Le lancement de la fusée soviétique R-7 Semiorka le 4 octobre 1957, plaçant en orbite Spoutnik, cette petite boule de 84 kilogrammes constituant le premier satellite artificiel, a marqué le début de la conquête spatiale, mais également celui de la pollution de l’espace. En effet, sur la même orbite que ce satellite, mais derrière lui, se trouvait le dernier étage de la fusée (assemblage de réservoirs et moteurs de 6,5 tonnes), devenu inutile dès la séparation du satellite et dangereux, tant par les risques de collision avec Spoutnik que par le risque d’explosion engendré par les ergols résiduels. Sur cette même orbite se trouvait également une petite coiffe conique (d’une centaine de kilogrammes), protégeant Spoutnik pendant la traversée de l’atmosphère et larguée devant le satellite une fois celui-ci en Argot orbite. Spoutnik lui-même a émis son fameux bip-bip pendant vingt et un jours, période pendant laquelle il était donc fonctionnel. Ensuite, il s’est tu, faute de batteries, jusqu’à sa rentrée dans l’atmosphère qui a eu lieu quatrevingt-douze jours après son lancement. Devenu non opérationnel, Spoutnik a donc luimême été un débris orbital pendant les trois quarts de sa vie, évoluant de façon incontrôlée et incontrôlable ; tout au plus pouvait-on suivre sa trajectoire. Cet exemple illustre bien l’origine principale de débris orbitaux, car la situation a peu évolué depuis. On continue ainsi à lancer des satellites en abandonnant les étages supérieurs des fusées en orbite. Puis, après leur vie active, les satellites sont généralement laissés sur place pour de nombreuses années, si ce n’est pour toujours