était aussi morale. En frappant l’armée israélienne là où elle se croyait invincible, l’Égypte non seulement regagnait son honneur, mais elle redessinait les contours de l’équilibre des forces dans la région.
Cette guerre d’octobre 1973 ne fut pas qu’une série d’actions militaires. Elle fut un symbole puissant de résilience et de courage, la victoire d’une nation qui, contre toute attente, a su renverser l’histoire. L’armée égyptienne, portée par un patriotisme inébranlable, a prouvé que la grandeur ne réside pas seulement dans la puissance brute, mais dans la détermination à récupérer ce qui est juste, et à le faire avec une dignité qui force le respect.
“Le Figaro” du 20 octobre 1970 a indiqué : «L’Égypte, forte de ses sept mille ans de civilisation, se trouve engagée dans une guerre de longue durée avec Israël. Ce dernier se bat aujourd’hui pour survivre demain, sans jamais envisager ce que pourrait devenir son avenir à plus long terme. »
“L’Humanité” du 18 octobre 1970 a assuré : « La guerre d’Octobre a balayé la théorie des frontières sûres telle qu’elle était conçue par les dirigeants de Tel-Aviv. Elle a prouvé que la sécurité d’Israël ne peut être garantie par des chars et des missiles, mais par une paix juste et équitable, acceptée par les nations arabes.»
“Le Monde” daté du 26 octobre 1970 a mis l’accent sur : « Il était excessivement illusoire de la part des Israéliens de croire que les États arabes resteraient pour toujours résignés face à l’occupation de leurs terres. Quelle que soit l’issue des combats, les Arabes ont remporté une victoire en détruisant l’image qui leur était imposée. »
“Der Spiegel” daté du 11 octobre 1973 a noté : « Le général Yitzhak Rabin avait déclaré que son pays possédait des plans militaires pour toutes les éventualités, y compris l’occupation du pôle Nord. Pourtant, l’idée d’une offensive fulgurante des Égyptiens, comme celle du 6 octobre en début d’après-midi, n’avait pas été envisagée par Israël, et ils en ont payé le prix fort. »
L’épopée immortalisée de l’Histoire militaire égyptienne

Après plus de 50 ans de la grande victoire des Forces armées égyptiennes le 6 octobre 1973, contre l’ennemi israélien, ce jour reste gravé dans les esprits autant des Egyptiens que des autres peuples du monde, où une épopée militaire s’est forgée dans l’Histoire de l’Egypte. De la défaite à la victoire, la presse mondiale a consacré ses unes pour décrire la stratégie géniale adoptée par l’Egypte, dans le temps, pour “rétablir par la force ce qui a été pris par la force”.
Par Névine Ahmed




Le journal allemand démocratique Zeitung (19/10/1973)
“Les soldats israéliens ont fui la ligne Bar Lev alors qu’ils reprenaient leur souffle, leurs corps couverts de crasse et leurs visages pâles. Ils ont fui l’enfer que l’attaque égyptienne massive avait ouvert contre eux.”
Journal italien Annabelle (30/10/1973)
“Avant la guerre d’Octobre, de faux sentiments prévalaient en Israël, dont celui de la supériorité militaire écrasante, au point que cette croyance a conduit les responsables militaires à se sentir rassurés au point de penser qu’ils pourront couper en morceaux tout ce qui oserait franchir même un doigt contre eux”.
Journal israélien Alhamshamar (29/10/1973)
“La guerre d’Octobre a créé un concept que nous ne connaissions apparemment pas auparavant, (les fatigués de la guerre), et par lequel nous entendons ceux qui ont souffert de traumatismes psychologiques et qui sont maintenant dispersés dans les hôpitaux et les maisons de convalescence pour être soignés des effets par la guerre. Les soldats israéliens pendant cette guerre ont connu pour la première fois, cette expérience d’assiègement et d’isolement pendant les combats, et ils ont connu la honte de la captivité et la peur de manquer de munitions.
Journal israélien Haaretz (02/11/1973)
“Jusqu’au jour du cessez-le-feu sur le front du Sinaï, nous n’avions pas pu nuire à l’armée égyptienne, et il est certain que même sans parvenir à un arrêt des combats, nous n’aurions pas réussi à arrêter ou à détruire l’armée égyptienne. On peut dire que lors de notre quatrième guerre avec les Arabes, nous n’avons rien réalisé”.
Le livre intitulé “Self-Search” de l’ancien président Sadate
“A deux heures précises, la nouvelle est arrivée que nos avions traversé le Canal de Suez et que 222 avions à réaction volaient à une vitesse supérieure à celle du son. Ils ont effectué leur première frappe en exactement 20 minutes. Nos pertes étaient presque négligeables. La frappe aérienne a été un succès complet et étonnant selon la planification que nous avions faite. C’était incroyable pour nous en premier lieu. La frappe aérienne a obtenu des résultats supérieurs à 90% avec des pertes inférieures à 2%. C’était surprenant en Israël, tout comme au monde à l’Est comme à l’Ouest. Après cette première frappe aérienne, l’armée de l’Air égyptienne a récupéré tout ce qu’elle avait perdu lors des guerres de 1956 et 1967”.
Le livre intitulé “Le pistolet et le rameau d’olivier”, du journaliste britannique David Hirst
” La guerre d’Octobre a été comme un tremblement de terre. Pour la première fois dans l’histoire du sionisme, les Arabes ont tenté et réussi à imposer le fait accompli par la force des armes. Le revers n’était pas seulement militaire, mais il a plutôt frappé tous les aspects psychologiques, diplomatiques et économiques qui font la force et la vitalité de toute nation”.
Le livre intitulé “Jours douloureux en Israël” de l’écrivain français Jean-Claude Gibout
“Le 1er décembre, à dix heures et six minutes du matin, David Ben Gourion a rendu l’âme, à l’hôpital Ted Hashomer près de Tel Aviv. David Ben Gourion n’a rien dit avant de mourir, sauf qu’il a tout vu. Le destin aurait pu épargner à ce malade qui a souffert d’une hémorragie cérébrale le 18 novembre 1973 de voir la vérité au cours des huit dernières semaines de sa vie, mais le sort a été cruel, c’est le réveil du Premier ministre israélien dans ses derniers jours qui l’a rendu témoin de l’effondrement de tout un monde, et ce monde n’était que le sien.”