Riche en histoire et en monuments qui remontent à différentes époques, le Vieux Caire est considéré comme l’une des parties les plus fascinantes de la ville du Caire. C’est le cœur historique de la ville. Il abrite plusieurs quartiers dont chacun possède un nom avec une histoire. Explorons dans cet article l’origine des noms de certains de ces joyaux historiques et d’autres quartiers aussi.  

Par : Hanaa Khachaba

– Darb al-Ahmar (Le sentier rouge) : Le nom de la région remonte à l’incident du fameux massacre de la Citadelle lorsque que Mohammed Ali ait tué tous les Mamelouks à cette époque. On dit que la région était remplie de sang et qu’il a fallu une longue période pour s’en débarrasser, c’est pourquoi elle a été appelée Darb al-Ahmar. Selon une autre version, la raison pour laquelle le quartier de Darb al-Ahmar aurait été ainsi nommé est due à la présence de mosquées, de dômes et d’écoles de couleur rouge, et non à cause du massacre des Mamelouks, en raison de l’éloignement de Darb al-Ahmar par rapport à la porte d’Al-Azbakiya où les événements de la boucherie se sont produits.

– Al-Magharbilin, Al-Sarougia, Al-Khayamia, Al-Qarbia, Al-Saqqayin : Ces régions sont proches les unes des autres. Al-Magharbilin était habitée par des herboristes qui tamisaient toujours leurs herbes pour les débarrasser des impuretés, d’où son nom. Al-Sarougia était célèbre pour la fabrication de tout ce qui concerne les chevaux, comme les fers à cheval et les selles, d’où son nom. Al-Khayamia était habitée par des fabricants de tentes, et Al-Qarbia a été nommée ainsi parce que ses habitants étaient célèbres pour la fabrication et la vente de « outres » aux porteurs d’eau.

– Birkat al-Fil : Son histoire remonte à l’époque des pharaons, où vivaient plusieurs éléphants et où ils étaient vénérés par les habitants des régions environnantes. Lorsque la terre était sèche, ils priaient pour que l’eau descende, c’est pourquoi cette région a été appelée Birkat al-Fil, littéralement la « marre aux éléphants ».

– Tell al-Aqrab à Sayyida Zeinab : Il doit son nom au fait que cette région était une zone montagneuse abritant des milliers de scorpions et de serpents, d’où son nom de Tell al-Aqrab (Colline aux scorpions).

– Hosh al-Ghagar : Cette région est située derrière le mur du canal d’Al-Ein dans un endroit presque submergé. Pour cette raison, certaines tribus tziganes qui étaient chassées de Haute-Egypte venaient s’y cacher en tentant de disparaître pendant un certain temps. (La cour aux gitans).

– Darb al-Mahabil : Cette région a été nommée ainsi en raison de la présence de plusieurs magasins de glace où les habitants se rendaient souvent, ce qui les rendait ivres la plupart du temps, d’où son nom de Darb al-Mahabil. (Le sentier des ivrognes).

– Darb al-Barabira : Elle a été nommée ainsi en raison du type de ses habitants, des Berbères, qu’ils viennent de certains pays proches ou d’Afrique. Ils étaient caractérisés par une extrême pauvreté et travaillaient comme serviteurs pour les habitants du quartier de « Darb al-Aghwat », qui était habité par les Aghas et la plupart des hommes de la cour royale.

– Al-Abbasiya : Al-Abbasiya était appelée « Terre de Tabala » et était l’une des régions les plus riches et les plus belles du Caire. En 1849, Abbas Helmi Ier y a construit des casernes militaires, et depuis lors, elle a été appelée « Al-Abbasiya ». Ensuite, des bâtiments y ont été construits et elle a été divisée en quartiers.

– Al-Fustat : Le livre « L’Origine des Choses » mentionne une autre histoire : « Après la conquête de l’Egypte par Amr ibn al-Aas, une histoire amusante concernant la nomination de Fustat est survenue. Lorsque les musulmans ont décidé de partir, ils ont trouvé un nid de pigeon sur le fustat (la tente) d’Amr ibn al-Aas, alors il a ordonné aux soldats de le laisser. Depuis ce temps, elle a été appelée « Al-Fustat », et la première mosquée en Afrique y a été construite au nom d’Amr ibn al-Aas.

– Khan al-Khalili : Il a été nommé d’après son fondateur, le prince « Jarkas al-Khalili », l’un des princes du sultan Barquq. Khan al-Khalili comprend des mosquées, des monuments historiques et des marchés, et est situé au-dessus des anciennes tombes des califes fatimides.

– Helwan : Selon le livre « L’Origine des Choses », Helwan a été fondée par Abdul Aziz bin Marwan en 67 AH, 686 AD, et il a dû se déplacer vers Fustat en l’an de l’apparition de la peste. Ibn Marwan a choisi le nom de Helwan pour elle, car il voyait que son emplacement ressemblait à celui de la ville de « Helwan » en Irak.

– Al-Agouza (la vieille) : L’un des quartiers de Guiza, il doit son nom à « Nazli Hanem, fille de Soliman Pacha le Français », fondateur de l’armée égyptienne à l’époque de Mohammed Ali. Elle a été surnommée « Al-Agouza » parce qu’elle a supervisé la construction de la mosquée éponyme malgré son âge de 90 ans, ce qui a fait que les habitants ont appelé la mosquée et toute la région « Al-Agouza ».

– Al-Azbakiyya : Elle est attribuée au prince Azbak, atabeg de l’armée égyptienne à l’époque du sultan Al-Ashraf Qaitbay.

– Al-Dhahir : Elle est attribuée au sultan Al-Dhahir Baybars.

– Bab al-Louq : Autrefois connue sous le nom de ligne Ismailia, d’après le khédive Ismail. Au début de l’ère mamelouke, c’était une terre agricole appelée « Louq » parce qu’elle était labourée « Louq » lorsqu’elle commençait à être cultivée après l’inondation qui l’engloutissait. Elle est restée une terre agricole jusqu’en 1261, lorsque Al-Dhahir Baybars y a construit des maisons pour les Mongols arrivants, puis elle est redevenue une terre agricole jusqu’en 1868, lorsque le khédive Ismail y a construit des bâtiments, des maisons, des palais, et que des rues et des places y sont apparues.

– Bulaq al-Dakrour : Le mot « Dakrour » est une déformation du mot « Takarour », qui sont des tribus africaines noires venues en Egypte d’Afrique de l’Ouest. Elle était autrefois connue sous le nom de « Yemeniyat Bulaq », et après y avoir vécu un cheikh nommé Abu Mohammed Yusuf bin Abdullah al-Takarouri à l’époque fatimide, elle a été appelée « Bulaq al-Takarour ». En 1863, le cours du Nil a changé, et en 1868, l’Etat a démoli les logements de Bulaq al-Takarour et a déplacé les gens à l’endroit actuel où se trouve le musée agricole et ce qu’on appelle le mausolée du cheikh Yusuf al-Takarouri.

–  Athar al-Nabi : Il est appelé ainsi parce qu’il contient une ancienne pierre avec une empreinte de pied que les gens croient être l’empreinte du pied du prophète Mohammed. Cette pierre a été transférée à la mosquée construite par Al-Dhahir Baybars, et une coupole a été construite au-dessus, qui existe encore aujourd’hui. Dans ce quartier, il y a aussi un célèbre monastère chrétien appelé le monastère de l’Ange.

– Imbaba : Située sur la rive ouest du Nil en direction de Bulaq, à 10 kilomètres de Guiza, on y accède par la rue du 26 Juillet et le pont de Zamalek. Elle était connue sous le nom d’Anbaba avant que le nom ne soit déformé en Imbaba. Une bataille y a eu lieu entre l’armée de Napoléon Bonaparte et les restes des Mamelouks à l’époque ottomane (1798).

– Al-Khalifa : Il est également connu sous le nom de quartier de la Citadelle car la Citadelle de la Montagne le surplombe. Il est situé au sud du Caire et la rue de la Citadelle le relie à Al-Ataba Al-Khadra au cœur du Caire.

– Sayyida Zeinab : Sayyida Zeinab, petite-fille du prophète Mohammed et fille de l’imam Ali, est venue en Egypte et a vécu dans cette région à l’invitation du gouverneur d’Egypte dans son palais, qui est devenu après sa mort le sanctuaire actuel sur la place Sayyida Zeinab, et le quartier a été nommé d’après elle.

– Abdin : Il est attribué au prince de la cavalerie sultanienne Abdin Bey, qui vivait près de la rue Suwayqa Safiya, près d’Al-Zir Al-Muallaq. Il a rénové la mosquée Al-Fath dans le quartier, qui était à côté de sa maison, et le quartier a été nommé d’après lui. Lorsque le khédive Ismail a construit le palais d’Abdin, la mosquée est devenue partie intégrante du palais.

– Choubra : Au 13ème siècle, c’était un endroit inondé par les eaux du Nil. Lorsqu’il est apparu dans la division administrative des quartiers du Caire, il était composé de l’île de Badran et du pont de Choubra. A cette époque, sa population était de 1091 habitants.